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LES PROVERBES A LA LUMIERE DES ECRITURES VEDIQUES

Tous les hommes s'entendraient bien, n'étaient le "mien" et le "tien".

"La notion erronée du "moi" et du "toi", reposant sur une conception de l'existence fondée sur le corps, est un produit de l'ignorance. Cette conscience corporelle est la cause des morts et des renaissances successives, et elle assujettit indéfiniment l'être à l'existence matérielle." (SB.IV.12.4)

La conception du "moi" et du "toi", ou aham tvam, séparés l'un de l'autre, est due à notre oubli de la relation éternelle qui nous unit à Dieu. Krsna, la Personne Suprême, est au centre de toutes les relations, et nous sommes tous des parcelles de Sa Personne, tout comme les bras et les jambes sont des parties du corps. Lorsque nous parvenons à comprendre réellement qu'un lien éternel nous unit au Seigneur Suprême, cette distinction, qui repose sur une conception corporelle de l'existence, disparaît naturellement.

L'âme spirituelle n'a rien de commun avec le concept matériel de l'existence qu'elle développe à l'état conditionné, mais si elle s'identifie à ce faux concept, c'est qu'elle subit l'influence de l'énergie externe du Seigneur, l'atma maya. L'énergie externe agit sous la direction du Seigneur et elle régit, de par Sa volonté, l'existence des êtres distincts. Par suite, bien qu'en son état originel l'être soit pure conscience, il subit de par la volonté du Seigneur, l'influence de Son énergie externe. La Bhagavad-gita (XV.15) le confirme d'ailleurs, le Seigneur Se trouve dans le cœur de tous les êtres vivants, et de lui viennent la conscience et l'oubli.

Nous pourrons alors nous demander pourquoi le Seigneur attribue la conscience à un être distinct et à un autre l'oubli, et voici la réponse: le Seigneur souhaite de toute évidence que chaque être distinct soit animé de la conscience pure qui consiste à se savoir un fragment de Sa Personne et qu'il soit ainsi engagé dans Son service d'amour, car telle est la position naturelle et originelle de l'âme distincte; mais parce que celle-ci jouit également d'une indépendance partielle, elle peut refuser de servir le Seigneur en voulant jouir de la même indépendance que Lui. Par conséquent, le désir coupable originel consiste à vouloir être soi-même Dieu, à la suite de quoi le Seigneur fait en sorte que l'être distinct oublie son existence réelle et rêve ainsi d'un monde utopique où il serait en quelque sorte l'égal du Seigneur. Voilà donc pourquoi, dans son illusion, l'âme conditionnée par la matière rêve selon les notions de "je" et de "mien". Prisonnière de son rêve, l'âme conditionnée tient son corps matériel pour son "moi" véritable, et se croît le maître et possesseur de tout ce qui se rattache au corps. Cette vision d'elle-même n'en demeure pas moins un rêve qui se poursuivra vie après vie, et aussi longtemps qu'elle n'aura pas développé la conscience pure de son identité véritable en tant que partie intégrante du Seigneur.

Les corps variés qu'empruntent les êtres distincts sont autant de costumes qu'ils se voient attribués par l'énergie externe et illusoire du Seigneur afin de satisfaire leurs désirs de jouissance matérielle selon l'un ou l'autre des trois gunas - la vertu, la passion et l'ignorance. Même lorsqu'il agit au sein de la nature matérielle, l'être distinct jouit d'un certain libre arbitre par lequel il peut choisir de revêtir l'un ou l'autre des corps matériels que lui offre l'énergie externe. Ainsi existe-t-il 8 400 000 variétés de corps que l'on trouve en diverses planètes de l'univers. Voilà donc comment se poursuivent les errances de l'être distinct par l'effet d'innombrables transmigrations, répondant ainsi à l'appel des diverses formes de désirs matériels qui l'habitent. A vrai dire, l'âme transmigre déjà d'un corps à un autre lorsqu'elle passe de l'enfance à l'adolescence, de l'adolescence à la jeunesse et de la jeunesse à la vieillesse. Puis au terme de la vieillesse, l'âme transmigre dans un nouveau corps, déterminé par les actes qu'elle aura accomplis au cours de sa vie.

C'est en effet l'âme distincte qui crée elle-même son corps par la force de ses désirs personnels; l'énergie externe du Seigneur, elle, ne fait que lui fournir l'enveloppe matérielle particulière par quoi ses désirs peuvent se voir pleinement satisfaits. Chacun peut utiliser comme il l'entend l'infime part de liberté qui lui revient de droit, et le Seigneur fait montre d'une telle bienveillance qu'Il accordera à chacun le corps particulier auquel il aspire.

Les innombrables corps matériels que doivent revêtir les êtres distincts en ce monde ont pour origine les faux concepts du "je" et du "mien". Ainsi, le karmi considère que le monde lui appartient, et le jnani pense "être" tout ce qui existe. Le concept matériel de l'existence, qui, chez l'âme conditionnée, transparaît dans la politique, la sociologie, la philanthropie, l'altruisme, etc., repose entièrement sur cette notion de "je" et de "mien", laquelle naît d'un puissant désir de jouissance matérielle. Cette identification de l'être à son corps et à son lieu de naissance - c'est-à-dire l'endroit où il a revêtu ce corps - qui se manifeste par diverses notions matérielles, tels le socialisme, le nationalisme, l'attachement familial ou autre, a pour cause unique l'oubli de la véritable nature de l'âme distincte.

"Dès que l'être distinct s'établit dans la gloire de son moi réel et commence à goûter le bonheur de la Transcendance, au-delà du temps et de l'énergie matérielle, il s'affranchit aussitôt des deux faux concepts de l'existence ("je" et "mien"), et voit alors se manifester pleinement son identité pure et véritable." (SB.II.9.3)

Les notions illusoires de "je" et de "mien" se manifestent de façons diverses selon les nombreuses catégories d'hommes où elles apparaissent; mais seul pourra pénétrer le sens véritable du "je" celui qui se sait l'éternel serviteur du Seigneur; il s'agit, en effet, de la conscience pure de l'être, et tout l'enseignement des Écritures védiques trouve son aboutissement dans cette conception réelle de l'existence.

"Il faut perfectionner sa vision par la connaissance de la matière et de l'esprit, et éviter de s'identifier vainement au corps au risque de se laisser attirer par les affinités matérielles." (SB.III.27.9)

Les êtres conditionnés sont très enclins à s'identifier au corps, à voir ce corps leur "moi", et tout ce qui est en relation avec lui ou ce qui lui appartient comme "mien". En sanskrit, on désigne ce concept par les mots aham mamata, et il représente le fondement de l'existence conditionnée. Il faut plutôt voir le monde comme une combinaison d'énergie matérielle et d'énergie spirituelle, faire la distinction entre les deux et agir en tant qu'être spirituel. Armé de cette connaissance, on devra éviter de tomber dans une conception fausse de l'existence, fondée sur le corps matériel.

L'âme conditionnée pense "je suis ce corps", mais l'âme réalisée, elle, dit "je ne suis pas ce corps; je suis une âme spirituelle". Ce "je suis" représente l'ego, ou l'identité de l'être. Le fait de penser "je suis ce corps" ou "tout ce qui est en relation avec le corps est mien" relève du faux ego, mais lorsqu'on a réalisé son identité spirituelle et qu'on se dit "je suis un serviteur éternel du Seigneur Suprême", cette identification du moi constitue l'ego véritable. La première conception baigne dans les ténèbres des trois gunas - la vertu, la passion et l'ignorance -, tandis que l'autre se situe au niveau de la pure vertu, appelé suddha-sattva, ou vasudeva.

Lorsque nous disons que nous abandonnons notre ego, cela veut dire que nous renonçons au faux ego; l'ego véritable, lui, demeure toujours présent. L'identification de l'être à l'état conditionné, avec ses possessions matérielles, doit être purifiée; il lui faut redécouvrir son identité en relation avec le Seigneur Suprême. A l'état conditionné, l'être voit toute chose comme un objet de satisfaction personnelle, alors qu'à l'état libéré, il voit toute chose par rapport au service du Seigneur Suprême. Ainsi, la Conscience de Krsna, le service de dévotion, correspond au véritable état libéré. Au contraire, l'acceptation ou le rejet de quoi que ce soit sur le plan matériel, dans le cadre du nihilisme ou de l'impersonnalisme, place l'âme pure dans une situation imparfaite.

Sa Divine Grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada
Compilation par Aradhana dasa

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