SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 5 CHAPITRE 18 Les prières offertes
au Seigneur par les habitants de Jambudvipa.
yasya svarupam kavayo vipascito
gunesu darusv iva jata-vedasam mithnanti mathna manasa didrksavo gudham kriyarthair nama iritatmane
Le mot kriyarthaih signifie "en accomplissant des rites sacrificiels destinés à satisfaire les devas". Quant au mot vipascitah, la Taittirtya Upanisad l'explique comme suit: satyam jnanam anantam brahma. yo veda nihitam guhayam parame vyoman. so snute sarvan kaman saha brahmana vipasciteti. Ainsi que Krsna le déclare dans la Bhagavad-gita (VII.19): bahunam janmanam ante jnanavan mam prapadyale -"Après de nombreuses renaissances, l'homme au vrai savoir s'abandonne à Moi." Lorsque l'on comprend que le Seigneur Se trouve dans le coeur de chaque être et qu'on Le voit présent en tout, on possède alors la connaissance parfaite. Le mot jata-vedah signifie "le feu produit par la friction du bois". A l'époque védique, les sages érudits savaient en effet faire jaillir le feu du bois. Ces mots (jata-vedah) désignent également le feu de l'estomac, qui digère tout ce que nous mangeons et qui fait naître l'appétit, La Svetasvatara Upanisad explique le mot gudha: eko devah sarva-bhutesu gudhah -on réalise le Seigneur Suprême en chantant les mantras védiques. Sarva-vyapi sarva-bhutantar-atma: Il est omniprésent et Se trouve dans le coeur de tous les êtres. Karmadhyaksah sarva-bhutadhivasah: Il est également témoin de tous leurs actes. Saksi ceta kevalo nirgunas ca: le Seigneur Suprême est en chaque être aussi bien le témoin que la force vivante; néanmoins, Il transcende toutes les influences matérielles.
dravya-kriya-hetv-ayanesa-kartrbhir
maya-gunair vastu-niriksitatmane anviksayangatisayatma-buddhibhir nirasta-mayakrtaye namo namah
Les objets de plaisir matériel, les activités des sens, l'attachement au plaisir des sens, le corps, l'égotisme trompeur et autres éléments comparables sont tous produits par l'énergie externe du Seigneur, maya. Derrière toutes ces activités se trouve l'être distinct, lui-même agissant sous la direction de l'Ame Suprême. L'être vivant n'est pas la seule et unique réalité; il est dirigé par l'Ame Suprême. C'est ce que confirme Krsna dans la Bhagavad-gita (XV.15):
''Je Me tiens dans le coeur de chaque être, et de Moi viennent le souvenir, le savoir et l'oubli." L'âme distincte dépend de l'Ame Suprême pour savoir comment agir. Une personne ayant acquis un haut niveau de savoir spirituel ou étant experte dans la pratique de l'astanga-yoga (yama, niyama, asana, etc.) peut comprendre la Transcendance soit en tant que le Paramatma, soit en tant que Dieu, la Personne Suprême. Le Seigneur Souverain est la cause originelle de tous les événements survenant au sein de la nature; aussi Le qualifie-t-on de sarva-karana-karanam, la Cause de toutes les causes. Derrière toute chose visible à nos yeux matériels se trouve une cause, et celui qui sait percevoir la Cause première de toutes les causes, Sri Krsna, peut avoir une juste vision. Krsna, également appelé sac-cid-ananda-vigraha, est l'artisan de toute chose, ainsi qu'Il le confirme dans la Bhagavad-gita (IX.10):
"La nature matérielle agit sous Ma direction, ô fils de Kunti; sous Ma direction, elle engendre tous les êtres, mobiles et immobiles. Par Mon ordre encore, elle est créée, puis anéantie, dans un cycle sans fin."
karoti visva sthiti-samyamodayam
yasyepsitam nepsitam iksitur gunaih maya yathayo bhramate tad-asrayam gravno namas te guna-karma-saksine
On se demande parfois pourquoi le Seigneur Suprême a créé cet univers matériel, où les êtres vivants qui y sont retenus doivent connaître tant de souffrances. Ce verset nous répond: Dieu, la Personne Souveraine, ne désire pas créer cet univers matériel tout simplement pour infliger des souffrances aux êtres conditionnés; Il le crée uniquement parce que ces derniers veulent connaitre les plaisirs que ce monde peut leur offrir. La nature ne fonctionne pas de façon automatique; ce n'est que parce que le Seigneur jette Son regard sur l'énergie matérielle que celle-ci accomplit toutes sortes de merveilles, à la manière d'un aimant naturel faisant se déplacer en tous sens un morceau de fer. Comme les hommes de science matérialistes et les soi-disant philosophes du sankhya ne croient pas en Dieu, ils pensent que la nature matérielle agit par elle-même, sans vision ordinatrice supérieure; cependant, il n'en est pas ainsi. Le Caitanya-caritamrta (Adi 6.18-19) explique comme suit la création de l'univers matériel:
nija-srsti-sakti prabhu sancare pradhane "Les philosophes athées du sankhya croient que c'est l'énergie matérielle globale qui engendre la manifestation cosmique, mais ils se trompent. La matière inerte n'a aucun pouvoir actif, de telle sorte qu'elle ne peut agir de façon indépendante. C'est le Seigneur qui infuse Sa propre puissance créatrice aux composants de la matière. Alors seulement, par la volonté de Dieu, la Personne Suprême, la matière s'anime et se transforme sous l'effet d'interactions diverses." Les vagues de l'océan s'élèvent sous l'action de l'air; l'air lui-même provient de l'éther, l'éther de l'agitation des trois gunas et les trois gunas se combinent sous l'effet du regard que pose le Seigneur Suprême sur l'ensemble de l'énergie matérielle. En conséquence, Dieu est à l'origine de tout ce qui se produit dans la nature, ce que corrobore la Bhagavad-gita (IX.10): mayadhyaksena prakrtih suyate sa-caracaram. Et le Caitanya-caritamrta (Adi 5.59-61) d'ajouter:
krsna-saktye prakrti haya gauna karana
ataeva krsna mula-jagat-karana "La nature matérielle [prakrti] étant inerte et sans vie, elle ne peut être la cause de la création. Sri Krsna montre Sa miséricorde en infusant Son énergie à cette matière inerte et inanimée. Ainsi, la prakrti devient-elle, par la force de l'énergie du Seigneur, la cause secondaire de la création, tout comme le fer est chauffé au rouge par l'énergie du feu. Krsna représente la cause originelle de la manifestation cosmique, la prakrti pouvant être comparée aux espèces de mamelles qui pendent au cou de la chèvre et qui ne peuvent donner du lait." Les hommes de science et les philosophes matérialistes commettent donc une erreur grossière en pensant que la matière se meut d'elle-même, de façon indépendante.
pramathya daityam prativaranam mrdhe
yo mam rasaya jagad-adi-sukarah krtvagra-damstre niragad udanvatah kridann ivebhah pranatasmi tam vibhum iti
Ainsi s'achèvent les enseignements de Bhaktivedanta sur le dix-huitième chapitre du cinquième Chant du Srimad-Bhagavatam, intitulé: "Les prières offertes au Seigneur par les habitants de Jambudvipa".
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |