Jeudi le 19 Février, 2009.
Lumières d'automne.
Illustration 34

Les petits étangs qui s'étaient formés pendant la saison des pluies s'assèchent peu à peu à mesure que s'avance l'automne. Les créatures ténues qui s'ébattent dans ces eaux ne voient pas que leurs jours sont comptés et que leur fin approche rapidement. Elles ressemblent aux insensés qui, insoucieux de leur mort imminente, s'absorbent dans les fausses joies de la vie familiales.

Les politiciens insensés nourrissent un attachement excessif pour la vie de famille. Alors que l'homme moyen s'attache à sa petite famille, à sa femme et à ses enfants, les grands politiciens, eux, élargissent le cercle de leurs préoccupations familiales sur une plus grande échelle, s'encombrant ainsi de prestige et d'honneurs rendus vains par leur égocentrisme. Jamais le politicien n'accepte de se retirer de la scène politique, même après avoir occupé les postes les plus convoités, comme ceux de ministre ou de président. Plus il vieillit, plus il s'attache à son faux prestige. Jusqu'à son dernier souffle, il croit que tout s'écoulera après son départ. Telle est sa sottise qu'il ne peut voir que nombre de politiciens d'une mentalité identique à la sienne sont apparus et disparus avant lui sans que leur absence n'ait entraîné aucun gain ni aucune perte. Ces hommes de famille, petits et grands, sont comme les minuscules poissons des mares qui tarissent peu à peu au cours de l'automne. On les dit insensés, car ils croient que l'attachement qu'ils éprouvent jusqu'au dernier instant pour leur famille les sauvera des griffes cruelles de la mort.

Nous avons déjà expliqué que la vie humaine doit comporter quatre étapes distinctes : une période d'études, une période de vie familiale, une période préparatoire au renoncement, et une période de dévouement total au service du Seigneur. Il faut ainsi se retirer de toute vie familiale, grande ou petite, vers l'âge de cinquante ans, afin de préparer sa prochaine vie. Tel est en effet le processus qui permet à l'homme de s'épanouir pleinement. Les chefs de familles touchent une pension destinée à leur permettre d'accéder à un niveau supérieur d'existence. Or, les insensés, peu disposés à accepter même cette pension, ne désirent qu'une chose : accroître, fût-ce artificiellement, la durée de leur existence. Ces sots doivent tirer une leçon des mares qui se dessèchent, et savoir, dans leur propre intérêt, que la vie est en soi éternelle, et qu'elle se poursuit même après la mort. Seul le corps change, pour être remplacé par une nouvelle forme, matérielle ou spirituelle. L'homme d'intelligence doit se soucier du corps qu'il recevra après cette vie, et ainsi se préparer à une existence meilleure sur d'autres planètes, même s'il hésite à retourner d'emblée auprès de Dieu.