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Mardi le 30 octobre 2001

Un mauvais rêve.

"Un peu de fiction ne peut faire de mal à personne...ou peut-elle?"
(Anonyme)

Tous mes jouets avaient disparus l'un après l'autre, en commençant par mon zèbre en peluche suivi de mon camion rouge et jaune puis de mes soldats de plomb. Mon frère aîné tâchait tant bien que mal de me consoler. Je n'avais que cinq ans, il en avait sept.

Il paraissait visiblement affecté par ma peine. Ses paroles étaient, dans ces moments douloureux ou mon univers venait de s'effondrer, mon unique source de réconfort, mon seul refuge.

Il était certain et il me convainquit aisément qu'un de nos voisins était coupable de ce crime odieux. Il me promit que tôt ou tard il me vengerait et me demanda d'être patient. "Dorénavant", me rassura-t-il d'un ton grave, "je n'avais plus rien à craindre car l'ennemi avait été clairement identifié."

En attendant, il offrit de me prêter si nécessaire un ou deux de ses propres jouets pour un temps limité, une heure tout au plus. Il ne demandait pas grand chose en retour, simplement que je finisse sa corvée de ramasser les feuilles mortes sur la pelouse. Le reste de l'après-midi, ce petit bonhomme de cinq ans à peine la passa donc à compléter cette tâche herculéenne tout en remerciant le ciel de l'avoir comblé d'un grand frère si extraordinaire.

Encore un petit effort et il ne restera bientôt plus qu'une feuille!
Ce que je pensais n'être qu'une feuille morte se changea soudain en une feuille de papier, au moment même ou je me tirais de mon sommeil.

Je m'étais donc assoupi une fois de plus sur ce nouvel article que je tentais tant bien que mal d'écrire pour "radiokrishna.com". Ce n'étaient certes pas les sujets ni même les i`idées qui faisaient défaut. Cette feuille de papier que je tenais encore dans la main était couverte d'intéressantes possibilités gribouillées au cours des derniers jours. Mon objectif était, comme à l'accoutumée, de présenter une perspective védique sur un fait d'actualité. Les journaux et la télévision offraient ces jours-ci des nouvelles d'une intensité dramatique rare. En effet, depuis les événements inimaginables du 11 Septembre, le média ne paraissait préoccupé que par l'attaque des terroristes, le Taliban, Ousama bin Laden, el Quada et plus récemment l'anthrax.

Il était indéniable qu'un climat de panique s'était depuis lors installé sur la population.
Les gouvernements américain et maintenant canadien semblaient cependant si parfaitement à la hauteur de la situation.

George Bush surtout nous charmait par sa fermeté et ses discours patriotiques. L'Amérique était de nouveau sur le pied de guerre. "Soyez sûr d'une chose!" nous promettait-il "ceux qui sont responsables de ces atrocités vont payer très cher. Ce conflit durera aussi longtemps qu'il le faudra mais nous en sortirons vainqueurs!"

Devrai-je approcher le sujet selon l'angle d'une guerre sainte entre "les forces du Bien et du Mal" et présenter un parallèle avec la Bhagavad-Gita?

La Bhagavad-Gita (le Chant du Seigneur) est la thèse divine la plus complète et la plus directe, car présentée par Dieu lui-même il y a 5000 ans sur le champ de bataille de Kuruksetra. Krishna et Arjuna étaient très clairement dans leur droit lors de cette guerre.

Aujourd'hui, les deux camps dans ce conflit moderne se posent comme les forces du Bien et accusent bien entendu l'adversaire d'incarner les forces du Mal.

Confusion, confusion!
Les images des deux tours en feu qui plus tard s'effondrèrent ne laissent aucun doute sur la nature diabolique de cette attaque sur des populations civiles.
Le mal serait-il donc de ce côté-là?
Le gouvernement américain nous encourage définitivement à le voir ainsi.

Cependant, je vous suggère de pousser l'affaire un peu plus loin en lisant l'article:
"Qui est Oussama ben Laden?" brillamment recherché et écrit par Michel Chossudovsky, Professeur d'Economie à l'Université d'Ottawa (disponible en Français et Anglais)

http://globalresearch.ca

Cet excellent article documente la politique secrète d'intervention américaine en Asie Mineure, à travers la CIA.. La triste réalité est que le gouvernement américain a directement et indirectement crée ce monstre du terrorisme qui vient aujourd'hui le hanter sur son propre sol...

Oh non....
Le sol est encore jonché de centaines de feuilles mortes et la vieille brouette n'est qu'à demi pleine. A l'autre bout du jardin, mon grand frère interrompt de temps en temps ses jeux avec ses amis et me sourit. Je crois bien lire sur son visage une grande bienveillance à mon égard.

Lorsque j'aurai fini la corvée des feuilles mortes, je pourrai enfin jouer un peu avec lui et ses amis, en échange bien sûr pour une douzaine de mes plus belles billes. Chose promise, chose due. Cela semble être un arrangement plus qu'équitable. Après tout, ne me protège-t-il pas du mieux qu'il peut contre mes ennemis.

Demain, je n'aurai qu'à plier le linge à sa place pour quelques heures et il me prêtera à nouveau quelques jouets pour un moment. Que serai-je et que ferai-je sans mon grand frère?

Cette brouette est tellement lourde à pousser. Je suis presque rendu à la haie derrière laquelle je viderai ma cargaison de feuille lorsqu'une tache jaune brillante attire mon regard sous le feuillage. C'est mon camion!
Je l'ai trouvé!
Mon zèbre en peluche est perché sur une branche à côté. Mes yeux tombent alors sur ma collection de soldats de plomb éparpillés sur le gravier.
Je ne l'entendis pas arriver dans l'intensité de mon heureuse découverte.
Mon grand frère me tire violemment en arrière par le col de ma chemise et me jette à terre.
Son visage est rouge et plein de colère.
Que me veut-t-il donc?
Je crois que c'est à ce moment que je me suis finalement réveillé, cette fois pour de bon.
Krishna! Quel drôle de rêve!

Je n'ai jamais eu de frère, encore moins de grand frère, du moins pas dans dans cette vie et je pense que si j'en avais eu un, je n'aurai jamais toléré qu'il me traite de la sorte. Un coup d'oeil à ma montre m'apprend qu'il est bientôt déjà temps de me préparer pour aller au travail.

Quelle nuit!

Sur le chemin, je m'arrête toujours au magasin d'An Hai, mon ami vietnamien, pour y acheter le journal. J'hésite aujourd'hui un moment entre les différents quotidiens. J'ai parfois l'impression ces jours-ci qu'ils sortent tous de la même presse tellement les éditoriaux se ressemblent.

En première page, ils nous présentent tous aujourd'hui la même liste de nouvelles lois et amendements de lois existantes.

Toutes sortes de nouvelles mesures de sécurité visant à "rassurer la population" sont à la veille d'être adoptées, annoncent les manchettes. La plupart de ces mesures auraient, il y a quelques mois, provoqué de fortes réactions immédiates parmi les défenseurs de libertés civiles.

Mais aujourd'hui, les notions de surveillance téléphonique sans mandat judicieux, d'épluchage quasi-instantané de millions de courriels à la seconde au moyen de technologie supra-sophistiquée telle que le système "carnivore", d'arrestation de quiconque, pour une période indéterminée, sous la moindre suspicion de proche ou lointain rapport avec des organisations "terroristes" véritables ou possibles, sont maintenant vues comme un mal nécessaire. La police va, nous apprend-t-on être immédiatement renforcée en nombre et en pouvoirs.

Benjamin Franklin n'a-t-il pas dit que "ceux qui chérissent leur liberté sans vouloir sacrifier pour leur sécurité, ne méritent ni l'une ni l'autre!"

C'est du moins le mantra qu'entonnent à l'unisson plusieurs politiciens qui aimeraient, par les temps qui courent, que les libertés civiles ne soient octroyées qu'au compte-goutte et qu'à ceux qui "le méritent". Ces changements ne présagent pas grand chose de bon, car ils ne sont presque jamais transitoires, en dépit de ce que prétendent ceux qui les prônent.

Pas moins transitoires que l'"impôt sur le revenu", j'en suis sûr, lequel ne devait être qu'une taxe "volontaire" temporaire, en temps de guerre.

La guerre cessa, l'impôt dura.
Je crois avoir finalement trouvé le Grand Frère que je n'ai jamais eu. Je ne suis cependant pas trop sûr d'en vouloir!

Par: Amala Purana Das


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