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C'était la veille du mariage de Rajoman. Dans la joie il mit son plus beau turban de soie, sa tunique, ses plus beaux habits, et se couvrit de pierres précieuses. Comme il finissait de se parer, il entendit son père et ses amis l'appeler: "Rajoman! Vite, dépêche-toi! Il se fait tard et nous avons une longue route à faire! Nous devons arriver à Gudara, le village de ta fiancée, avant demain matin!"

Le garçon sortit précipitamment de la maison et alla rejoindre la joyeuse procession.

Le Bengale, où se situe notre histoire est une région très irriguée. Le Gange sacré traverse la plaine avant de rejoindre la mer au Bengale précisément où il s'étend comme les 4 doigts d'une main tendue. Parvenue sur les berges du fleuve, la famille de Raioman aperçut un batelier près d'un feu de bois.

"Ho, batelier!" dit le père de Rajoman, "transporte-nous jusqu'au village de Gudara et tu gagneras une semaine de salaire en une seule nuit!"

Le batelier regarda avec surprise toutes ces personnes si bien vêtues et dit: "Allez vous à un mariage?"

"Certainement! Ne vois-tu pas que mon fils est devenu un grand seigneur aajourd'hui? Mais demain" dit-il avec ironie, "il sera l'esclave de la belle Opal! "

"Ha, ha! Bien, montez tous à bord! Vous serez à Gudara avant demain matin car le vent est favorable et j'ai les reins solides! " répondit le batelier.

Tous s'installèrent dans la simple mais robuste embarcation. Et bientôt, Rajoman et ses compagnons, las d'avoir marché toute la soirée, s'endormirent l'un après l'autre bercés par le mouvement des rames et le clapotis de l'eau contre la coque.

Aussitôt que l'aube apparut à l'horizon, le jeune fiancé s'éveilla.

"Regardez!" cria-t-il en s'équarquillant les yeux "Nous n'avons pas bougé d'un pouce, nous sommes toujours au même endroit! que se passe-t-il batelier? Te serais tu endormi sur tes rames. Si c'est le cas tu risques d'avoir de sérieux ennuis!"

"Non," répliqua le batelier, "je n'ai pas cessé de ramer toute la nuit pendant que vous dormiez. Je suis aussi surpris que vous!

C'est alors qu'à l'arrière du bateau, le père de Rajoman hurla: "Regardez! Voilà le problème. L'ancre n'a pas été relevée! Elle en toujours accrochée à la rive!..."

Notre corps humain est comparable à un vaisseau, et le succès de notre périple dépend de la manière dont nous utilisons notre esprit. Si nous le gardons rivé à la satisfaction égoïste des sens, nous resterons ici-bas, amarrés à ce monde, vie après vie. Par contre, si nous l'engageons dans le service du Seigneur Suprême, nous pourrons naviguer sans encombre jusqu'aux rivages de l'illumination spirituelle. Pour connaître la science du service de dévotion (Bhakti -Yoga) et apprendre à détacher notre esprit des valeurs temporelles, une fois encore nous ne saurions insister sur l'importarce d'une écoute et d'une étude attentive.