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Mercredi le 15 janvier, 2003

Fausse identification.

Mon miroir me renvoie l'image d'un jeune homme de 23 ans, un québécois à l'allure sportive. Il mesure 5'9", ses yeux sont noisette et ses cheveux châtains. Il est né à Trois-Rivières dans une famille catholique. Il poursuit présentement ses études en administration. Son père est le directeur d'une usine de plomberie. Mais cette description correspond-elle vraiment à ce que je suis? Suis-je vraiment ces yeux, ces mains, cet âge, cette éducation? N'oublie-ton pas, malheureusement, la personne qui vit à l'intérieur de tout cela?

La Bhagavad-Gita nous enseigne que l'âme ne désire rien de matériel. Elle n'est faite que d'énergie spirituelie; partie intégrante de Dieu, la Personne Suprême, elle ne souhaite pas une belle maison, une belle voiture, des possessions matérielles. Toutefois, il est évident aujourd'hui, que tout le monde se préoccupe exclusivement d'acquérir différents bienfaits matériels -richesse, beauté, famille, amis, société, maison, éducation, popularité, prestige, honneur. Ainsi chacun fait fausse route et s'éloigne de sa véritable identité, l'âme spirituelle.

Cette conception erronée des valeurs provient du faux ego -"Je suis ce corps", "Je suis ce mental". L'être agit alors sous les directives égoïstes de son faux ego.

Egarés ainsi par nos désirs et nos affections matériels, il devient impossible de satisfaire le vrai soi. En s'identifiant à l'enveloppe charnelle, en oubliant l'àme qui vit à l'intérieur, notre intelligence et notre conscience ne peuvent qu'errer dans les vains détours de l'ignorance.

Aussitôt que se fait sentir quelque urgence physique, nous pensons: "Oh, mon cher corps, ne t'inquiète pas, je vais faire les arrangements nécessaires à ton confort." Dès qu'une pensée de voyage ou de distraction envahit notre esprit: "Oh, mon cher mental, ne sois pas anxieux, je m'occupe de satisfaire tes désirs. Je vais dès aujourd'hui faire les arrangements pour que tu sois comblé".

De cette façon, l'être vivant devient le serviteur de son corps et de son mental. Aussitôt que la langue veut goûter quelque chose de délectable ou de sucré, nous lui disons: "Oh, ma chère langue, je vais satisfaire tes désirs sur-le-champ". Nous lui offrons alors un mets avec la conviction totale que cela pourra nous apporter quelque instants de plaisir.

Oubliant de servir Dieu, nous devenons l'esclave des organes des sens et des génitaux. C'est une vie de possédé. Nous sommes alors dominés par une force étrangère qui contrôle toutes nos actions. Cela n'est dû qu'au concept du faux ego, cette fausse identification au corps physique, "Je suis ce corps".

Il faut comprendre que la vétitable vie humaine se situe au-delà de nos activités des sens telles que manger, dormir, se défendre et se reproduire. La mission de la race humaine est de s'élever au-dessus des simples activités sociales et animales.

Le sage éclairé remarque que chaque animal, du plus grand au plus petit, jouit de grandes facilités pour se nourrir, dormir et s'adonner à la vie sexuelle. Et cela, sans pour autant expérimenter le bonheur. Les êtres intoxiqués par l'illusion matérielle ne voient pas les choses telles qu'elles sont. Aveuglés, ils ne réalisent pas qu'ils vivent avec une conscience animale, avec la seule quête de possessions matérielles, que ce soit la puissance ou le prestige, la beauté, l'éducation, la famille ou la réputation.

Quelle différence existe-t-il entre un fou qui se mettrait tout à coup à se prétendre Napoléon, l'empereur de l'Europe, et un homme soi-disant sain d'esprit qui pense de lui-même: "Je suis très riche, très puis saint, je suis le président de Général Motors". Aucune! L'homme rêve de la même façon que le fou qui se prend pour Napoléon.

Comme les rêves, ces identifications sont temporaires et n'ont aucun rapport avec la vraie personne, c'est-à-dire l'âme qui vit à l'intérieur du corps. Jamais nous ne pourrons être satisfaits en comblant simplement les différentes demandes du corps matériel. Il est nécessaire pour cela, d'abandonner les désirs du faux ego et de retrouver notre véritable ego spirituel.

Maintenir ces attachements matériels et avancer spirituellement est impossible. Par conséquent, dans la Conscience de Krishna, le disciple observe qualtre règles: pas de consommation de chair animale, pas d'intoxiquants, aucun jeu de hasard ou de spéculation et aucune vie sexuelle illicite (en dehors du mariage ou avec d'autres raisons que la procréation). En abandonnant ces activités indésirables on acquiert la force de se fixer dans la vie spirituelle.

Jamais il ne nous sera possible d'expérimenter l'ananda, la félicité spirituelle en gardant à l'esprit: "Il y a encore quelque chose que je veux vivre dans le monde matériel- ou "Il y a une nouvelle expérience que je n'ai pas vécue, un demie-stage à faire dans cette vie matérielle". De telles pensées ne sont guère raisonnables. Dans nos vies passées, nous avons déjà expérimenté tant de fois l'acte sexuel et dans toutes sortes de conditions. Nous avons goûté la vie de famille pendant des millions d'années en nous nourrissant d'innombrables non-sens. Pendant tout ce temps nous nous sommes faits les serviteurs de nos organes sensuels: pourquoi devrions-nous essayer encore une fois de trouver le bonheur à force de calculs matériels. "Donnez moi encore une chance de satisfaire mes sens". Il est impossible d'éteindre le feu de la vie matérielle en y jetant l'essence de la gratification des sens.

Krishna nous dit dans la Bhagavad-Gita:

"Toutes les planètes de l'univers, de la plus évoluée à la plus basse, sont des lieux de souffrances où se succèdent la naissance et la mort. Mais pour l'âme qui atteint Mon royaume, ô fils de Kunti, il n'y a plus de renaissance."

Le but de toute religion est de se relier à nouveau avec Dieu. S'étant malencontreusement laissé égarer par le désir de contrôler la matière et les illusions de l'énergie matérielle, il est possible en écoutant les instructions que Krishna, Dieu, la Personne Suprême nous donne de retrouver notre position originelle de bhakta, de serviteur éternel. La pratique du service de dévotion (bhakti yoga) au Seigneur Suprême est à la fois le moyen et le but. Il constitue l'unique façon d'enfin satisfaire l'âme et d'utiliser le corps grossier au service de Dieu en Le glorifiant et en se souvenant de Lui à chaque instant.

Tout repose sur notre désir. En ce moment, il est divisé, mais il peut être purifié par l'écoute de la philosophie de la Bhagavad-Gita et par le chant des Saints Noms de Dieu, le mantra Hare Krishna. Lorsqu'il sera complètement pur, nous pourrons enfin connaître l'ananda, l'échange empreint d'amour immotivé entre l'âme et l'Ame Suprême.

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