SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8
CHAPITRE 8

Le barattage de
l'océan de lait.

VERSET 16

bhusanani vicitrani
visvakarma prajapatih
haram sarasvati padmam
ajo nagas ca kundale

TRADUCTION

Visvakarma, l'un des Prajapatis, lui donna différentes sortes de parures joliment décorées. La déesse de l'érudition, Sarasvati, lui présenta un collier, Brahma une fleur de lotus, et les habitants de Nagaloka des boucles d'oreilles.

VERSET 17

tatah krta-svastyayanotpala-srajam
nadad-dvirepham parigrhya panina
cacala vaktram sukapola-kundalam
savrida-hasam dadhati susobhanam

TRADUCTION

Ensuite, mère Laksmi, la déesse de la fortune, ayant été honorée convenablement par les cérémonies rituelles propitiatoires, commença à marcher çà et là, avec à la main une guirlande de fleurs de lotus entourée d'abeilles bourdonnantes. Souriant avec pudeur, les joues embellies par ses boucles d'oreilles, elle était extrêmement belle.

TENEUR ET PORTEE

La déesse de la fortune, mère Laksmiji, accepta pour père l'océan de lait, mais elle demeure perpétuellement auprès de Narayana. Elle offre des bénédictions même à Brahma et aux autres êtres vivants de ce monde, mais elle transcende cependant tout mode d'action matériel. Bien qu'elle parût naître de l'océan de lait, elle reprit immédiatement sa place éternelle auprès de Narayana.

VERSET 18

stana-dvayam catikrsodari samam
nirantaram candana-kunkumoksitam
tatas tato nupura-valgu sinjitair
visarpati hema-lateva sa babhau

TRADUCTION

Ses deux seins, parfaitement égaux et bien placés, étaient oints de pulpe de santal et de poudre de kunkuma, et sa taille était très fine. Lorsqu'elle marchait çà et là, ses clochettes de chevilles tintant doucement, on aurait dit une liane d'or.

VERSET 19

vilokayanti niravadyam atmanah
padam dhruvam cavyabhicari-sad-gunam
gandharva-siddhasura-yaksa-carana-
traipistapeyadisu nanvavindata

TRADUCTION

Tandis qu'elle marchait parmi les Gandharvas, les Yaksas, les asuras, les Siddhas, les Caranas et les habitants des cieux, Laksmidevi, la déesse de la fortune, les examinait tous avec attention, mais elle ne put trouver personne qui soit naturellement doté de toutes les qualités; aucun d'eux n'étant pur de tout défaut, elle ne put trouver refuge en qui que ce soit.

TENEUR ET PORTEE

La déesse de la fortune, Laksmidevi, étant issue de l'océan de lait, était la fille de l'océan. Aussi fut-elle autorisée à choisir son propre époux au cours d'une cérémonie svayamvara. Elle examina chacun des prétendants, mais ne put trouver quelqu'un qui soit digne d'être son refuge. En d'autres termes, Narayana, l'époux naturel de Laksmi, ne peut être supplanté par personne en ce monde matériel.

VERSET 20

nunam tapo yasya na manyu-nirjayo
jnanam kvacit tac ca na sanga-varjitam
kascin mahams tasya na kama-nirjayah
sa isvarah kim parato vyapasrayah

TRADUCTION

La déesse de la fortune, considérant l'assemblée, pensa ainsi: "L'un s'est plié à de grandes austérités mais n'a pas encore conquis la colère. L'autre possède la connaissance mais n'a pas vaincu ses désirs matériels. Un autre est une grande personnalité, mais il n'est pas maître de ses désirs concupiscents. Même un personnage important dépend de quelqu'un d'autre. Comment, alors, peut-il être le maître suprême?

TENEUR ET PORTEE

La déesse de la fortune essaie ici de trouver le maître suprême (isvara). Tout le monde peut être considéré comme un isvara, un maître, mais de tels maîtres demeurent subordonnés à d'autres. Quelqu'un, par exemple, se sera plié à de sévères austérités, mais il sera encore sous l'empire de la colère. Si l'on fait une analyse systématique, on trouvera que chaque être est subordonné à quelque chose. Personne, de ce fait, ne peut être le véritable maître, si ce n'est Dieu, la Personne Suprême. Les sastras le confirment: isvarah paramah krsnah —le maître suprême est Krsna. Krsna ne Se trouve jamais subordonné à qui que ce soit, car Il est le maître de tous (sarva-karana-karanam).


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare