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kecit kevalaya bhaktya
vasudeva-parayanah agham dhunvanti kartsnyena niharam iva bhaskarah
Dans le verset précédent, Sukadeva Gosvami utilise comme élément de comparaison les plantes au feuillage desséché qui poussent au pied des bambous: même si elles sont complètement réduites en cendres, elles risquent de repousser du fait que leurs racines se trouvent encore dans le sol. De même, parce que la racine des désirs pécheurs n'est pas encore détruite dans le coeur de celui qui poursuit la connaissance sans avoir d'attirance pour le service de dévotion, il est fort possible que ces désirs impurs se manifestent à nouveau. Comme l'enseigne le Srimad-Bhagavatam (10.14.4):
Du fait que Maharaja Pariksit était un grand bhakta, les réponses de son guru, Sukadeva Gosvami, à propos du karma-kanda et du jnana-kanda ne pouvaient le satisfaire. C'est pourquoi Sukadeva Gosvami, connaissant très bien le coeur de son disciple, finit par lui parler de la félicité spirituelle et absolue qui s'attache au service de dévotion. Le mot kecit, utilisé dans le présent verset, signifie "quelques personnes, mais pas toutes". En effet, tout le monde ne peut pas devenir conscient de Krsna. Comme l'explique Krsna Lui-même dans la Bhagavad-gita (VII.3):
Pour souligner la pureté de la bhakti, du service de dévotion, Srila Rupa Gosvami écrit dans son Bhakti-rasamrta-sindhu (1.1.11):
Les abhaktas doivent subir diverses tribulations matérielles du fait de leur tendance à commettre des actes intéressés répréhensibles. Sous l'influence de l'ignorance, le désir de pécher persiste dans leur coeur. Ces actes pécheurs peuvent être divisés en trois catégories: pataka, maha-pataka et atipataka, ou encore en deux groupes: prarabdha et aprarabdha. Le premier groupe (prarabdha) désigne les fautes pour lesquelles nous souffrons à l'heure actuelle, alors que le second (aprarabdha) se rapporte à celles pour lesquelles nous devrons souffrir plus tard. Ainsi, lorsque la semence (bija) des conséquences de nos fautes n'a pas encore fructifié, elles sont dites aprarabdha. Ces graines du péché demeurent imperceptibles, mais elles sont innombrables, et nul ne peut déterminer à quand remonte leur apparition. C'est à cause de ces semences impures ayant déjà fructifié (prarabdha) qu'une personne naît au sein d'une famille de basse condition ou endure divers autres maux. Cependant, lorsqu'on adopte le service de dévotion, toutes les phases de la vie pécheresse —prarabdha, aprarabdha et bija— sont anéanties. Dans le Srimad-Bhagavatam (11.14.19), Sri Krsna dit à Uddhava:
De son côté, le Padma Purana enseigne que ceux dont le coeur reste constamment attaché au service de dévotion offert à Visnu se voient aussitôt affranchis de toutes les conséquences de leur vie pécheresse. Ces réactions se manifestent généralement en quatre phases; certaines sont prêtes à porter leurs fruits, d'autres affectent la forme de semence, d'autres sont encore non manifestées, et les dernières ont déjà cours. Or, le service de dévotion réduit aussitôt à néant toutes ces réactions dues à nos fautes. Lorsque le service de dévotion habite le coeur d'une personne, aucun désir d'agir de façon répréhensible n'y a plus sa place. La vie pécheresse résulte de l'ignorance, c'est-à-dire de l'oubli de notre position naturelle et éternelle de serviteur de Dieu; mais dès qu'une personne devient pleinement consciente de Krsna, elle réalise qu'elle est l'éternel serviteur de Krsna. A cet égard, Srila Jiva Gosvami fait observer que la bhakti comporte deux divisions: celle du service de dévotion qui se poursuit de façon ininterrompue avec foi et amour (santata), et celle du service de dévotion qui n'est pas continu et ne se manifeste que par intervalles (kadacitki). Le premier (santata) se subdivise à son tour en deux catégories: le service accompli avec un léger attachement, et le service de dévotion spontané. Le second (kadacitki), se subdivise encore en trois catégories: le service de dévotion où l'on a presque de l'attachement (ragabhasamayi), le service de dévotion dénué d'amour spontané mais marqué d'un goût pour l'activité naturelle qui consiste à servir (ragabhasa-sunya-svarupa-bhuta), et le service de dévotion à peine manifesté (abhasa-rupa). Or, en ce qui concerne l'expiation (prayascitta), une légère manifestation du service de dévotion suffit à en faire disparaître le besoin. Par suite, l'expiation est certes inutile pour qui a réussi à manifester une affection spontanée pour le Seigneur, et même de l'attachement et de l'amour pour Lui —autant de signes de progrès sur la voie du kadacitki. Même au niveau de l'abhasa-rupa bhakti, toutes les suites de nos fautes sont extirpées et réduites à néant. Selon Srila Jiva Gosvami, le mot kartsnyena signifie que même si l'on a le désir de commettre des actions répréhensibles, les racines de ce désir sont détruites par la simple apparition de l'abhasa-rupa bhakti. L'exemple du soleil (bhaskara) est tout à fait approprié à cet égard. L'aspect abhasa de la bhakti peut être comparé aux premières lueurs de l'aube et l'amas de nos actes pécheurs au brouillard. Puisque le brouillard ne s'étend pas sur l'ensemble du ciel, le soleil n'a qu'à montrer ses premiers rayons pour qu'aussitôt celui-ci se dissipe. Dans le même ordre d'idée, celui qui a ne serait-ce qu'un faible contact avec le service de dévotion voit aussitôt disparaître tout le brouillard de sa vie pécheresse. À continuer la semaine prochaine. © Copyright. Tous droits réservés.
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