SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 5
CHAPITRE 10

Dialogue entre Jada Bharata
et Maharaja Rahugana.

RÉSUMÉ DU CHAPITRE

Dans ce chapitre, Bharata Maharaja, devenu Jada Bharata, se fait reconnaître à son avantage par le roi Rahugana, souverain des états de Sindhu et de Sauvira. Ce dernier avait forcé Jada Bharata à porter son palanquin et l'avait châtié pour son incapacité à s'acquitter correctement de cette tâche. Le roi Rahugana avait en effet besoin d'un serviteur, et le chef des porteurs vit en Jada Bharata l'homme le plus qualifié pour ce travail. Ce fut ainsi que Jada Bharata se vit contraint de porter le palanquin en question. Néanmoins, il ne contesta pas l'ordre hautain qui lui avait été donné et accepta humblement la fonction qu'il s'était vu attribuer de la sorte. Toutefois, tandis qu'il portait le palanquin, il prenait grand soin de ne pas marcher sur les fourmis; lorsqu'il en voyait une, il s'arrêtait jusqu'à ce qu'elle soit passée. Bien entendu, il ne pouvait, de ce fait, harmoniser sa marche avec celle des autres porteurs, et le roi, qui se trouvait à l'intérieur du palanquin, finit par en être très contrarié, au point qu'il se mit à injurier Jada Bharata de façon très grossière. Celui-ci, étant affranchi de toute conception corporelle de l'existence, ne protesta pas et continua simplement à porter le palanquin. Lorsqu'il vit que Jada Bharata n'avait en rien changé sa façon de faire, le roi le menaça de châtiment, et ce fut à ce moment-là que Jada Bharata se mit à parler. Il s'éleva vivement contre le langage grossier utilisé par le roi lorsque celui-ci l'avait réprimandé; en entendant les observations de Jada Bharata, le monarque se rendit brusquement compte du véritable savoir de celui-ci. Ayant pris conscience de la réalité, il comprit qu'il avait offensé un saint homme fort respectable et d'une vaste érudition. Il pria alors Jada Bharata, avec une profonde humilité et un respect marqué, de lui faire saisir le sens profond des paroles philosophiques qu'il avait prononcées; puis, avec beaucoup de sincérité, il implora son pardon. Il reconnut que si l'on offense les pieds pareils-au-lotus d'un pur bhakta, on ne manque pas d'être châtié par le trident de Siva.