Selon l'institution du varnashram, l'étudiant doit se rendre à l'ashram du maître afin de recevoir son enseignement et de le servir en toute houmilité. Tout le mal que se donne l'élève pour servir son maître est toutefois largement compensé lorsqu'il accède à la connaissance transcendantale de sa relation avec Shri Krishna, la Personne Suprême. De même que les nuages blancs ne portent plus leur poids d'eau en automne, le disciple ne trouve plus pénible d'avoir à puiser de l'eau pour son maître si, par sa grâce, il acquiert le savoir spirituel.

Les pères de famille qui engendrent des enfants sans nombre, comme de mauvaises herbes durant la saison des pluies, retrouvent leur paix intérieure dès qu'ils adoptent le service de dévotion. Tout le planning familial d'une civilisation athée ne peut résoudre le problème des naissances indésirables ; les gens doivent apprendre à refréner volontairement leurs appétits sexuels. Et comme le confirme la Bhagavad-gita, cela devient possible lorsqu'on s'abandonne au service du Seigneur :

" Même à l'écart des plaisirs matériels, l'âme incarnée peut encore éprouver quelque désir pour eux. Mais qu'elle goûte une joie supérieure, et elle perdra ce désir, pour demeurer dans la conscience spirituelle. " (B.g., II.59)

Les dévots inébranlables du Seigneur ne s'adonnent point à la jouissance matérielle, car ils sont fascinés par la beauté de la Transcendance. Aucune restriction forcée, que ce soit par le planning familial ou d'autres méthodes artificielles, ne saurait durer longtemps ; l'attrait de la Transcendance doit finalement dominer. On ne peut en effet délaisser les plaisirs de nature inférieure qu'à partir du moment où l'on goûte les délices spirituels, de nature supérieure. Le planning familial ne réussit donc que lorsqu'on se voue au développement de l'esprit humain.

Les vanaprasthas, pour leur part, qui s'abstiennent volontairement de faire leurs ablutions et qui laissent pousser leur barbe et leurs ongles, ne sont plus gênés par ces désagréments quand ils se consacrent au service du Seigneur. Et en dernier lieu, les moines itinérants, qui font vœu d'abstinence complète, ne ressentent plus aucune impulsion sexuelle lorsqu'ils s'établissent dans le service transcendantal offert au Seigneur. Il est donc essentiel pour les représentants des quatre divisions de la société de servir Dieu avec dévotion, et ce, au cours des quatre étapes de leur vie. En l'absence d'une telle relation avec Lui, tous les principes régulateurs applicables aux quatre varnas (divisions sociales) et aux quatre ashrams (étapes de la vie spirituelle) se transforment en corvées, comme c'est le cas dans l'âge de Kali. Quand les principes régulateurs ne visent aucun but, les varnas se changent en castes et les ashrams ne servent qu'à alimenter divers commerces. Toutes ces anomalies du système social actuel ne peuvent être rectifiées que par le développement de l'esprit humain dans le cadre du service de dévotion offert au Seigneur.