SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 5 CHAPITRE 13 Suite du dialogue
entre le roi Rahugana et Jada Bharata.
rajovaca
aho nr-janmakhila-janma-sobhanam kim janmabhis tv aparair apy amusmin na yad dhrsikesa-yasah-krtatmanam mahatmanam vah pracurah samagamah
Cette naissance en tant qu'être humain est la meilleure de toutes. Même une naissance parmi les devas sur les planètes édéniques n'est pas aussi glorieux qu'une naissance humaine sur cette terre. A quoi bon la position élever d'un deva? Sur les planètes de délices, les très nombreux avantages matériel rendent impossible la fréquentation des bhaktas.
Une naissance en tant qu'être humain représente une occasion exceptionnelle de parvenir à la réalisation spirituelle. On peut naître sur un système planétaire supérieur parmi les devas, mais vu les nombreux avantages matériels qu'offre une telle situation, il s'avère impossible d'y échapper à l'esclavage matériel. Même sur cette terre, ceux qui vivent dans l'opulence ne se soucient généralement pas d'adopter la Conscience de Krsna. Un homme intelligent qui désire véritablement être délivré des filets de la matière doit chercher la compagnie de purs bhaktas. A leur contact, il pourra peu à peu se détacher de toute attirance matérielle pour l'argent et les femmes. Cette attirance constitue le principe fondamental de l'attachement matériel. C'est pourquoi Sri Caitanya Mahaprabhu recommanda à tous ceux qui désirent sérieusement retourner dans le monde spirituel de renoncer à ces deux aspects de la vie matérielle, de manière à devenir digne d'entrer dans le royaume de Dieu. L'argent et les femmes peuvent toutefois être entièrement consacrés au service du Seigneur, et celui qui sait agir de cette façon peut être libéré de l'asservissement à la matière. Satam prasangan mama virya-samvido bhavanti hrt-karna-rasayanah kathah: on ne peut goûter la glorification de Dieu, la Personne Suprême, que dans la compagnie des bhaktas. (S.B.,3.25.25) Même un court moment passé au contact d'un pur bhakta peut nous permettre de retourner à Dieu.
na hy adbhutam tvac-caranabja-renubhir
hatamhaso bhaktir adhoksaje mala mauhurtikad yasya samagamac ca me dustarka-mulo pahato vivekah
La compagnie des purs bhaktas nous affranchit à coup sûr des rets de la matière, ce qu'illustre fort bien la rencontre du roi Rahugana avec Jada Bharata. Le roi Rahugana se trouva immédiatement libéré de tous les doutes et inquiétudes résultant de fréquentations matérielles. Les arguments présentés par un pur bhakta à ses disciples sont si convaincants que même un étudiant à l'esprit lent s'en trouve aussitôt illuminé spirituellement.
namo mahadbhyo stu namah sisubhyo
namo yuvabhyo nama avatubhyah ye brahmana gam avadhuta-lingas caranti tebhyah sivam astu rajnam
Le roi Rahugana se repentait beaucoup d'avoir forcé Jada Bharata à porter ,son palanquin. C'est pourquoi il offre ici des prières à toutes les catégories de brahmanas et d'êtres réalisés, même s'ils ont l'âge de jouer comme des enfants ou s'ils se cachent sous un déguisement quelconque. Les quatre Kumaras, par exemple, allaient partout sous l'apparence de garçonnets de cinq ans, et de même il existe de nombreux brahmanas, connaissant le Brahman, qui parcourent le globe en tant que jeunes hommes, enfants ou avadhutas. Infatués par leur position, les représentants des dynasties royales se rendent généralement coupables d'offenses envers ces grandes personnalités. Aussi le roi Rahugana leur offre-t-il son hommage respectueux, espérant que les dynasties royales coupables de telles offenses ne sombreront pas dans une condition infernale. Nul, s'il offense un être élevé, ne peut être excusé par le Seigneur Souverain, même si la personne en question ne se sent pas offensée. Nous avons l'exemple de Durvasa qui, après avoir offensé Maharaja Ambarisa, alla jusqu'à voir Visnu pour obtenir Son pardon, mais Celui-ci ne put le lui accorder. Il fut donc obligé, en dernier recours, d'aller se jeter aux pieds pareils-au-lotus de Maharaja Ambarisa, bien que celui-ci ne jût qu'un ksatriya-grhastha. Il faut dès lors prendre grand soin de ne pas offenser les pieds pareils-au-lotus des vaisnavas et des brahmanas.
sri-suka uvaca
ity evam uttara-matah sa vai brahmarsi-sutah sindhu-pataya atma- satattvam viganayatah paranubhavah parama-karunikatayopadisya rahuganena sakarunam abhivandita-carana apurnarnava iva nibhrta- karanormy-asayo dharanim imam vicacara.
O roi, fils de mère Uttara, quelques vagues d'insatisfaction avaient parcouru le mental de Jada Bharata après qu'il eut été insulté par le roi Rahugana, qui lui avait fait porter son palanquin; néanmoins, il n'en fit pas grand cas, et son coeur redevint aussi calme et serein que l'océan. II avait certes subi un affront de la part du roi, mais étant un grand paramahamsa, un vaisnava faisant preuve par nature d'une grande bienveillance, il l'instruisit sur la situation originelle, naturelle et éternelle de l'âme. Voyant le roi Rahugana implorer piteusement son pardon à ses pieds pareils-au-lotus, Jada Bharata oublia tout de l'insulte. Ensuite, il se remit à parcourir le monde comme il l'avait fait auparavant.
Dans le Srimad-Bhagavatam (3.25.21), Kapiladeva décrit ce qui caractérise les grandes âmes: titiksavah karunikah suhrdah sarva-dehinam -le saint bhakta fait preuve d'une grande tolérance; il est l'ami de tous les êtres et ne se fait aucun ennemi en ce monde. Le pur bhakta possède toutes les qualités d'un sadhu, et Jada Bharata en est un exemple vivant. Parce qu'il avait un corps matériel, ses sens ne manquèrent pas d'être troublés lorsqu'il fut insulté par le roi Rahugana; mais, plus tard, devant l'humble soumission du roi, Jada Bharata lui pardonna. Il est du devoir de toute personne qui désire retourner à Dieu de se montrer soumise comme le roi Rahugana et d'implorer le pardon des vaisnavas qu'elle a pu offenser. Les vaisnavas possèdent généralement une nature très bienveillante; si donc l'on se soumet sans tarder à leurs pieds pareils-au-lotus pour une offense qu'on a pu commettre envers eux, on est aussitôt affranchi des conséquences de celle-ci. En revanche, quiconque n'agit point ainsi devra subir ses répercussions, et celles-ci n'auront rien d'agréable.
sauvira-patir api sujana-samavagata-paramatma-satattva atmany
avidyadhyaropitam ca dehatma-matim visasarja. evam hi nrpa bhagavad-asritasritanubhavah.
Ainsi que l'enseigne le Caitanya-caritamrta (Madhya 22.54):
Il est indéniable que si l'on cherche refuge auprès d'un pur bhakta, on accède à toute perfection, même si le contact n'est que de courte durée. Un sadhu est un pur dévot du Seigneur. Nous pouvons à ce propos communiquer notre expérience personnelle. La première instruction de notre maître spirituel nous a infusé la conscience de Krsna, si bien que maintenant nous nous trouvons au moins sur la voie de la conscience de Krsna, et à même d'en comprendre la philosophie. Le résultat en est qu'un grand nombre de bhaktas prennent part au Mouvement pour la Conscience de Krsna. Le monde entier est gouverné par une conception matérielle de l'existence, centrée sur le corps; il faut donc qu'il y ait des bhaktas partout à la surface du globe pour libérer les gens de cette conception erronée de l'existence et pour les engager pleinement dans la Conscience de Krsna.
rajovaca
ya ha va iha bahu-vida maha-bhagavata tvayabhihitah paroksena vacasa jiva-loka-bhavadhva sa hy arya-manisaya kalpita-visayo nanjasavyutpanna-loka-samadhigamah. atha tad evaitad duravagamam samavetanukalpena nirdisyatam iti.
O maître, noble et sage bhakta, toi qui es omniscient. Tu as fort bien dépeint la situation de l'âme conditionnée, en la comparant à un marchand dans la forêt. Ces instructions permettent à l'homme intelligent de comprendre que les sens d'un être conditionné par la conception corporelle de l'existence sont comme des brigands et des pillards à l'oeuvre dans cette forêt, et que la femme et les enfants sont pareils à des chacals et autres bêtes féroces. Cependant, il s'avère bien malaisé, pour ceux qui manquent d'intelligence, de comprendre ce récit, car la signification exacte de l'allégorie n'est pas évidente; je prie donc Ta Sainteté d'en donner le sens direct.
Le Srimad-Bhagavatam contient de nombreux récits et incidents symboliques. Ces allégories peuvent ne pas être comprises des hommes de peu d'intelligence; il est donc du devoir de l'étudiant d'aller trouver un maître spirituel authentique pour en obtenir l'explication directe. Ainsi s'achèvent les enseignements de Bhaktivedanta sur le treizième chapitre du cinquième Chant du Srimad-Bhagavatam, intitulé: ''Suite du dialogue entre le roi Rahugana et Jada Bharata".
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