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Vendredi le 13 juin, 2003

Pourquoi si bizarres.

L'habillement, les chants et les danses des dévots de Krishna dans les rues ont toujours déconcerté. Shrila Prabhupada, le fondateur du Mouvement Hare Krishna explique à des journalistes le pourquoi de ces manifestations.

Reporter: Quel est votre message pour tous ceux qui ne savent rien de votre mouvement et qui aimerait le connaître?


Shrila Prabhupada: Ce mouvement est un peu difficile à comprendre car il est spirituel. Malheureusement, les gens n'ont aucune information sur l'esprit et sur la nature d'un mouvement spirituel. Ils ne voient que le corps, mais le corps n'est qu'une machine, dont l'âme est l'opérateur. Notre mouvement est basé sur ce principe. Les gens sont très absorbés dans la machine et ne savent rien de l'être qui la fait fonctionner. Voilà ce que nous enseignons.

R: Votre mouvement attire beaucoup l'attention par ce que l'on considère en Occident comme une façon bizarre de s'habiller. Pourquoi demander à vos disciples de s'habiller de cette manière et de chanter dans les rues?

SP. C'est ainsi que nous prêchons. D'une manière ou d'une autre, nous attirons l'attention, afin que les gens puissent raviver leur relation éternelle avec Dieu.

R: Je suis sûr que vous savez que pour beaucoup, le comportement de vos disciples dans les rues paraît bizarre. Qu'en pensez-vous?

SP: C'est tout à fait normal, car ils agissent spirituellement. Pour un matérialiste, nous agissons forcément de façon bizarre.

R: Ces manifestations dans la rue sont-elles le seul moyen d'être spiritiuel?

S.P: Non. Il y a bien plus que cela. Nous n'avons pas de relations sexuelles immorales, par exemple. Nous ne mangeons pas de viande, ne consommons ni drogue, ni alcool ni tabac. Nous ne participons pas aux jeux de hasard.

R: Je veux dire est-ce que s'habiller comme vous le faites, jouer du tambour et danser dans les rues, constitue la seule façon d'être spirituel ?

S.P: Non, nous avons publié 70 livres, si vous voulez connaître notre mouvement de façon scientifique et philosophique, vous avez nos livres.

R: Oui, mais ne peut-on pas être spirituel sans s'habiller de cette manière et chanter dans les rues ?

S.P: Si, bien sûr. Vous pouvez vous spitualiser sans changer de costume. Il suffit d'apprendre la vie spirituelle dans les livres. L'habit n'est pas très important. Ici-bas néanmoins, les gens s'habillent différemment les uns des autres pour montrer qu'ils remplissent une fonction spécifique. Par exemple, les policiers s'habillent d'une certaine manière afin que tout le monde sache qu'ils sont policiers. Nous nous habillons également différemment pour que les gens sachent que nous sommes les dévots de Krishna.

Un deuxième reporter: Vos disciples peuvent-ils réaliser la vérité la plus haute?

S.P: Ils l'ont déjà réalisée.

Second reporter: Ils l'ont déjà réalisée ?

S.P: Je peux vous la donner, si vous voulez. La vérité la plus élevée est que Dieu est une personne, comme vous et moi. Mais quelle différence y a-t'il entre Lui et les autres personnes. Il pourvoit à tous nos besoins, et nous dépendons complètement de Lui. Mais Il est une personne comme vous et moi. Vous comprenez?

SR: Oui.

S.P: Mes disciples ont réalisé la vérité la plus haute. Autrement, pourquoi me suivraient-ils? Je ne suis qu'un pauvre indien. Ils sont américains, ils sont riches. Comment aurais-je pu les acheter? Ces jeunes gens sont intelligents, pourquoi me suivent-ils, si ce n'est qu'ils ont réalisé une connaissance supérieure.

Un troisième reporter: J'ai une question à vous poser. Il me semble que vous demandiez à vos disciples de plonger au coeur du Mouvement Hare Krishna pour atteidre le but que vous leur avez fixé. Autant que je sache, ils ne travaillent pas dans les hôpitaux par exemple, et ne rendent pas de service au " monde extérieur " autre que de servir des repas gratuits dans les temples et de prêcher le message de Krishna.


S.P: J'ai de nombreux disciples qui exercent une profession. Mais savez-vous quel est le véritable service à rendre?

TR: C'est vous qui devriez donner la réponse, pas moi.

S.P: Supposez que vous ouvriez un hôpital. Vous pourriez soigner des maladies pour un certain temps mais pourriez-vous assurer à vos patients qu'ils ne mourront jamais? Pourriez-vous les protéger de la mort ? Malgré tous ces grands hôpitaux, pouvez-vous protéger l'humanité de la mort, de la naissance, de la vieillesse et de la maladie?

TR: Physiquement, non, bien sûr, mais spirituellement, oui.

S.P: Voilà ce que nous apportons, la méthode par laquelle on peut retourner au royaume de Dieu, où il n' y a ni mort, ni naissance, ni vieillesse, ni maladie.

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