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Parce que les gens ignorent que l'origine de la vie est un phénomène spirituel, leurs attachements se sont fixés fermement sur des objets et des buts temporaires et par conséquent chacun, à un degré plus ou moins intense, ne rencontre que la frustration. Et cette frustration dans la poursuite du plaisir engendre inévitablement colère et violence. Voilà pourquoi le premier enseignement que nous donne la Bhagavad-gita vise à nous faire prendre conscience de notre véritable identité. Car à moins de savoir qui nous sommes, il n'est pas possible de comprendre comment nous devrions agir, ni où trouver le bonheur, et par conséquent chacune de nos actions sera obligatoirement une erreur. Si dans une équation mathématique, les premiers chiffres de notre calcul sont faux, toutes les opérations suivantes apporteront un résultat erronné.

De même si nous basons notre existence sur une éducation qui nous convainc que la force vitale qui anime notre corps est un phénomène matériel et que tout se termine au moment de la mort, il ne fait aucun doute que tout ce que nous pourrons entreprendre dans cette vie sera une méprise. Il suffit de réfléchir un instant pour comprendre que celui qui pense que tout s'arrête avec la mort agira ici-bas d'une certaine manière, et que la conduite de celui qui est persuadé du contraire sera fort différente. La Bhagavad-gita précise à ce sujet qu'il existe dans la nature des lois subtiles, appelée lois du karma, qui conditionnent notre existence future en fonction de notre conscience au moment de la mort. Et chacun reprends naissance dans une espèce qui convient à l'assouvissement de ses désirs. Ainsi, à moins de comprendre notre existence d'un point de vue spirituel il ne peut y avoir que confusion. Tout comme celui qui s'égare au coeur d'une forêt, sans être entraîné à y survivre, connait une vie misérable, terrifié par la crainte que la moindre erreur lui soit fatale, celui qui séjourne en ce monde sans connaître les lois qui le régissent, vivra constamment en danger Et telle, est bien en fait la situation. Ce monde est déjà un endroit périlleux en lui même et les gens sont dangereux les uns pour les autres à cause de leur ignorance.

Aussi, à moins d'obtenir des réponses exactes quant à la raison de notre existence ici-bas, et de comprendre que l'être vivant est éternel tandis que son corps actuel n'est que temporaire, notre vie n'aura aucun sens. Tout semblera absurde et il ne pourra jamais être question de paix, quelque soit le nombre des défilés pacifistes, la sincérité des chants et des poèmes de protestation et les lamentations du peuple. En effet, à moins d'être en mesure d'apprécier l'égalité spirituelle de tous les êtres, et d'agir en conséquence, tous nos efforts ne seront que tentatives vaines et hypocrites.

On trouve de par le monde tellement de religions, et chacune enseigne à aimer son prochain. Mais d'après les Védas, cette fraternité, cet amour universel, ne doivent pas s'appliquer seulement aux humains, au détriment des animaux, mais être étendus à toutes les créatures. Pour prendre un autre exemple, il existe aujourd'hui une grande controverse pour savoir à quel moment l'enfant dans le ventre de sa mère doit être considéré comme un citoyen du pays. Quand devient il français, anglais, canadien, belge, et à quel point la loi doit-elle intervenir pour proteger sa vie? En d'autres termes, à quel moment doit-on considérer criminel de tuer un enfant! Voilà bien l'hypocrisie de cette société matérialiste ou chacun rejette sur autrui la responsabilité de ses problèmes. Les gens élisent les dirigeants qui semblent les plus aptes à assouvir leurs désirs et ils obtiennent en fait ce qu'ils méritent. A quoi bon ensuite les accuser d'être la source de tous leurs maux?