Sélectionnez votre langue

Connexion

11.14

0:00
Durée :
0:00




VERSET 1
Arjuna dit : Les enseignements sur les secrets du savoir spirituel qu'avec bonté tu m'as révélés, je les ai entendus, et mon illusion s'est maintenant évanouie.



VERSETS 2-3
De Tes lèvres, ô Toi aux yeux pareils-au-lotus, j'ai appris Tes gloires intarissables, et par elles, j'ai aussi découvert les vérités précises sur l'origine et la fin des êtres. O Personne Suprême, ô Forme Souveraine, je Te vois devant moi, tel que tu es, mais je désire encore voir celle de Tes formes par quoi Tu pénètres dans la manifestation matérielle.



VERSET 4
O Seigneur, ô Maître de tous les pouvoirs surnaturels, si Tu estimes que je peux la contempler, montre-moi, je T'en prie, Ta forme universelle.



VERSETS 5-7
Le Seigneur Bienheureux dit :
O Mon cher Arjuna, fils de Prtha, vois ici Ma gloire, des centaines, des milliers de formes divines, infiniment diverses, multicolores comme la mer. Aperçois les Adityas, les Rudras, tous les autres devas. Contemple, ô meilleur des Bharatas, les innombrables manifestations que jamais jusqu'ici nul n'a connues. Tout ce que tu désires et désireras voir, le mobile comme l'immobile, vois-le à l'instant dans cette forme universelle, car tout s'y trouve, ô Gudakesa.



VERSET 8
Mais tu ne peux Me voir avec les yeux qui sont tiens; Te te confère donc les yeux divins par quoi tu pourras contempler Mes inconcevables pouvoirs.



VERSETS 9-12
Sanjaya dit :
O roi, à ces mots, Dieu, la Personne Suprême, Maître de tous les pouvoirs surnaturels, montre à Arjuna Sa forme universelle. Prodigieuse la vision tout entière : innombrables les bouches, innombrables les yeux, en cette forme universelle, parée de divins et étincelants joyaux, de multiples vêtures, brandissant de multiples armes. Glorieusement couverte de guirlandes, ointe de parfums célestes, cette forme qui tout pénètre,magnifique et sans fin, Arjuna la contemple. Si des milliers et des milliers de soleils, ensemble, se levaient dans le ciel, peut-être leur éclat s'approcherait-il de celui du Seigneur Suprême dans cette forme universelle.



VERSET 13
Les mondes, bien qu'infinis et innombrables, Arjuna les voit alors, tous rassemblés en un point unique, en la forme universelle du Seigneur.



VERSET 14
Alors, frappé d'émerveillement, les poils hérissés, Arjuna rend son hommage au Seigneur, et mains jointes, commence de Lui offrir des prières.



VERSETS 15-27
Arjuna dit :
O Krsna, mon cher Seigneur, je vois, en Ton corps réunis tous les devas et autres êtres. J'aperçois Brahma, assis sur la fleur de lotus, et Siva, et les sages, et les serpents divins. O Seigneur de l'univers, je vois en Ton corps universel, d'innombrables formes, d'innombrables yeux, bouches, bras et ventres, étendus à l'infini. Là, point de fin, de milieu, ni de commencement. Sa radiance éblouissante, dont le flamboiement et l'ampleur sont semblables à ceux du soleil, rend Ta forme, parée de multiples couronnes, de masses et de disques, difficile à garder sous les yeux. Tu es le But premier, suprême, et nul, dans tous les univers, n'égale Ta grandeur, Toi qui es intarissable, le plus ancien de tout. Tu es le Soutien de la religion impérissable et l'éternelle Personne Divine. Sans commencement, sans milieu et sans fin, Tu es de tout l'Origine. Sans nombre sont Tes bras, sans nombre Tes yeux grandioses, et parmi eux, le soleil et la lune. Tes bouches crachent un feu brûlant, et de Ta radiance, Tu réchauffes cet univers tout entier. Bien qu'Unique, Tu Te déploies à travers le ciel, les planètes et l'espace qui les sépare. Contemplant cette forme, la Tienne, terrible et merveilleuse, ô Grand parmi les grands, je vois les trois systèmes planétaires, tous jetés dans la confusion. Tous les devas, par groupes, se soumettent et entrent en Toi. Terrifiés, les mains jointes, ils T'adressent des prières, et chantent les hymnes védiques. Les différentes manifestations de Siva, les Adityas, les Vasus, les Sadhyas, les Visvadevas, les deux Asvins, les Maruts, les ancêtres et les Gandharvas, les Yaksas, les Asuras et les devas accomplis, tous Te contemplent, frappés d'émerveillement. A la vue de Tes visages et de Tes yeux sans nombre, de Tes bras, ventres, jambes, tous innombrables, et de Tes terribles dents, ô Toi au-bras-puissant, les planètes et tous leurs devas sont troublés, comme je le suis moi-même. Tes couleurs éblouissantes, multiples, emplissent les cieux, et à la vue de Tes yeux immenses et flamboyants, de Tes bouches béantes, je ne puis conserver plus longtemps mon mental en paix, ô Visnu, Toi qui tout pénètres, j'ai peur. Comme je regarde Tes visages, ardents comme la mort, et Tes dents, terribles, les sens me font défaut. De toutes parts m'assaille la confusion. O Seigneur des seigneurs, ô Havre des mondes, accorde-moi Ta grâce. Les fils de Dhrtarastra et leurs alliés royaux, et Bhisma, Drona, Karna, et aussi les plus éminents de nos guerriers, tous se précipitent dans Tes bouches, dont les dents effroyables écrasent leurs têtes. J'en vois même qui, entre ces dents, sont broyés.



VERSETS 28-32
Telles les eaux des fleuves qui dans l'océan se jettent, ces légions de grands guerriers dans Tes bouches de feu se ruent et périssent. Comme des phalènes se hâtent à leur perte dans le feu brûlant, ainsi tous les hommes se précipitent dans Tes bouches pour s'y détruire. O Visnu, je Te vois qui engloutis tous ces êtres dans Tes bouches enflammées, qui couvres l'univers de Ta radiance sans mesure et embrases les mondes. O Maître des maîtres, Toi dont la forme est si terrible, je T'en prie, dis-moi qui Tu es. Je Te rends mon hommage; accorde-moi Ta grâce. Je ne comprends pas le dessein de Tes oeuvres, et voudrais le connaître.



VERSETS 32

Le Seigneur Bienheureux dit :
Je suis le Temps, destructeur des mondes, venu engager tous les hommes. En dehors de vous [les Pandavas], ils périront tous, guerriers des deux armées qui s'affrontent.



VERSET 33
Aussi, lève-toi, prêt à combattre. Triomphant de tes ennemis, tu jouiras d'un royaume prospère. Tous, par Mon ordre, sont déjà tués, et toi, Savyasacin, ne peut être, dans cette lutte, qu'un instrument dans Ma main.



VERSETS 34-38
Drona, Bhisma, Jayadratha, Darna, et les autres guerriers valeureux, tout déjà sont mis à mort. Combats sans être troublé, et tu vaincras dans cette lutte tous tes ennemis.

Sanjaya dit à Dhrtarastra :
O roi, ayant ouï les paroles du Seigneur Suprême, Arjuna tremble, et, terrifié, les mains jointes, Lui rend son hommage. D'une voix coupée par l'émotion, il se met à parler.

Arjuna dit :
Au son de Ton Nom, ô Hrsikesa, l'univers s'emplit de joie, et ainsi, tous s'attachent à Toi. Les êtres accomplis Te rendent leur hommage respectueux, mais les êtres démoniaques, saisis d'épouvante, s'enfuient de toutes parts. C'est justement et à bon droit qu'il en est ainsi. O Toi, si grand, qui dépasse même Brahma, Tu es le Maître originel. Comment ne Te rendraient-ils pas leur hommage, ô Toi l'Infini. O Refuge de l'univers, Tu es la Source impérissable, la Cause de toutes les causes, au-delà de la manifestation matérielle. Tu es Dieu, la Personne Suprême et originelle, unique Sanctuaire de ce monde manifesté. Tout est par Toi connu, et Tu es tout ce qui se peut connaître. Aux trois gunas Tu n'es point lié, ô Forme infinie, Tu es partout présent dans l'univers.



VERSET 39
Tu es l'air, le feu, l'eau et aussi la lune. Tu es le Maître Absolu et l'Aïeul. Mille fois, encore et encore, je T'offre mon hommage et mon respect.



VERSETS 40-42
De devant, de derrière, de toutes part, reçois mon hommage. O Puissance infinie, Maître de pouvoirs sans mesure, Tu pénètres tout, et ainsi, Tu es tout. Méconnaissant Tes gloires, je T'ai, dans le passé, nommé ainsi : “ ô Krsna ”,“ ô Yadava ”,“ ô mon ami ”. Pardonne-moi, je T'en prie, tout ce que j'ai pu faire par déraison ou par amour. Que de fois T'ai-je manqué de respect, quand nous nous divertissions ensemble, quand nous nous allongions sur le même lit, partagions le même repas, parfois seuls, parfois devant plusieurs compagnons. Toutes ces offenses, ô Acyuta, je T'en demande pardon.



VERSET 43
De l'entière manifestation matérielle, Tu es le Père, le Seigneur adorable, le glorieux Maître spirituel. Nul n'est Ton égal, combien moins plus haut, combien moins Un avec Toi! Dans les trois mondes, Ta puissance règne, sans mesure.



VERSET 44
Tu es le Seigneur Suprême, à qui chaque être doit toute adoration. Je tombe donc à Tes pieds, T'offre mon respect et implore Ta miséricorde. Comme un père pour son fils, un ami pour un ami, un amant pour son aimée, sois tolérant envers moi, daigne, mon Seigneur, souffrir les fautes que j'ai pu commettre à Ton endroit.



VERSET 45
En voyant cette forme universelle, que jamais encore je n'avais vue, je suis heureux, mais en même temps, mon mental est ébranlé par la peur. C'est pourquoi te Te prie de m'apparaître à nouveau dans Ta Forme de Personne Suprême ; fais-moi cette grâce, ô Seigneur des seigneurs, ô Refuge de l'univers.



VERSETS 46-49
O Seigneur universel, Je désire Te contempler dans Ta Forme à quatre bras, couronnée, portant la masse, le disque, la conque et la fleur de lotus. Grand est mon impatience de T'admirer dans cette Forme, ô Toi aux mille bras.

Le Seigneur Bienheureux dit :
C'est dans la joie, Mon cher Arjuna, que par Ma puissance interne, Te t'ai révélé, en ce monde, Ma forme universelle, sublime, infinie, éblouissante, que nul avant toi n'a jamais vue. Ni l'étude des Vedas, ni les sacrifices, ni les actes charitables, ni même les rites, l'ascèse sévère ou telles autres pratiques, ne donnent de voir Ma forme universelle. Nul avant toi, ô meilleur des guerriers Kurus, nul n'a pu la contempler. Devant cette forme terrible de Moi, ton mental s'est obscurci, mais que s'apaise ta crainte, que cesse ton trouble. En toute sérénité, contemple maintenant la Forme de ton désir.



VERSET 50
Sanjaya dit à Dhrtarastra :
Tenant ces propos, Krsna, Dieu, la Personne Suprême, dévoile à Arjuna Sa Forme à quatre bras, puis reprend Sa Forme à deux bras, pour réconforter le prince terrifié.



VERSETS 51-52
En voyant Krsna dans Sa Forme originelle, Arjuna dit :
Je vois cette Forme aux traits humains, si merveilleusement belle, et voici que s'apaise mon mental, et que je reviens à ma propre nature, ô Janardana.

Le Seigneur Bienheureux dit :
Cette Forme, la Mienne, que maintenant tu contemples, il est bien difficile de la voir, Mon cher Arjuna. Les Devas eux-mêmes sans cesse aspirent à La découvrir, cette Forme si chère.



VERSETS 53-55
Cette Forme que tu vois de tes yeux spirituels, ni la simple étude des Vedas, ni les ascèses sévères, ni les actes charitables, ni l'adoration rituelle ne permettent de la comprendre. Nul, par ces chemins, ne Me verra tel que Je suis. Ce n'est qu'en Me servant avec un amour et une dévotion sans partage qu'on peut Me connaître tel que Je suis, debout devant toi, ô Arjuna, et de même, en vérité, Me voir. Ainsi, et seulement ainsi, pourra-t-on percer le mystère de Ma Personne, ô Parantapa. Celui qui, affranchi de la spéculation intellectuelle et de la souillure de ses actes passés, bienveillant à l'égard de tous les êtres, s'absorbe dans se service de dévotion pur, celui-là, ô cher Arjuna, certes vient à Moi.

FIN DU ONZIÈME CHAPITRE


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare

Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare

Bulletins actuels

jeudi, avril 18, 2024
Śrīmad-Bhāgavatam 7.9.11 - Montréal, 17 août 1968 Il est dit ici : yad yaj jano bhagavate vidadhīta mānam. Tout ce que vous offrez à Kṛṣṇa. .. En pratique, nous voyons que nous offrons tant de bonnes choses à Kṛṣṇa , mais Kṛṣṇa , apparemment,...
mercredi, avril 17, 2024
Śrīmad-Bhāgavatam 7.9.10-11 - Montréal, 14 juillet 1968 C'est pourquoi le Bhāgavata dit qu'ils ne connaissent pas leur intérêt personnel. Bahir arthaḥ maninaḥ : "Être captivé par l'énergie extérieure." Na te viduḥ svārtha gatiṁ hi viṣṇum durāśayā...
mardi, avril 16, 2024
Śrīmad-Bhāgavatam 7.9.10-11 - Montréal, 14 juillet 1968 Non. Utopique, oui. C'est le mot exact. Vous pensez à quelque chose, à construire un château dans les airs. Le Bhāgavata dit durāśayā , théorie utopique. Il pense que "je serai très grand en...
lundi, avril 15, 2024
Śrīmad-Bhāgavatam 7.9.10-11 - Montréal, 14 juillet 1968 C'est donc la création. Sarvam idam . C'est pourquoi l'injonction védique, sarvaṁ khalv idaṁ brahma. Il n'y a rien d'autre que Brahman. Mais les philosophes Māyāvādī n'acceptent pas les...