Treizième.
La prakri, le purusa et la concience.
VERSET 31
TRADUCTION Quand l'homme d'intelligence cesse de voir en termes d'identités multiples, dues à des corps multiples, il atteint la vision du brahman. Alors, partout, il ne voit que l'âme spirituelle. TENEUR ET PORTEE Quand on peut voir que les divers corps ne sont que le fruit des différents désirs des âmes conditionnées, mais qu'ils n'appartiennent pas vraiment aux âmes elles-mêmes, on a la claire vision. Sur le plan matériel, nous voyons des devas, des humains, des chiens, des chats, etc., mais cette vision, matérielle, n'est pas une vision juste. De telles distinctions ne sont dues qu'à une conscience matérielle de la vie. L'âme spirituelle, donc, au contact de la nature matérielle, revêt divers types de corps, mais après leur destruction, elle demeure une. Quand l'être peut voir ainsi, il atteint la vision spirituelle; il se libère des dénominations d'homme", "animal", "grand", "bas", etc., et sa conscience gagne en beauté; il peut désormais développer la conscience de Krsna, en accord avec son identité spirituelle. Le verset suivant décrit sa vision.
VERSET 32
TRADUCTION Ceux qui ont la vision d'éternité peuvent voir que l'âme est spirituelle, éternelle, au-delà des trois gunas. Bien que sise dans le corps de matière, ô Arjuna, jamais l'âme n'agit, ni n'est liée. TENEUR ET PORTEE Parce que le corps naît, l'être qui l'habite semble aussi naître, mais il est en fait éternel; il transcende la matière et demeure immortel, non né, bien que situé dans le corps. Il demeure, par nature, plein de félicité. Il ne peut donc être détruit. Jamais il ne s'implique dans des activités matérielles; par suite, les actes engendrés par son contact avec les corps de matière qu'il revêt ne l'enchaînent pas vraiment.
VERSET 33
TRADUCTION Comme l'éther, qui, partout répandu, ne saurait pourtant, lui de nature subtile, se mêler à rien, ainsi l'âme, de la substance du brahman, bien que dans le corps, ne se mêle pas avec lui. TENEUR ET PORTEE L'éther pénètre l'eau, la boue, les excréments ..., tout ce qui existe, mais il ne se mêle à rien. De même, l'âme, bien qu'elle se situe en divers corps, reste, par sa nature subtile, indépendante de ces corps. Il est donc impossible de voir, avec nos yeux matériels, comment l'âme est en contact avec le corps, et comment elle s'en sépare lorsque périt ce dernier. Nul homme de science ne peut expliquer ces choses.
VERSET 34
TRADUCTION Comme le soleil, à lui seul, illumine tout l'univers, ainsi, ô descendant de Bharata, l'âme spirituelle, à elle seule, éclaire de la conscience le corps tout entier. TENEUR ET PORTEE Il existe, concernant la conscience, diverses théories. Ici, la Bhagavad-gita la compare à la lumière du soleil. En effet, comme le soleil, qui, d'un point de l'univers, éclaire l'univers tout entier, l'étincelle spirituelle située dans le coeur du corps, illumine, par la conscience, le corps tout entier. La conscience est donc la preuve de la présence de l'âme, tout comme la lumière du soleil prouve la présence du soleil. Tant que l'âme est présente dans le corps, celui-ci est tout entier pénétré de conscience, mais dès qu'elle quitte le corps, la conscience disparaît avec elle. N'importe quel homme d'intelligence peut comprendre cela. La conscience n'est donc pas le fruit d'une quelconque combinaison des éléments matériels. Elle est le signe de la présence d'une âme. Bien que qualitativement une avec la conscience suprême, cependant, la conscience de l'être distinct ne se confond pas avec la conscience suprême, car elle ne s'étend qu'à un seul corps. L'Ame Suprême, Elle, sise dans tous les corps, en tant qu'amie de l'être distinct, est consciente de tous les corps. Telle est la distinction entre la conscience individuelle et la conscience suprême.
VERSET 35
TRADUCTION Celui qui, à la lumière de la connaissance, voit ainsi ce qui distingue le corps du possesseur du corps, et connaît également par oú l'on se libère de l'emprise de la nature matérielle, celui-là atteint le but suprême. TENEUR ET PORTEE Le message essentiel de ce treizième chapitre est donc qu'il faut savoir distinguer entre le corps, le possesseur du corps et l'Ame Suprême. Tout homme de foi devrait d'abord rechercher la compagnie d'êtres qualifiés desquels il puisse entendre parler de Dieu, et ainsi se voir éclairé. Celui qui accepte un maître spirituel pourra apprendre à distinguer le spirituel de la matière, ce qui constitue un tremplin vers une réalisation plus profonde. Le maître spirituel donne à ses disciples diverses instructions pour se libérer de toute conception matérielle de la vie. Ainsi voyons-nous, dans la Bhagavad-gita, Krsna instruire Arjuna afin de l'affranchir de toute considération matérielle. On peut comprendre que le corps est fait de matière, on peut l'analyser, en décomposer les vingt-quatre éléments. Il constitue la manifestation brute, "grossière". La manifestation subtile, est, pour sa part, constituée du mental et des facteurs psychologiques. Et l'interaction de ces divers facteurs forme les signes de la vie. Mais au-dessus de tout cela se trouve l'âme, puis l'Ame Suprême, distinctes l'une de l'Autre. L'univers matériel tout entier est mu par la conjonction de l'âme et des vingt-quatre éléments matériels. Et celui qui peut voir que l'entière manifestation matérielle est formée par une telle combinaison, qui peut aussi voir la position de l'Ame Suprême, celui-là devient apte à être transféré dans le monde spirituel. Ces questions sont destinées à la méditation et à la réalisation; avec l'aide du maître spirituel, ce chapitre doit être parfaitement compris. Ainsi s'achèvent les enseignements de Bhaktivedanta sur le treizième chapitre de la Srimad-Bhagavad-gita, intitulé: "La prakrti, le purusa et la conscience ".
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