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Vendredi le 18 Octobre, 2002

L'autre rive.


Quiconque a pris refuge aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur, que de grandes autorités en matière spirituelle ont comparés à un solide vaisseau capable de franchir l'océan de l'ignorance, peut obtenir la libération sans plus de mal que s'il franchissait d'un bond l'eau contenue dans l'empreinte laissée sur le sol par le sabot d'un veau. Cette personne est appelée à vivre dans le Royaume de Dieu et n'a pas sa place dans l'Univers matériel, où de nouveaux dangers nous guettent à chaque pas. Le Seigneur confirme, en effet, dans la Bhagavad-Gita, que cet Univers est un lieu de dangers, jonché d'embûches.

Les intelligences médiocres s'acharnent par mille moyens, à contoumer ces obstacles, ou à vouloir tirer jouissance de l'existence matérielle en dépit des malheurs qu'elle impose, mais demeurent ignorants du fait que cet Univers est, par nature, source de constantes souffrances. Ils n'ont par ailleurs nulle connaissance du Royaume de Dieu, tout de félicité et sans nulle trace de malheur. Au contraire, il va du devoir de l'homme à l'intelligence sûre de ne pas se laisser troubler par les cruautés du sort, d'ailleurs inévitables en ce monde, mais plutôt de prendre à coeur, en dépit de tous les maux qui ne sauraient manquer de l'atteindre, de progresser sur la voie de la réalisation spirituelle, conscient qu'il s'agit là de sa mission humaine. De fait, l'âme se situe au-delà de toute souffrance matérielle, si bien que tous les maux auxquels nous faisons face ne sont tels que de nom, et donc sans fondement En rêve, par exemple, on peut se voir dévoré par un tigre et hurler de peur, mais en réalité, il n'y a pas de tigre, et donc nulle raison d'avoir peur, tout n'est que chimères. De même, les maux de l'existence sont comme des songes. Si, toutefois, on a l'heureuse fortune de mettre un terme à nos « hallucinations » en entrant au contact du Seigneur à travers le service de dévotion, cette union ne nous apportera que gains tangibles; toute action accomplie dans le cadre des pratiques dévotionnelles représente un pas en avant sur le sentier de l'affranchissement de l'Univers matériel, du retour à Dieu.

Comment le dévot accueille-t-il le danger?

Il est inévitable, car l'Univers est le royaume du danger. Les sots, ignorants de ce fait, s'acharnent à contourner ces embûches; aussi luttent-ils pour survivre. Chacun cherche le bonheur et fuit les périls. Ainsi se définit l'existence matérielle. Tous poursuivent le bonheur ultime (antyantikam sukham). L'ouvrier pense: «Travaillons sans relâche en économisant pour nos vieux jours, où nous pourrons alors jouir de la vie sans avoir à travailler.» Tel est le projet secret de chacun. Nul ne veut travailler, au contraire, dès qu'une personne s'enrichit, elle songe à une retraite.

La répétition des morts et renaissances, voilà le vrai péril auquel il convient de mettre un terme. L'Univers matériel est jonché d'embûches (padam padam yad vipadâm). Citons un exemple. On peut traverser l'océan à bord d'un navire à toute épreuve, mais sans être en sécurité pour autant: en mer peut surgir à tout instant quelque danger. Le Titanic étant considéré comme un navire insubmersible; or, dès son premier voyage, il coula à pic et plusieurs hommes influents y perdirent la vie. Conclusion: impossible d'éviter tout danger en ce monde qui demeure par nature une source de constants périls. Notre souci doit être de franchir sans délai cet océan de dangers. Tant que nous sommes en mer, notre situation demeure précaire, si solide que soit notre navire. C'est un fait. Ne laissons pas toutefois les vagues de l'océan nous perturber, cherchons plutôt à rejoindre l'autre rive. Tel doit être notre souci.

Tant que durera notre séjour ici-bas, nous devrons affronter diverses calamités, car ce monde de matière en est saturé. Développons malgré tout notre conscience de Kiishna afin de pouvoir, en quittant notre corps, retourner auprès de Lui, en notre demeure originelle.

Tiré du livre: La Reine Kounti traduit par Priya Bhakta.

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