SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 5 CHAPITRE 3 Apparition de Rsabhadeva
dans le sein de Merudevi, l'épouse du roi Nabhi.
sri-suka uvaca
iti nigadenabhistuyamano bhagavan animisarsabho varsa- dharabhivaditabhivandita-caranah sadayam idam aha.
Les prêtres, que vénérait même le roi Nabhi, l'empereur de Bharata-varsa, adressèrent des prières en prose (généralement ce genre de prières étaient récitées sous forme de poèmes) et se prosternèrent aux pieds pareil-au-lotus de Visnu. Le Seigneur des seigneurs, maître des devas, satisfait de leur attitude, Se mit à leur parler.
sri-bhagavan uvaca
aho bataham rsayo bhavadbhir avitatha-girbhir varam asulabham abhiyacito yad amusyatmajo maya sadrso bhuyad iti mamaham evabhirupah kaivalyad athapi brahma-vado na mrsa bhavitum arhati mamaiva hi mukham yad dvija-deva-kulam.
O nobles sages, Je suis en vérité fort satisfait de vos prières, car vous êtes tous sincères. Vous M'avez demandé d'accorder au roi Nabhi la bénédiction d'un fils, qui Me soit semblable, mais c'est là chose bien difficile. Puisque Je suis la Personne Suprême, unique et sans second, et que nul ne M'égale, il ne saurait exister une autre personne qui Me ressemble en tout. Néanmoins, parce que vous êtes tous des brahmanas confirmés, vos paroles ne doivent pas être démenties. Je considère en effet les brahmanas accomplis, dotés des qualités brahmaniques, comme identiques à Ma propre bouche.
Les mots avitatha-girbhih signifient "ceux dont les paroles ne sauraient être démenties". De par les règles des sastras, les brahmanas, ou les dvijas (''deux-fois-nés") ont la possibilité de devenir quasiment aussi puissants que le Seigneur Suprême. Quoi que dise un brahmana, sa parole ne peut être modifiée ou rendue vaine en aucune circonstance. D'après les prescriptions védiques, les brahmanas représentent la bouche de Dieu, la Personne Suprême: aussi leur offre-t-on de la nourriture (brahmana-bhojana) au cours de toutes les cérémonies rituelles, car lorsqu'un brahmana s'alimente, on considère que c'est le Seigneur Lui-même qui mange. Dans le même ordre d'idée, ce que dit un brahmana ne peut être infirmé; sa parole doit s'accomplir. Or, les sages érudits qui assumaient le rôle de prêtre au sacrifice de Maharaja Nabhi n'étaient pas seulement des brahmanas ; ils étaient si avancés qu'on pouvait les assimiler aux devas, ou à Dieu Lui-même. Sinon, comment auraient-ils pu inviter Visnu à descendre dans l'arène sacrificielle. Dieu est Un, et Il n'appartient pas à une religion particulière. Dans l'âge de Kali, diverses sectes religieuses considèrent leur Dieu comme différent de celui des autres, mais cela n'a aucun sens. Dieu est Un, mais on L'apprécie selon différents points de vue. Dans ce verset, le mot kaivalyat signifie que Dieu est sans rival; il n'y a qu'un seul Dieu. La Svetasvatara Upanisad (6.8) affirme à ce propos; na tat-samas cabhyadhikas ca drsyate -nul ne Lui est égal ou supérieur. Telle est la définition de Dieu.
tata agnidhriye msa-kalayavatarisyamy atma-tulyam anupalabhamanah.
Nous avons ici un exemple de la toute-puissance de Dieu. Bien qu'Il soit Un et sans second, Il peut également Se manifester par l'entremise d'une émanation directe de Sa Personne, ou svamsa, et parfois même par celle d'une émanation distincte de Lui, ou vibhinnamsa. Visnu accepte ici d'envoyer une émanation directe de Sa Personne, pour devenir le fils de Merudevi, l'épouse de Maharaja Nabhi, fils d'Agnidhra. Les rtvijah (les prêtres) savaient que Dieu est Un, mais ils n'en prièrent pas moins le Seigneur Suprême de devenir le fils de Maharaja Nabhi afin de faire connaître au monde que la Vérité Absolue, le Seigneur Souverain, est unique et sans second. Lorsqu'Il descend en ce monde, Il Se déploie sous la forme d'énergies différentes.
sri-suka uvaca
iti nisamayantya merudevyah patim abhidhayantardadhe bhagavan.
Après avoir prononcé ces paroles, le Seigneur disparut. La reine Merudevi, assise aux côtés du roi Nabhi, son époux, avait entendu tout ce que le Seigneur suprême avait dit.
D'après les prescriptions védiques, l'homme doit accomplir des sacrifices, des rites religieux, en compagnie de son épouse: sapatniko dharmam acaret. Voila pourquoi Maharaja Nabhi présida cette grande cérémonie, sa femme à ses côtés.
barhisi tasminn eva visnudatta bhagavan paramarsibhih prasadito nabheh
priya-cikirsaya tad-avarodhayane merudevyam dharman darsayitu-kamo vata-rasananam sramananam rsinam urdhva-manthinam suklaya tanuvavatatara.
Lorsque le Seigneur Suprême apparaît ou descend dans ce monde en tant qu'avatara, Il ne revêt pas un corps constitué par les trois attributs de la nature matérielle (le sattva-guna, le rajo-guna et le tamo-guna). Les philosophes mayavadis prétendent que le Dieu impersonnel apparaît ici-bas dans un corps relevant du sattva-guna. Cependant, Srila Visvanatha Cakravarti souligne que le mot sukla signifie "constitué par le suddha-sattva". Visnu descend dans l'univers matériel dans Sa Forme suddha-sattva, ce mot designant le sattva-guna que jamais rien ne souille. En ce monde, même la vertu (sattva-guna) se trouve teintée de rajo-guna et de tamo-guna, mais lorsque le sattva-guna n'est en rien touché par l'un ou l'autre de ces gunas inférieurs, il prend le nom de suddha-sattva. C'est sur ce plan, dit vasudeva, que Dieu, la Personne Suprême, Vasudeva, peut être perçu: sattvam visuddham vasudeva- sabditam. (S.B.,4.3.23) Sri Krsna en personne déclare dans la Bhagavad-gita (IV.7):
Ainsi s'achèvent les enseignements de Bhaktivedanta sur le troisième chapitre du cinquième Chant du Srimad-Bhagavatam, intitulé: "Apparition de Rsabhadeva dans le sein de Merudevi, l'épouse du roi Nabhi".
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