SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8
CHAPITRE 3

Les prières d'abandon
de Gajendra.

VERSET 31

tam tadvad artam upalabhya jagan-nivasah
stotram nisamya divijaih saha samstuvadbhih
chandomayena garudena samuhyamanas
cakrayudho bhyagamad asu yato gajendrah

TRADUCTION

Comprenant la fâcheuse situation dans laquelle se trouvait Gajendra, qui Lui avait adressé des prières, Dieu, la Personne Suprême, Hari, qui demeure partout, apparut accompagné des devas, qui Lui offraient eux aussi des prières. Tenant Son disque et d'autres armes, Il arriva rapidement sur les lieux selon Son désir, porté par Garuda, Sa monture. C'est ainsi qu'Il apparut à Gajendra.

TENEUR ET PORTEE

Srila Visvanatha Cakravarti Thakura nous fait remarquer qu'alors que Gajendra se trouvait dans une situation critique et priait le Seigneur Suprême de lui accorder Sa miséricorde, les devas, qui auraient pu aller immédiatement à son secours, hésitèrent à le faire. Considérant que les prières de Gajendra s'adressaient au Seigneur, ils se sentirent offensés, ce qui constituait en soi une offense. En conséquence, quand le Seigneur Se rendit sur les lieux, ils vinrent également Lui offrir des prières pour se faire pardonner.

VERSET 32

so ntah-sarasy urubalena grhita arto
drstva garutmati harim kha upatta-cakram
utksipya sambuja-karam giram aha krcchran
narayanakhila-guro bhagavan namas te

TRADUCTION

Gajendra avait été saisi dans l'eau avec grande force par le crocodile et il en ressentait une douleur intense, mais quand il vit Narayana, brandissant Son disque, arriver dans le ciel sur le dos de Garuda, il prit immédiatement une fleur de lotus avec sa trompe, et avec beaucoup de difficulté vu sa douloureuse condition, il prononça les paroles suivantes: "O mon Seigneur, Narayana, maître de l'univers, ô Suprême Personne Divine, je T'offre mon respectueux hommage."

TENEUR ET PORTEE

Le roi des éléphants avait un désir si intense de voir Dieu, la Personne Suprême, que lorsqu'il L'aperçut dans le ciel, à grand-peine et avec une faible voix, il Lui présenta ses respects. Un bhakta ne considère pas une situation périlleuse comme vraiment dangereuse, car dans une telle situation il peut avec ferveur prier le Seigneur en grande extase. Ainsi le bhakta regarde-t-il le danger comme une circonstance favorable. Tat te nukampam susamiksa-manah. Quand un bhakta est vraiment en péril, il voit cela comme une manifestation de la miséricorde spéciale du Seigneur car il s'agit d'une bonne occasion de penser à Lui très sincèrement et avec une attention soutenue. Tat te nukampam susamiksamano bhunjana evatma-krtam vipakam. (S.B., 10.14.8) Il n'accuse pas Dieu, la Personne Suprême, d'avoir laissé Son dévot tomber dans une telle situation. Au contraire, il considère cette circonstance dangereuse comme le résultat de ses méfaits passés et y voit une occasion propice de prier le Seigneur et de Le remercier de lui avoir donné cette chance. Quand un bhakta vit de cette façon, son salut —son retour à Dieu, en sa demeure originelle— est garanti. Nous pouvons vérifier la véracité de cette assertion à partir de l'exemple de Gajendra, qui priait anxieusement le Seigneur et obtint ainsi une chance immédiate de retourner en sa demeure originelle, dans le royaume de Dieu.

VERSET 33

tam viksya piditam ajah sahasavatirya
sa-graham asu sarasah krpayojjahara
grahad vipatita-mukhad arina gajendram
sampasyatam harir amumucad ucchriyanam

TRADUCTION

Voyant la détresse de Gajendra, le Non-né, le Seigneur Suprême, Hari, témoignant de Sa miséricorde immotivée, descendit immédiatement du dos de Garuda et sortit de l'eau le roi des éléphants en même temps que le crocodile. Puis, en présence de tous les devas qui observaient la scène, le Seigneur trancha la gueule du crocodile avec Son disque. C'est ainsi qu'Il sauva Gajendra, le roi des éléphants.

Ainsi s'achèvent les enseignements de Bhaktivedanta sur le troisième chapitre du huitième Chant du Srimad-Bhagavatam, intitulé: "Les prières d'abandon de Gajendra".


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare