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Vendredi le 19 avril, 2002

Le chien ou la politique.

Il y a quelques années, le ministre des Finances d'Islande devait choisir entre son pays et son chien.

A Reykjavik, la capitale du pays, une loi vieille de 62 ans interdisait la ville aux chiens pour des raisons sanitaires. Mais voilà que notre ministre, M. Albert Gudmundsson, qui vivait à Reykjavik, possèdait un chien, un vieux bâtard de 13 ans appelé Lucy. "Luçy fait partie de notre famille au même titre que nos enfants", déclarait le ministre.

La famille Gudmundsson fut ébranlée par un journaliste d'une radio d'Etat qui venait de dénoncer la présence illégale de Lucy à la police. S'il était poursuivi, M. Gudmundsson pourrait se voir infliger une amende, et son chien pourrait lui être enlevé. Mais M. Gudmundsson, auparavant, troisième aux élections présidentielles de son pays , a tout fait pour le garder.

"Nous n'accepterons jamais de nous séparer de Lucy", disait-it. "Nous quitterions plutôt notre pays, ce qui mettrait bien sûr un terme à ma carrière politique."

Toute politique mise à part, nous serions bien désolé de voir M. Gudmundsson abandonner son pays ou son chien. Malheureusement, il lui faudra bien les abandonner tous deux.

Toutes les âmes spirituelles, tous les êtres —y compris les chiens et leurs maîtres—, sont des parcelles éternelles de Krsna, Dieu, la Personne Suprême. Ceux qui ont oublié leur lien avec Krsna tombent dans le monde matériel, où régnent la naissance et la mort. On se dévoue alors à sa famille, à son chien, à son pays et à tant d'autres choses. On aboie, on fait quelque discours au parlement, on court après un os ou une position. Mais finalement, le temps efface tout. A la mort, on abandonne son pays, son chien, la politique et tout le reste. Par l'effet des lois de la nature, on est alors emmené vers un autre corps. Le chien deviendra peut- être un politicien; quant à ce dernier, qui sait s'il ne se retrouvera pas dans un corps de chien? C'est l'amour qui produit de tels changements.

Selon la Bhagavad-gita, ce sont nos pensées à l'instant précis de la mort qui nous entraînent vers notre prochain corps. Ainsi, le chien fidèle qui meurt en pensant à son maître peut-il renaître comme un humain, et le maître qui meurt en songeant à son chien bien-aimé peut-il se retrouver au bout d'une laisse. La vie humaine n'est donc pas faite pour se dévouer à un chien, à la patrie, mais pour se développer spirituellement et vouer ses actes, ses pensées et ses paroles à Dieu.

Nous pouvons négliger Dieu, si tel est notre désir, et tenter de vivre heureux en famille, d'être utile et productif. Mais à quoi bon s'attacher à un monde dans lequel on ne peut rester, et à ceux qu'on aime, mais que l'on devra quitter? A quoi bon une vie dénuée de progrès spirituel?

Celui qui vit pour ce qui est périssable vit en vain. Il nous faut donc nous orienter vers ce qui est situé au-delà du monde matériel, au-delà des chiens, de la famille, de la politique et de la patrie, vers notre véritable demeure, notre vraie vie, dans le monde spirituel, avec Krsna.

Par Jayadvaita Swami


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