SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 10 Prahlada, le meilleur
de tous les grands bhaktas.
aham tv akamas tvad-bhaktas
tvam ca svamy anapasrayah nanyathehavayor artho raja-sevakayor iva
Sri Caitanya Mahaprabhu dit: jivera 'svarupa' haya-krsnera 'nitya-dasa' -chaque être vivant est un serviteur éternel du Seigneur Suprême, Krsna. Et Sri Krsna enseigne dans la Bhagavad-gita (5.29): bhoktaram yajna-tapasam sarva-loka-mahesvaram -"Toutes les planètes M'appartiennent, tout existe pour Mon plaisir." Telle est la position naturelle du Seigneur, et celle de l'être distinct consiste à s'abandonner à Lui (sarva-dharman parityajya mam ekam saranam vraja). Si cette relation continue, alors le véritable bonheur règne éternellement entre maître et serviteur. Malheureusement, lorsque cette relation éternelle est perturbée, l'être vivant cherche à trouver le bonheur indépendamment du Seigneur et croit que le maître existe pour servir ses moindres désirs. De cette manière, il ne saurait exister de bonheur. Le maître ne doit pas non plus exaucer tous les désirs du serviteur, sinon ce n'est pas un véritable maître. Le vrai maître ordonne: "Tu dois faire ceci", et le vrai serviteur obéit immédiatement à son ordre. A moins que la relation entre le Seigneur et les êtres qui Lui sont subordonnés ne s'établisse sur cette base, il ne saurait être question de bonheur véritable. L'être distinct est toujours subordonné (asraya), et le Seigneur Souverain, Dieu, représente l'objectif suprême, le but de l'existence (visaya). Les infortunés qui sont prisonniers dans cet univers matériel ignorent cette vérité. Na te viduh svartha-gatim hi visnum: trompés par l'énergie matérielle, tous les êtres de ce monde ignorent que l'unique but de l'existence consiste à se rapprocher de Sri Visnu.
yadi dasyasi me kaman
varams tvam varadarsabha kamanam hrdy asamroham bhavatas tu vrne varam
Sri Caitanya Mahaprabhu nous a enseigné comment demander des bénédictions au Seigneur:
indriyani manah prana
atma dharmo dhrtir matih hrih sris tejah smrtih satyam yasya nasyanti janmana
Le Srimad-Bhagavatam enseigne: kamam hrd-rogam. Le matérialisme consiste à être accablé par une maladie terrible, la concupiscence. La libération, elle, consiste à s'affranchir de ces désirs, car c'est uniquement à cause d'eux que nous devons naître et mourir de façon répétée. Tant que nos désirs matériels demeurent insatisfaits, nous devons renaître encore et encore pour obtenir satisfaction. Du fait de nos désirs matériels, nous nous livrons à diverses formes d'activités et nous recevons différents types de corps avec lesquels nous nous efforçons d'assouvir des désirs insatiables. Le seul et unique remède consiste à adopter la pratique du service de dévotion, lequel commence lorsque nous sommes affranchis de tout désir matériel. Anyabhilasita-sunyam; les mots anya-abhilasita signifient "désir matériel", et sunyam ''dénué de". Ainsi que l'explique Sri Caitanya Mahaprabhu, l'âme spirituelle a des désirs et des activités spirituels. Mama janmani janmanisvare bhavatad bhaktir ahaituki tvayi. La dévotion sans partage au service du Seigneur représente le seul désir spirituel. Toutefois, pour satisfaire ce désir-là, il faut être libre de tout désir matériel. L'absence de désir consiste à être dénué de tout désir matériel. C'est ce qu'explique Srila Rupa Gosvami par les mots anyabhilasita-sunyam. Dès que l'on a des désirs matériels, on perd son identité spirituelle. Alors, tout ce qui forme notre existence, y compris nos sens, notre corps, notre religion, notre patience et notre intelligence, se trouve écarté de notre conscience de Krsna originelle. Dès que nous avons des désirs matériels, nous ne pouvons plus utiliser comme il convient nos sens, notre intelligence, notre mental, etc., pour la satisfaction de Dieu, la Personne Suprême. Les philosophes mayavadis aspirent à devenir impersonnels, à être dépourvus de sens et de mental, mais c'est là chose impossible. L'être vivant doit être "vivant", sans cesse animé de désirs, d'ambitions... Cependant, ces désirs, ces ambitions, doivent être purifiés afin de devenir spirituels, libres de toute souillure matérielle. Ces tendances existent en chaque être, parce que, justement, il s'agit d'êtres vivants. Toutefois, lorsque nous sommes souillés par la matière, nous devenons la proie des souffrances matérielles (janma-mrtyu-jara-vyadhi). Si nous désirons mettre un terme à la répétition de la naissance et de la mort, nous devons adopter le service de dévotion offert au Seigneur.
vimuncati yada kaman
manavo manasi sthitan tarhy eva pundarikaksa bhagavattvaya kalpate
Il se trouve parfois des athées pour critiquer un bhakta en disant: "Si tu ne veux aucune bénédiction du Seigneur et si le serviteur du Seigneur jouit d'une perfection égale à la Sienne, pourquoi demandes-tu la grâce de devenir le serviteur du Seigneur?" Sridhara Svami fait le commentaire suivant à ce sujet: bhagavattvaya bhagavat-saman aisvaryaya -devenir semblable à Dieu, la Personne Suprême (bhagavattva) ne signifie pas se fondre en Lui ou devenir Son égal, même s'il est vrai que dans le monde spirituel le serviteur jouisse de la même opulence que le maître. Les dévots du Seigneur s'emploient à Le servir en tant que serviteur, ami, père, mère ou conjoint, et tous jouissent d'une opulence égale à celle du Seigneur. C'est là ce qu'on appelle l'acintya-bhedabheda-tattva; le maître et le serviteur sont différents et pourtant, ils possèdent la même opulence. Voilà ce qu'il faut entendre par la différence et l'unicité simultanées des êtres distincts avec le Seigneur Suprême.
om namo bhagavate tubhyam
purusaya mahatmane haraye dbhuta-simhaya brahmane paramatmane
Dans le verset précédent, Prahlada Maharaja expliquait que le bhakta peut atteindre le niveau dit bhagavattva, équivalent à celui de la Personne Suprême, mais cela ne signifie pas pour autant que le bhakta perd sa position de serviteur. Un pur serviteur du Seigneur, même s'il jouit des mêmes avantages que Lui, se doit toujours d'offrir son hommage respectueux à Dieu en Le servant. Prahlada Maharaja était occupé à apaiser le Seigneur, et il ne se considérait donc pas comme Son égal. Il définit sa position comme celle d'un serviteur, et il offrit au Seigneur son hommage respectueux.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |