24) Même le chant imparfait du Saint Nom s'avère bénéfique.

Instructions générales.

Même prononcé de façon imparfaite, le Saint Nom nous affranchit de nos fautes :

[Namacarya Haridasa Thakura reprit:] " Si quelqu'un prononce sans offense le Saint Nom, fût-ce de façon imparfaite, il peut s'affranchir de toutes les suites de ses fautes. " (C.C. Antya 3.61)

Conditions d'efficacité de la prononciation partielle ou inadéquate du Saint Nom :

[Haridasa Thakura dit à Sri Chaitanya:] " Les lettres dont se compose le Saint Nom recèlent tellement de puissance spirituelle qu'elles agissent même lorsqu'on les prononce de façon inadéquate. "

Srila Bhaktisiddhanta Sarasvati Thakura précise que le mot vyavahita (" prononcées incorrectement ") ne fait pas ici référence à la modulation profane des lettres de l'alphabet. En les prononçant négligemment dans le but de satisfaire leurs sens, les matérialistes n'émettent pas un son de nature spirituelle. Le fait d'invoquer le Saint Nom tout en se livrant aux plaisirs des sens contitue un obstacle sur la voie du développement de l'amour extatique pour Krishna. Par contre, si une personne profondément désireuse de s'établir dans le service de dévotion prononce le Saint Nom, fût-ce de façon partielle ou inadéquate, le Saint Nom - qui n'est pas différent de Dieu, la Personne Suprême - déploiera sa puissance spirituelle, car une telle modulation reste libre de toute offense. En agissant de la sorte, on s'affranchit de toute pratique condamnable et on ravive peu à peu son amour latent pour Krishna. (C.C. Antya 3.59)

Qu'il soit modulé correctement ou non, le Saint Nom délivrera quiconque le chante, pourvu que ce ne soit pas pour favoriser une vie de péché :

" Si un dévot prononce une seule fois le Saint Nom du Seigneur, ou que celui-ci pénètre dans son esprit ou dans son oreille - le canal par lequel s'opère l'écoute - le Saint Nom l'affranchira certainement de l'asservissement à la matière, et ce, qu'il soit modulé correctement ou incorrectement, que sa syntaxe soit juste ou non et que ses syllabes soient convenablement jointes ou, au contraire, dissociées. Il ne fait donc aucun doute que la puissance du Saint Nom est très grande, ô brahmane. Cependant, si l'on invoque le Saint Nom pour le confort de son corps matériel, pour obtenir des richesses ou des disciples, ou sous l'influence de l'avidité ou de l'athéisme - autrement dit, si l'on invoque le Saint Nom en se rendant coupable d'offenses - un tel chant ne produira pas très rapidement les résultats voulus. C'est pourquoi il faut soigneusement se garder de commettre des offenses lorsqu'on chante le Saint Nom du Seigneur. "

Ce verset du Padma Purana se retrouve également dans le Hari-bhakti-vilasa (11.527) de Srila Sanatana Goswami, où il en donne l'explication suivante :

vaci gatam prasangad van-madhye pravrttam api,
smarana-patha-gatam kathañcin manah-sprstam api,
srotra-mulam gatam kiñcit srutam api;
suddha-varnam va asuddha-varnam api va;
'vyavahitam' sabdantarena yad-vyavadhanam vaksyamana-
narayana-sab-dasya kiñcid uccarananantaram
prasangad apatitam sabdantaram tena rahitam sat.

Cela signifie que si, d'une manière ou d'une autre, quelqu'un écoute, prononce ou se remémore le Saint Nom, ou que celui-ci attire son attention en frappant son oreille, cette vibration divine agira sur lui, et ce, même si elle est fragmentée. Un exemple d'une telle fragmentation nous est donné dans le passage qui suit :

yadva, yadyapi 'halam riktam' ity ady-uktau hakara-rikarayor vrttya hariti-namasty eva, tatha 'raja-mahisi' ity atra rama-namapi, evam anyad apy uhyam, tathapi tat-tan-nama-madhye vyavadhayakam aksarantaram astity etadrsa- vyavadhana-rahitam ity arthah; yadi-va, vyavahitam ca tad-rahitam capi va; tatra 'vyavahitam' - namnah kiñcid uccarananam-taram kathañcid apatitam sabdantaram samadhaya pascan namavasistaksara-grahanam ity evam rupam, madhye sabdantarenantaritam ity arthah, 'rahitam' pascad avasistaksara-grahana-varjitam, kenacid amsena hinam ity arthah, tathapi tarayaty eva.

Prenons par exemple les mots halam riktam. La syllabe ha du mot halam et la syllabe ri du mot riktam se trouvent séparées l'une de l'autre par une syllabe intermédiaire; mais d'une façon ou d'une autre, leur action se fait tout de même sentir, car en prononçant ces mots, on se trouve à dire hari. Selon le même ordre d'idée, les syllabes ra et ma appartiennent à deux mots différents dans l'expression raja-mahisi, mais parce qu'elles apparaissent en quelque sorte associées, le Saint Nom rama produira l'effet voulu pourvu qu'il soit prononcé sans offense.

sarvebhyah papebhyo 'paradhebhyas ca samsarad apy
uddharayati eveti satyam eva; kintu nama-sevanasya mukhyam yat phalam,
tan na sadyah sampadyate. tatha deha-bharanady-artham api nama- sevarena mukhyam phalam asu na sidhyatity aha - tac ced iti.

Le Saint Nom possède une telle puissance spirituelle qu'il peut libérer une personne de toutes les suites de ses fautes ainsi que des liens qui l'enchaînent à la matière; mais le chant du Saint Nom ne portera pas ses fruits très rapidement si on le pratique de manière à favoriser une existence pécheresse.

tan nama ced yadi dehadi-madhye niksiptam - deha-bharanady-
artham eva vinyastam, tadapi phala-janakam na bhavati kim ?
api tu bhavaty eva, kintu atra iha loke sighram na bhavati,
kintu vilambenaiva bhavatity arthah.

Le Saint Nom jouit d'un tel pouvoir qu'il ne peut qu'agir. Mais si on l'invoque tout en commettant des offenses, son action ne sera pas immédiate; elle tardera à se manifester. Lorsque les circonstances sont favorables, toutefois, le Saint Nom du Seigneur agit au contraire très rapidement. (C.C. Antya 3.60)

Le Saint Nom purifie même celui qui le chante involontairement :

[Sukadeva Goswami dit à Pariksit:] " Le vieil Ajamila avait dix fils, dont le cadet était un bébé du nom de Narayana. Comme cet enfant était le plus jeune de tous, il était tout naturellement très aimé par son père et par sa mère. En entendant les balbutiements de l'enfant et en voyant ses mouvements maladroits, le vieil Ajamila s'attachait beaucoup à lui. Il s'occupait toujours de lui et prenait plaisir à ses moindres gestes. Lorsque Ajamila mâchait et ingurgitait sa nourriture, il invitait son fils à en faire autant, et lorsqu'il buvait, il le faisait boire à son tour. Accaparé par son enfant qu'il appelait constamment par son nom, Narayana, Ajamila ne se rendait pas compte que son existence touchait à sa fin et que la mort s'apprêtait à s'emparer de lui. Lorsque l'heure de la mort sonna pour cet insensé d'Ajamila, il n'eut plus de pensées que pour son fils Narayana. Ajamila vit alors s'approcher trois personnages insolites et difformes au visage farouche, tiraillé par un rictus, et au corps hérissé de poils. Cordes en mains, ils étaient venus pour l'emmener chez Yamaraja. Lorsqu'il les aperçut, Ajamila se sentit submergé par une angoisse extrême; du fait de l'attachement qu'il avait pour son fils, lequel jouait non loin de lui, il se mit à l'appeler à haute voix en prononçant son nom. Ce faisant, les yeux baignés de larmes, il chanta bel et bien le Saint Nom de Narayana. O roi, les envoyés de Sri Vishnou, les Vishnoudutas, arrivèrent à leur tour sur les lieux dès qu'ils entendirent le Saint Nom de leur maître prononcé par Ajamila, qui était sur le point de mourir. Il l'avait assurément prononcé sans offense vu qu'il se trouvait dans un état d'angoisse totale.

Étant donné que le vieillard éprouvait un grand attachement pour l'enfant, il prenait plaisir à toutes ses activités, et comme le bébé portait le nom de Narayana, son père prononçait constamment le Saint Nom du Seigneur. Bien qu'il s'adressât à son jeune enfant et non pas au vrai Narayana, Ajamila se purifiait du fait de la grande puissance du Nom du Seigneur (harer nama harer nama harer namaiva kevalam). C'est pourquoi Srila Rupa Goswami a déclaré que celui dont le mental est d'une façon ou d'une autre attiré par le Saint Nom de Krishna (tasmat kenapy upayena manah krsne nivesayet) se trouve déjà sur la voie de la libération. Il est de coutume dans les familles hindoues de donner aux enfants des noms comme Krishna dasa, Govinda dasa, Narayana dasa et Vrindavana dasa, car les parents prononcent ainsi les Noms du Seigneur de façon constante, gagnant par là d'être purifiés...

Dieu fait preuve de bienveillance à l'égard des âmes conditionnées. Aussi, bien que cet homme eût complètement oublié Narayana, il appelait son fils en disant : " Narayana, viens manger, je t'en prie. Narayana, bois ce lait, veux-tu. " D'une manière ou d'une autre, il était attaché au nom de Narayana. C'est ce que l'on entend par ajñata-sukrti; bien qu'il appelât son fils, il chantait en fait inconsciemment le Nom de Narayana, et le Saint Nom du Seigneur possède une puissance spirituelle si grande que ses appels étaient comptés et enregistrés... D'une façon ou d'une autre, que ce soit de manière consciente ou non, Ajamila prononça le Nom de Narayana à l'heure de sa mort (ante narayana-smrtih); il atteignit ainsi l'ultime perfection, simplement pour avoir concentré ses pensées sur le Nom de Narayana.

Nous pouvons également tenir le raisonnement suivant : Ajamila, qui était le fils d'un brahmane, avait l'habitude de rendre un culte à Narayana au cours de sa jeunesse, car dans toutes les demeures de brahmanes on adore le narayana-sila. Cette pratique a encore cours de nos jours en Inde, où le narayana-seva, c'est-à-dire l'adoration de Narayana, est en honneur chez tous ceux qui observent fidèlement les principes brahmaniques. En conséquence, bien qu'Ajamila fût souillé par le péché et qu'il appelât son fils, en concentrant ses pensées sur le Saint Nom de Narayana, il se rappela le Narayana qu'il avait si fidèlement servi au début de sa vie.

Srila Sridhara Swami, quant à lui, exprime son jugement comme suit :

etac ca tad-upalalanadi-sri-narayana-namoccarana-mahatmyena
tad-bhaktir evabhud iti siddhantopayogitvenapi drastavyam

" Selon le bhakti-siddhanta, du fait qu'Ajamila prononçait constamment le nom de son fils, Narayana, il avait été élevé au niveau de la bhakti sans même le savoir. " Srila Viraraghava Acarya soumet lui aussi son opinion :

evam vartamanah sa dvijah mrtyu-kale upasthite satyajño
narayanakhye putra eva matim cakara asaktam akarod ity arthah

" Bien qu'à l'heure de mourir il ait prononcé le nom de son fils, c'est tout de même sur le Saint Nom de Narayana que ses pensées se concentrèrent. " Srila Vijayadhvaja Tirtha professe une opinion du même genre :

mrtyu-kale deha-viyoga-laksana-kale mrtyoh sarva-dosa-papa-harasya harer
anugrahat kale datta-jñana-laksane upasthite hrdi prakasite tanaye purna-
jñane bale pañca-varsa-kalpe pradesa-matre narayanahvaye murti-visese
matim smarana-samartham cittam cakara bhaktyasmarad ity arthah

Directement ou indirectement, Ajamila se souvint bel et bien de Narayana au moment de mourir (ante narayana-smrtih)...

Le pécheur commet des fautes par l'intermédiaire de son corps, de sa pensée et de ses paroles, et c'est pourquoi trois serviteurs de Yamaraja s'approchèrent d'Ajamila pour l'emmener chez leur maître. Heureusement pour lui, bien qu'il s'adressât à son fils, Ajamila prononça les quatre syllabes du hari-nama Narayana, si bien que les messagers de Narayana, les Vishnoudutas, arrivèrent également aussitôt sur les lieux. Terrifié par les cordes de Yamaraja, Ajamila chanta le Nom du Seigneur les yeux baignés de larmes. À vrai dire, il n'avait pas l'intention de chanter le Saint Nom de Narayana, mais tout simplement d'appeler son fils...

Srila Visvanatha Cakravarti Thakura fait observer à ce propos : hari kirtanam nisamyapatam, katham-bhutasya bhartur nama bruvatah. Les messagers de Vishnou se présentèrent devant Ajamila parce qu'il avait prononcé le Saint Nom de Narayana. Ils ne tirent aucun compte du motif réel de son appel. En prononçant le Nom de Narayana, Ajamila songeait en fait à son fils, mais du simple fait qu'ils avaient entendu Ajamila prononcer le Nom du Seigneur, les envoyés de Vishnou, les Vishnoudutas, vinrent aussitôt le protéger. Le hari-kirtana est en fait destiné à glorifier le Saint Nom, la Forme, les Divertissements et les Attributs du Seigneur. Toutefois, Ajamila ne glorifia pas la Forme, les Attributs ou l'Entourage du Seigneur; il prononça simplement le Saint Nom, ce qui était néanmoins suffisant pour le purifier de toutes ses activités pécheresses. Dès que les Vishnoudutas entendirent prononcer le Nom de leur maître, ils arrivèrent aussitôt sur les lieux. Srila Vijayadhvaja Tirtha note à ce propos :

anena putra-sneham antarena pracinadrsta-balad udbhutaya
bhaktya bhagavan-nama-sankirtanam krtam iti jñayate

" Ajamila prononça le Nom de Narayana du fait de son attachement excessif pour son fils. Néanmoins, comme dans le passé, il avait eu le bonheur de pouvoir servir Narayana avec dévotion, il prononça le Saint Nom, apparemment animé d'un esprit de dévotion et sans commettre d'offense. " (S.B. 6.1.24-30)

Le Saint Nom agit même lorsque chanté sans référence au Seigneur par ceux privés de culture védique :

Un jour, Sri Chaitanya Mahaprabhu rencontra Haridasa Thakura comme Il avait l'habitude de le faire, et au cours de leur entretien, Il lui posa la question suivante: " Mon cher Haridasa, en cet âge de Kali, la plupart des gens sont privés de la culture védique, d'où le nom de yavanas qu'on leur attribue. Ils ne se soucient que de tuer les vaches et la culture brahmanique, de sorte qu'ils commettent tous d'énormes péchés. Comment tous ces yavanas pourront-ils être délivrés? À Mon grand désespoir, Je ne vois aucune solution. " Haridasa Thakura répondit: " Mon cher Seigneur, ne Te tourmentes pas ainsi. Ne laisse pas la douleur T'envahir en voyant la condition des yavanas prisonniers de l'existence matérielle. Les yavanas ont l'habitude de dire ha rama, ha rama [ô Ramacandra], et ce namabhasa aura pour effet de les délivrer très facilement. Le dévot ravi d'amour extatique s'exclame: "O Ramacandra! O Ramacandra!" Et les yavanas chantent également ha rama, ha rama! Quelle n'est pas leur fortune! "

Si un enfant touche le feu, celui-ci le brûlera au même titre que s'il s'agissait d'un vieillard. Haridasa Thakura explique qu'un grand dévot du Seigneur s'exclame " ha rama, ha rama " et que les yavanas, même s'ils n'en connaissent pas la signification transcendantale, prononcent eux-mêmes ces mots dans le cours de leurs activités quotidiennes. Pour les yavanas, les mots " ha rama " veulent dire " abominable ", alors qu'un dévot les prononce sous l'effet d'un amour extatique. En tout état de cause, parce que les mots " ha rama " incarnent la plus haute réalité spirituelle qui soit, leur effet demeure le même, qu'ils soient prononcés par les yavanas ou par les grands bhaktas, de la même façon que le feu brûle aussi bien l'enfant que le vieillard. Autrement dit, le Saint Nom, " ha rama ", agit toujours, même lorsqu'il est chanté sans référence au Seigneur Suprême. Il va sans dire que les yavanas prononcent le Saint Nom d'un esprit différent de celui des bhaktas, mais le Saint Nom " ha rama " possède une telle puissance spirituelle qu'il agit en toute circonstance, qu'on en soit conscient ou non. Ce phénomène est expliqué dans le passage qui suit.

Namacarya Haridasa Thakura, l'autorité en matière du chant des Saints Noms, poursuivit: Le fait de prononcer le Saint Nom pour désigner autre chose que le Seigneur constitue un exemple de namabhasa. Même lorsque le Saint Nom est prononcé de cette façon, il ne perd rien de sa puissance spirituelle. " Même un mleccha sur le point de mourir transpercé par les défenses d'un sanglier et criant sans cesse dans sa détresse ha rama, ha rama, obtient d'être libéré. Que dire, dès lors, de ceux qui chantent le Saint Nom avec foi et vénération? "

Ce verset fait référence au cas d'un mangeur de viande qui, mourant sous les coups d'un sanglier, prononça les mots " ha rama, ha rama " de façon répétée avant de rendre son dernier souffle. Comme il s'agit d'une citation du Nrsimha Purana, nous pouvons en conclure qu'à l'époque puranique, il y avait également des mlecchas et des yavanas (mangeurs de viande) et que les mots " ha rama ", signifiant " maudit ", étaient également utilisés. Haridasa Thakura démontre ainsi que même un mangeur de viande maudissant quelque chose en ayant recours aux mots " ha rama " obtient le bénéfice de la formulation du Saint Nom que le bhakta, lui, chante pour signifier " ô mon Seigneur, Rama! " (C.C. Antya 3.49-56)

Le chant délibéré ou fortuit du Saint Nom nous libère aussitôt des suites de nos fautes :

[Sukadeva Goswami dit à Pariksit:] " Si une personne qui est tourmentée par la faim, qui tombe ou qui trébuche, chante - délibérément ou non - le Saint Nom du Seigneur, ne serait-ce qu'une seule fois, elle se trouve aussitôt libérée des suites de ses actes passés. Les karmis, assujettis à leurs actes matériels, doivent au contraire affronter de nombreuses difficultés sur la voie de l'astanga-yoga et dans d'autres pratiques visant à ce même résultat. " (S.B. 5.24.20)

Étant absolu, le Saint Nom agit qu'on le chante sincèrement ou pour se moquer :

La Conscience de Krishna n'est pas du tout du goût des asuras modernes. Dès que ceux-ci aperçoivent un Vaisnava vêtu de safran, portant des perles de bois sacré à son cou et le tilaka au front, ils en sont aussitôt irrités. Il leur arrive même de critiquer les Vaisnavas en disant " Hare Krishna " de façon sarcastique, alors que d'autres récitent sincèrement le mantra. Or, dans un cas comme dans l'autre, que ce soit pour se moquer ou en toute sincérité, le chant du mantra Hare Krishna produit son effet, car il est absolu. Les Vaisnavas sont contents lorsque les asuras chantent Hare Krishna, car cela montre que le Mouvement Hare Krishna s'implante. (S.B. 7.5.7)

Même les asuras qui prononcent le Nom de Krishna pour Le blasphémer obtiennent la libération :

L'être conditionné, envieux du Seigneur Suprême, peut L'accuser ainsi: " Krishna est méchant, Krishna est un voleur, etc. ", mais Krishna, qui est bienveillant envers tous les êtres, ne tient aucun compte de telles accusations. Il prend plutôt en considération le fait que cette âme conditionnée a dit " Krishna, Krishna " de nombreuses fois. Il Lui arrive parfois de châtier ces asuras pendant la durée d'une vie en les plongeant dans des espèces inférieures, mais ensuite, lorsqu'ils ont cessé de L'accuser, ils se voient délivrés pour avoir constamment répété le Nom de Krishna. (S.B. 7.1.25)

Même prononcé pour dénigrer Krishna, le Saint Nom apporte la libération :

[Svarupa Damodara dit à un poète bengali:] " Il arrive parfois qu'un homme prononce le Saint Nom dans le but de dénigrer Krishna, mais le Saint Nom entraîne alors sa libération. " (C.C. Antya 5.155)