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13.6-7
 
 
L'entretien qui suit eut lieu entre le psychologue Gerald Fraser et Sa Divine grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada au siège de l'Association Internationale pour la Conscience de Krsna à Los Angeles.

Dr. Frazer : Que faites vous quand un de vos étudiants a un problème physique ou émotionnel? Je suis curieux de le savoir. L'aidez-vous à résoudre ce problème par un processus de sublimation, en l'amenant à s'élever au-delà?

Srila Prabhupada : Oui. Nous attaquons le mal d'un point de vue purement spirituel, et non physique, ni mental ou intellectuel. Nous reconnaissons en effet quatre niveaux de conscience; le niveau physique, ou sensoriel; ensuite, plus élevé, le niveau mental; plus élevé encore le niveau intellectuel; et finalement, le niveau spirituel.

Au premier niveau, notre perception directe utilise les sens. Par exemple, je vois présentement de mes yeux votre magnétophone - c'est le plan sensoriel. Mais si vous me le décrivez, alors c'est par le mental que j'en perçois l'image. Ces deux niveaux de vision diffèrent. Lorsqu'un chercheur électronique pense à la façon de perfectionner le système d'enregistrement, il s'établit au niveau intellectuel; c'est encore une autre vision. Ainsi, rien que sur le plan matériel, on distingue trois niveaux: sensuel, mental et intellectuel. Au-delà se trouve le plan spirituel. Il est le plus élevé; c'est là que siège l'âme, et qu'elle perçoit le monde extérieur par l'intermédiaire des sens, du mental et de l'intelligence matériels.

Quand surgit un problème, nous l'attaquons donc à partir du point de vue spirituel. Nous savons en effet qu'un être spirituellement sain le sera aussi intellectuellement, mentalement et physiquement. Telle est notre philosophie: possédant cent dollars, vous en possédez du même coup cinquante, vingt ou dix. C'est pourquoi nous donnons à nos étudiants une formation spirituelle. Elle consiste d'abord à se lever tôt, prendre une douche, et ne manger que du Krsna-prasadam (nourriture végétarienne d'abord offerte au Seigneur, Sri Krsna); ils doivent aussi apprendre à restreindre leurs sens en pratiquant l'abstinence sur des points précis. Leurs problèmes physiques et leurs problèmes d'hygiène se trouvent de cette façon naturellement résolus. Nous ne dépensons guère en frais médicaux. Au cours des sept dernières années, en ce qui me concerne, je n'ai pas consulté un seul médecin. Et en général, nos étudiants ne souffrent pas de désordres physiques.

Une bonne santé dépend en effet de l'état de l'âme dans le corps. Un corps sans âme ne respire p1us et tombe très vite en décomposition. L'âme, quand elle quitte le corps, laisse un cadavre; car l'être n'est vivant que tant qu'une âme l'anime. Aussi importe-t-il de toujours garder la santé spirituelle, condition de la santé intellectuelle, mentale, et physique.

Mais avant de pousser plus loin cet entretien, J'aimerais savoir si vous concevez une âme.

Dr. Frazer : J'utilise en effet le concept d'âme.

Srila Prabhupada : Et comment la définissez-vous?

Dr. Frazer : Je ne saurais exprimer en mots tout à fait clairs le fond de ma pensée là-dessus. Disons que l'âme est en quelque sorte l'essence de notre être, commune à nous tous, indescriptible et ineffable.

Srila Prabhupada : Je ne vois guère là d'explication; plutôt une définition négative. Or à moins d'une perception et d'une connaissance positives de l'âme, on ne saurait parler de savoir spirituel.

Dr. Frazer : Si j'essaie de vous comprendre, lorsque vous parlez de l'âme, vous semblez faire allusion à ce que je ressens de mon être quand mes sens corporels sont au repos?

Srila Prabhupada : Les sens et l'action qui leur est liée dépendent de la présence de l'âme spirituelle. Si vous pouvez bouger la main, c'est uniquement parce qu'elle est en vous. Le corps qu'elle quitte devient une masse de chair inerte.

Dr. Frazer : La matière est donc distincte de l'âme spirituelle.

Srila Prabhupada : Oui. L'âme est la force vitale, source de l'action qui vous anime, qui m'anime, qui anime tous les êtres de la fourmi à l'éléphant.

Dr. Fraser : Reste-t-elle dans le corps après la mort ?

Srila Prabhupada : L'état de mort signifie que vous avez quitté le corps. Cependant, maintes âmes y demeurent présentes, mais dans une infinité de microbes, parasites et autres êtres microscopiques. En ce moment même, d'innombrables êtres habitent votre corps.

Dr. Frazer : Des âmes individuelles ?

Srila Prabhupada : Oui. Comme vous, comme moi. Chaque être se distingue de tous les autres.

Dr. Frazer : Mais ces âmes ont bien toutes quelque chose en commun?

Srila Prabhupada : Elles sont de même nature. Vous et moi, par exemple, en tant qu'êtres humains, nous possédons les mêmes caractéristiques - deux mains , deux jambes, et ainsi de suite. Et cependant, nous sommes distincts l'un de l'autre. Telle est l'individualité. L'entendement de ces vérités premières relève de la Conscience de Krsna.

Dr. Frazer : Pour revenir à la question initiale, il doit bien arriver qu'une personne vienne à vous en proie à un problème, disons physique ou mental, et ne puisse accéder au plan spirituel. Sans doute l'aidez-vous à le faire?

Srila Prabhupada : Oui, c'est là le but du Mouvement pour la Conscience de Krsna. Celui qui s'élève à la Conscience de Krsna voit ses problèmes disparaître tout naturellement, qu'ils soient d'ordre physique, mental ou intellectuel.

Dr. Frazer : Je suis particulièrement curieux de connaître la méthode avec laquelle vous amenez celui qui entre en contact avec vous à devenir conscient de Krsna. Utilisez-vous une " thérapie " particulière?

Srila Prabhupada : Bien entendu. De même que vous administrez des soins psychiatriques à vos patients, nous guérissons grâce à la Conscience de Krsna.

Dr. Frazer : Pourriez-vous préciser la nature des soins employés?

Srila Prabhupada : Ils consistent,à chanter le mantra Hare Krsna. Cette pratique ressemble à celle qu'on utilise en Inde, pour guérir la morsure de serpent venimeux. Il existe encore de nos jours des charmeurs de serpents qui savent ranimer peu à peu la victime d'une morsure en chantant un certain Mantra. Ce Mantra produit un effet de mm au niveau matériel. Pareillement, l'âme, de nature spirituelle, se trouve, lorsqu'un corps de matière la recouvre, affectée de troubles psychologiques ou physiques. À chanter Hare Krsna. nous éveillons en nous la conscience de notre nature spirituelle, et cette conscience nous délivre de nos limites physiques, mais aussi mentales et intellectuelles.

Dr. Frazer : Il semblerait qu'une certaine mentalité préalable soit requise pour que le chant Hare Krsna exerce ses bienfaits.

Srila Prabhupada : Non. Ce chant crée à lui seul l'état de santé spirituelle. Nous chantons, et demandons à ceux qui sont malades en esprit de se joindre à nous. Ils sont alors guéris de tous leurs maux.

Dr. Frazer : Beaucoup refuseraient cette cure. Beaucoup préfèrent chercher dans autrui la solution à leurs souffrances, et non en eux-mêmes, par quelque procédé de concentration intérieure ou chant. Ils n'ont pas l'habitude de rentrer en eux-mêmes.

Srila Prabhupada : Néanmoins, nombre de nos étudiants ont été guéris de tous leurs problèmes par ce simple chant. Vous pouvez les interroger.

Dr. Frazer : Après avoir parcouru la voie qui conduit à la Conscience de Krsna, vos étudiants demeurent-ils dans le temple, ou se retournent-ils à la société, pour se livrer à des occupations régulières?

Srila Prabhupada : Quelques-uns d'entre eux travaillent à l'extérieur. Cet étudiant (désignant un dévot) est docteur en chimie. Il fait son travail, mais sans perdre de vue la Conscience de Krsna Et bien d'autres, dans notre Mouvement, exercent une activité professionnelle. Il n'est pas nécessaire de vivre dans un temple pour rester conscient de Krsna bien que ce soit plus facile, à cause de la compagnie des bhaktas, vivre avec d'autres dévots de Krsna est d'une importance primordiale.

Dr. Frazer : Enseignez-vous la maîtrise du corps?

Srila Prabhupada : Oui. Ne pas consommer de chair animale, ne s'adonner à aucune forme d'enivrement, à aucune activité sexuelle illicite, non plus qu'aux jeux de hasard. Telles sont les règles fondamentales de cette maîtrise, qui comprend, outre les restrictions, de nombreuses prescriptions. Nos étudiants ne vont pas au cinéma, ni au restaurant, ils ne fument pas et ne boivent ni thé, ni café - aucun excitant. Double économie, sur les substances elles-mêmes, et sur les frais médicaux qu'elles entraînent.

Dr. Frazer : Vous avez mentionné une restriction concernant des activités sexuelles illicites. Quand donc l'acte charnel est-il permis?

Srila Prabhupada : Avant tout, il ne faut avoir de rapports sexuels qu'avec son épouse légitime: donc être marié; l'union charnelle ne doit se produire qu'une fois par mois, pas plus, et quand la femme est fécondable, c'est-à-dire après les menstruations. Enfin lorsqu'elle est enceinte, toute activité sexuelle doit cesser. Voilà ce qui est permis.

Dr. Frazer : Sanctionnez-vous les relations illicites?

Srila Prabhupada : La punition viendra d'elle-même, par les lois de la nature. Dès que vous les violez, vous devez en subir les conséquences. Par exemple, si vous mangez plus que nécessaire, vous souffrez; c'est la loi. Si vous vous adonnez outre mesure aux plaisirs de la chair, vous vous affaiblirez, jusqu'à devenir impuissant. Mais surtout, si vous vous laissez aller à enfeindre ces interdits - relations sexuelles illicites, enivrement, consommation de chair animale et jeux de hasard - vous ne comprendrez jamais ce qu'est la conscience spirituelle. Il n'y a pas plus grand châtiment. Car, privé de cette conscience, vous resterez à l'état animal, dans l'ignorance. Vous avez eu la fortune d'obtenir un corps d'homme, et vous vous comportez en animal. N'est-ce pas la plus grande des malédictions?

Dr. Frazer : Je suppose que oui, mais l'ignorance engendre l'ignorance, comment y mettre un terme?

Srila Prabhupada : Dès que vous comprenez Dieu, votre connaissance devient parfaite. Elle reste imparfaite tant que vous ne Le comprenez pas. L'on ne peut enseigner la connaissance de Dieu qu'aux hommes, pas aux animaux. Voilà pourquoi l'humanité connaît tant d'Ecritures. Celui qui ne profite pas de la vie humaine pour approcher Dieu se condamne à l'animalité.

Dr. Frazer : Avez-vous déjà connu des gens qui, après avoir compris Dieu et être devenus conscients de Krsna, sont redescendus au niveau corporel, mental ou intellectuel?

Srila Prabhupada : Bien sûr. Tout comme vous pouvez être guéri d'un mal, puis, à nouveau contaminé, faire une rechute, vous pouvez devenir conscient de Krsna et à nouveau retomber dans l'existence matérielle. Mais cela n'arrivera pas si vous prenez garde de vous maintenir en bonne santé spirituellement.

Dr. Frazer : Pourriez-vous dire en quelques mots ce qu'est dans son essence la Conscience de Krsna?

Srila Prabhupada : Saisir Dieu.

Dr. Frazer : Le saisir et agir de façon naturelle, suivant les lois de la nature?

Srila Prabhupada : Le principe qui constitue l'essence de la Conscience de Krsna est de connaître Dieu et de L'aimer. Telle est notre philosophie. La vie humaine doit permettre de comprendre Dieu et L'aimer.

Dr. Frazer : Je vous suis aisément. La Conscience de Krsna préconise, semble-t-il, un style de vie des plus naturels, qui proscrit l'abus en tout, dans la nourriture ou les rapports sexuels.

Srila Prabhupada : Encore une fois, le principe fondamental est de réaliser que vous êtes une âme spirituelle, que vous n'êtes pas votre corps. Parce que vous avez accepté un corps matériel, vous devez en supporter les maux. Tous nos troubles sont dus à ce corps, qui constitue en lui-même notre plus grave maladie. Il faut guérir du corps.

Dr. Frazer : L'âme et le corps étant toujours distincts, comme vous l'avez dit, une âme pleinement réalisée peut-elle ressentir des maux physiques? En d'autres mots, peut-on être conscient de Krsna et en même temps atteint d'une maladie corporelle?

Srila Prabhupada : Le corps est par nature sujet à la maladie. Comment l'éviter? Mais si je sais ne pas m'identifier à mon corps, elle ne me causera aucun tourment. Par exemple, imaginons deux hommes assis dans une splendide voiture. Un accident l'endommage gravement; le propriétaire de la voiture s'afflige, mais non le passager. Pourquoi? Comment expliquez-vous psychologiquement ce fait? Qu'est-ce qui provoque l'affliction du propriétaire?

Dr. Frazer : Le fait justement qu'il s'agisse de son bien.

Srila Prabhupada : C'est exact. Le propriétaire pense en terme de possession: "Oh. ma voiture est endommagée !" Son ami, n'ayant pas ce sentiment de possession à l'égard du véhicule, ne se trouve nullement affecté. De même, le corps est différent de l'âme, et dès que vous prenez conscience de ne pas posséder votre corps, vos préoccupations à son égard s'effacent.

Dr. Frazer : Ainsi, une personne consciente de Krsna peut tomber malade, mais n'en sera pas affectée spirituellement?

Srila Prabhupada : Non, elle ne le sera pas. Elle pensera comme le passager de la voiture: "Bon, ma voiture est abîmée; je vais perdre de l'argent, mais cela n'a pas d'importance", alors qu'un autre, obsédé par un sentiment de possession, pensera subir un grand malheur. De même, celui qu'absorbe l'identification possessive à son corps se tourmente davantage que celui qui n'en a aucun souci, parce qu'il sait ne pas être son corps. Tout est ici affaire de conscience. Une personne consciente de Krsna peut être frappée de maladie, mais elle pensera seulement: " Le mal est venu, il repartira. Ce qui importe, c'est que je continue d'accomplir mon devoir. Hare Krsna " " Là se trouve la différence. Il s'agit de développer cette conscience.

Dr. Frazer : Que se passe-t-il quand vient à vous un mélancolique préoccupé d'idées noires?

Srila Prabhupada : Lorsque quelqu'un s'absorbe en Krsna. il n'y a plus de place en lui pour de telles pensées. Vous ne pouvez penser qu'à une chose à là fois; et si vous absorbez toutes vos pensées en Krqna, vingt-quatre heures sur vingt quatre, aucune idée sombre ne pourra prendre forme.

Dr. Frazer : Je comprends bien, les dévots de Krsna se guérissent de toute pensée maladive simplement en s'en tenant à l'écart, sans les laisser prendre forme, plutôt que de la exprimer pour ensuite s'en débarrasser.

Srila Prabhupada : Le procédé est le suivant: celui qui entre dans notre Association imprégné de ces pensées noires, à force de chanter s'en libère.

Dr. Frazer : Et celui-là ne parle à personne de ses pensées?

Srila Prabhupada : Il peut en parler ou ne pas en parler. Peu importe. De toute manière, elles disparaissent.

Dr. Frazer : Une chose m'échappe. Vous et vos disciples faites souvent du prosélytisme auprès des gens étrangers au Mouvement; vous cherchez à recruter de nouveaux membres. Pourquoi?

Srila Prabhupada : Ne faites vous pas la même chose? Lorsqu'un déséquilibré mental vient vous voir, vous faites en sorte qu'il redevienne sain d'esprit. N'est-ce pas du prosélytisme?

Dr. Frazer : Sans doute, mais les gens viennent à moi de leur propre chef. Vos disciples, eux, vont vers eux.

Srila Prabhupada : Nous sommes donc les meilleurs amis pour ceux qui souffrent alors que nous faisons des adeptes sans poursuivre aucun intérêt personnel. Nous sommes bien de meilleurs ami que vous.

Dr. Frazer : Et si quelqu'un vous dit non?

Srila Prabhupada : Alors c'est non. Supposons qu'un marchand de fruits attire les gens en criant: "Les belles mangues, les belles mangues." Tout le monde n'ira pas acheter des mangues qui pourtant sont des fruits délicieux. Et même si personne n'en achète, la qualité du fruit en sera-t-elle diminuée? Ceux qui perdent sont en l'occurence ceux qui refusent d'acheter.

Dr. Frazer : Je reviens sur ce que vous disiez au sujet des honoraires. Sans eux, comment un professionnel pourrait-il vivre ?

Srila Prabhupada : Bien entendu. Vous exercez une profession, mais pas nous. Nous divulguons notre savoir sans demander un salaire personnel. Nous distribuons cette science sublime - la Conscience de Krsna - sans aucun désir de profit.

Dr. Frazer : Il me semble pourtant que lorsqu'une personne se joint à vous, elle vous consacre tout son temps, toute son énergie.

Srila Prabhupada : Oui, elle donne tout. Prenez l'exemple de ces bhaktas. Ils ont tout donné. Pourquoi? Nous ne leur avons pas fait subir de contrainte. Est-ce qu'ils sont fous, pour avoir tout donné ainsi à Krsna? Quelle est votre idée?

Dr. Frazer : Ils sont libres d'agir à leur guise. S'ils veulent tout donner, qu'ils le fassent.

Srila Prabhupada : Oui. D'autant plus qu'il est naturel de tout donner à Krsna. Il n'est pas de geste plus sensé. C'est le refus de donner à Krsna qui relève de la plus pure folie. C'est comme si on volait un objet dans ce temple. Imaginons que quelqu'un prenne Cette boîte à mon insu. Le remords va le torturer: "J'ai pris cette botte à l'insu de Swamiji ! Que dira-t-il?" Mais son tourment prend fin dès qu'il rend la boîte. De même, tout appartient à Krsna, tout est à Dieu. Rien ne m'appartient, pas même mon corps. Par conséquent, tout offrir à Krsna c'est agir de la façon la plus raisonnable. Ainsi, lorsque quelqu'un vient à la Conscience de Krsna il rend à Dieu tout ce qu'il a reçu de Dieu. Voilà qui est agir en homme sensé. Toute autre conduite est digne d'un voleur: on profite de la propriété d'autrui et on la déclare sienne. Prenons l'exemple de votre pays, lu Etats-Unis d'Amérique. Croyez-vous qu'il soit réellement votre pays? Il y a deux cent ans, il ne vous appartenait pas; il appartenait aux Peaux-Rouges. Maintenant vous le déclarez être vôtre. Pourquoi? Peut-être que dans deux cent ans il ne vous appartiendra plus. Pourquoi serait-il aujourd'hui à vous? De même, Dieu nous a donné la vie, notre corps. notre mental; Il nous a tout donné. Aussi, tout Lui appartient. Comprendre cela, c'est être conscient de Krsna.

Dr. Frazer : Et quelle place accordez-vous aux autres systèmes philosophiques?

Srila Prabhupada : En vérité, les études philosophiques doivent nous amener à comprendre que tout appartient à Dieu. C'est là la première de toutes les philosophies: "Tout appartient à Dieu." Vous, moi, tous les êtres, nous sommes la propriété de Dieu, et Ses enfants; c'est pourquoi nous avons le droit d'utiliser la propriété de Dieu, mais pas plus que le nécessaire. Donc, vous êtes fils de Dieu, je suis fils de Dieu, et tout est Sa propriété. Vous pouvez jouir de ce que possède votre père, comme je peux en jouir, mais si vous empiétez sur ma part à tel point que je souffre de la faim, vous enfreignez la loi. Si nous acceptons que tout appartient à Dieu, et que nous sommes tous fils de Dieu - tous, même les animaux, les insectes, les oiseaux, les abeilles, les arbres... -, alors, oui, nous avons le droit d'user de la propriété de Dieu, mais seulement pour le strict nécessaire. Telle est la Conscience de Dieu.

Dr. Frazer : Je suis d'accord avec vous sur ce point, mais je renouvelle ma question la Conscience de Krsna est-elle la voie unique valant pour tous?

Srila Prabhupada : Toute autre forme de conscience n'est que partielle. La Conscience de Krsna est complète. Le nationalisme, par exemple, (qui fait agir pour sa nation, et tout ramener au niveau de la nation) est limité. La Conscience de Krsna, elle, est globale.

Dr. Frazer : Est-elle plus universelle que l'Hindouisme?

Srila Prabhupada : Nous parlons de Dieu, et non d'Hindouisme ou de Christianisme. Dieu est pour tous. Il n'est ni Hindou, ni Chrétien, mais pour tous. Aimez simplement Dieu. Que vous soyez Hindou, Chrétien ou Musulman, ou quoi que ce soit d'autre, n'a pas d'importance.

Dr. Frazer : Je vous remercie de m'avoir reçu et d'avoir accepté de répondre à mes questions.

Srila Prabhupada : C'est moi qui vous remercie. Hare Krsna.

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