SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 13 Le comportement
d'un être parfait.
kvacit snato nuliptangah
suvasah sragvy alankrtah rathebhasvais care kvapi dig-vasa grahavad vibho
raham ninde na ca staumi
sva-bhava-visamam janam etesam sreya asase utaikatmyam mahatmani
Dès qu'on parvient au niveau du bhakti-yoga, on comprend parfaitement que Dieu, la Personne Suprême, Vasudeva, représente le but de l'existence (vasudevah sarvam iti sa mahatma sudurlabhah). Voilà ce qu'enseignent tous les Textes védiques (vedais ca sarvair aham eva vedyah, sarva dharman parityajya mam ekam saranam vraja). Il ne sert à rien de glorifier quelqu'un pour ses qualités matérielles ou de le critiquer pour ses défauts matériels. Dans l'univers matériel, le bien et le mal n'ont pas vraiment de sens, puisque si quelqu'un est bon, il peut être élevé jusqu'au système planétaire supérieur, alors que s'il est mauvais, il peut tomber jusque sur les systèmes planétaires inférieurs. Des êtres de mentalités diverses tantôt s'élèvent et tantôt sont rabaissés, mais ce n'est pas là le but de l'existence. Ce but consiste plutôt à s'affranchir de ces élévations et de ces dégradations en devenant conscient de Krsna. C'est pourquoi un saint homme ne fait pas de distinction entre ce qui est censé être bon et ce qui est considéré comme mauvais; il désire plutôt voir tous les êtres heureux dans la conscience de Krsna, qui représente le but ultime de l'existence.
vikalpam juhuyac cittau
tam manasy artha-vibhrame mano vaikarike hutva tam mayayam juhoty anu
Ce verset explique comment un yogi peut s'affranchir de tout attachement matériel. A cause de l'attirance qu'exerce sur lui la matière, le karmi ne peut se voir lui-même. Les jnanis, pour leur part, peuvent distinguer la matière de l'esprit, mais les yogis, dont les plus élevés sont les bhakti-yogis, cherchent à retourner à Dieu, en leur demeure originelle. Les karmis vivent dans l'illusion la plus complète, et les jnanis ne sont ni dans l'illusion, ni dans la connaissance positive; mais les yogis, tout spécialement les bhakti-yogis, se situent tout à fait sur le plan spirituel. La Bhagavad-gita (14.26) le confirme:
atmanubhutau tam mayam
juhuyat satya-drn munih tato niriho viramet svanubhuty-atmani sthitah
Une étude analytique de tous les éléments constitutifs du corps humain permet de conclure de façon certaine que l'âme diffère de tous les composants matériels du corps, comme la terre, l'eau, le feu et l'air. En conséquence, une personne réfléchie (manisi ou muni) peut saisir cette différence qui existe entre le corps et l'âme, et après avoir ainsi pris conscience de l'âme individuelle, il lui est très aisé de concevoir l'Ame Suprême. Et celui qui réalise ainsi que l'âme spirituelle individuelle est subordonnée à l'Ame spirituelle suprême, atteint la réalisation spirituelle. Comme l'explique le treizième chapitre de la Bhagavad-gita, deux âmes cohabitent dans le corps. Ce dernier est désigné par le mot ksetra, et l'on y trouve deux occupants, ou ksetra-jnas, à savoir l'Ame Suprême (Paramatma) et l'âme individuelle. L'Ame Suprême et l'âme individuelle sont comme deux oiseaux perchés sur un même arbre (le corps matériel). L'un deux, l'oiseau oublieux de son identité véritable (l'âme individuelle) mange les fruits de l'arbre sans se soucier des enseignements de l'autre, qui ne fait qu'observer les activités du premier oiseau, son ami. Lorsque l'oiseau oublieux vient à comprendre l'ami suprême qui se trouve constamment à ses côtés et s'efforce de le guider dans ses différentes existences, il cherche refuge aux pieds pareils-au-lotus de cet oiseau suprême. Ainsi que cela est expliqué dans la pratique du yoga: dhyanavasthita-tad-gatena manasa pasyanti yam yoginah -lorsqu'on devient un parfait yogi, on peut, grâce à la méditation, voir l'ami suprême et s'abandonner à lui. Tel est le début du bhakti-yoga, ou de la vraie vie dans la conscience de Krsna.
svatma-vrttam mayettham te
suguptam api varnitam vyapetam loka-sastrabhyam bhavan hi bhagavat-parah
Un véritable dévot de Krsna ne se soucie pas de l'opinion publique ni des écrits que l'on prétend philosophiques ou védiques. Prahlada Maharaja, qui est certes un vrai bhakta, s'opposa toujours aux enseignements fallacieux de son père et de ses prétendus professeurs, engagés pour l'instruire. Au lieu de cela, il s'en remit simplement aux instructions de Narada Muni, son guru, et demeura ainsi un bhakta ferme et accompli. Telle est la nature d'un bhakta intelligent. Le Srimad-Bhagavatam enseigne: yajnaih sankirtana prayair yajanti hi sumedhasah -l'homme véritablement intelligent doit se joindre au Mouvement pour la Conscience de Krsna, réalisant qu'il est un serviteur éternel de Krsna, et ainsi chanter constamment les Saints Noms du Seigneur:
sri-narada uvaca
dharmam paramahamsyam vai muneh srutvasuresvarah pujayitva tatah prita amantrya prayayau grham
Une fois que Prahlada Maharaja, le roi des asuras, eut entendu les enseignements de ce saint, il comprit ce qu'était l'occupation d'un être parfait (paramahamsa). Il vénéra donc le sage comme il se devait, puis, avec sa permission, partit pour sa propre demeure.
Ainsi que le rapporte le Caitanya-caritamrta (Madhya 8.128), Sri Caitanya Mahaprabhu dit:
Ainsi s'achèvent les enseignements de Bhaktivedanta sur le treizième chapitre du septième Chant du Srimad-Bhagavatam, intitulé: "Le comportement d'un être parfait".
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