CHAPITRE 5

Le voyage secret de l'âme

(Extraits des ouvrages de Sa Divine Grâce
A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada)

1) Notre vie n'est qu'un éclair dans le temps
2) Vous obtenez le corps de votre choix
3) Mourir signifie oublier sa vie précédente
4) L'âme revêt d'abord une forme humaine
5) La science de la réincarnation reste inconnue des hommes de science d'aujourd'hui
6) L'ignorance de la réincarnation est dangereuse
7) "Et tu redeviendras poussière"
8) Astrologie et réincarnation
9) Vos pensées déterminent le prochain corps que vous aurez
10) La raison pour laquelle certains ne peuvent accepter la réincarnation
11) Encore quelques années seulement
12) Changer de sexe sans chirurgie
13) Les rêves et les vies antérieures
14) Coma et vie suivante
15) Les fantômes et les suicides
16) Changer de corps: reflet de maya
17) Les hommes politiques renaissent dans leur pays
18) Qu'y a-t-il de mal à tuer les animaux
19) L'évolution: voyage de l'âme à travers les espèces
20) L'illusion de maya

De temps immémorial, l'être conditionné passe d'une espèce vivante à une autre, de planète en planète, dans un mouvement pour ainsi dire perpétuel. La Bhagavad-gita décrit ce processus, bhramayan sarva-bhutani yantrarudhani mayaya: ensorcelés par maya, tous les êtres en ce monde errent à travers l'univers sur le véhicule du corps, offert par l'énergie matérielle. L'existence matérielle repose sur une suite d'actions et de réactions. On pourrait la comparer à une longue bande de film où s'enchaînent actions et réactions; et la durée d'une vie ne représente qu'un éclair dans ce spectacle de réactions en chaîne. Lorsque naît un enfant, il faut savoir que le corps particulier qu'il a revêtu correspond au début d'une nouvelle série d'actes, et lorsque meurt un vieillard, c'est qu'un ensemble de réactions karmïques vient de s'achever..
Srimad-Bhagavatam, 3.31.44


L'âme distincte crée elle-même son corps par ses désirs personnels; l'énergie externe du Seigneur ne fait que lui fournir l'enveloppe matérielle qui lui permettra exactement de satisfaire ses désirs. Le tigre, par exemple, lors de son existence précédente, avait désiré se délecter du sang d'autres animaux; par la miséricorde du Seigneur, il est aujourd'hui, grâce à l'énergie matérielle, pourvu d'un corps qui correspond à ses désirs sanguinaires.
Srimad-Bhagavatam, 2.9.2


Après la mort, tout le contexte de cette vie sombre dans l'oubli. A cet égard, le sommeil constitue une expérience à échelle réduite. Lorsque nous dormons, nous perdons toute notion du corps que nous possédons et de ce qui s'y rattache, bien qu'il ne s'agisse que d'un sommeil de quelques heures. La mort n'est rien d'autre qu'un sommeil de quelques mois -laps de temps requis pour façonner une nouvelle incarnation corporelle que nous octroient les lois de la nature selon nos désirs. Il s'agit donc tout simplement de changer la nature de nos désirs pendant la présente existence dans notre corps; mais, pour cela, il faut recevoir une formation durant notre vie humaine. Cette formation peut commencer à n'importe quelle étape de la vie -même quelques instants avant la mort- mais le processus habituel consiste à recevoir la formation nécessaire depuis la plus tendre enfance.
Srimad-Bhagavatam, 2.1.15


L'être vivant est originellement une entité spirituelle, mais son désir de goûter aux plaisirs de ce monde matériel le fait tomber de sa position. Nous pouvons comprendre que l'être vivant revêt d'abord un corps ayant une forme humaine, mais progressivement, du fait de ses actes avilissants, il tombe parmi les espèces inférieures -animales, végétales ou aquatiques. Par le processus graduel de l'évolution, l'être vivant retrouve une forme humaine et obtient ainsi une nouvelle occasion d'échapper aux transmigrations successives. Mais qu'il gaspille de nouveau la chance qui lui est ainsi offerte de comprendre son identité réelle, et il replongera dans le cycle des morts et des renaissances en diverses formes de vie.
Srimad-Bhagavatam, 4.29.4


La science de la transmigration de l'âme demeure totalement inconnue des hommes de science d'aujourd'hui. Ces prétendus scientifiques n'aiment pas se préoccuper de ces choses, car s'ils se penchaient un tant soit peu sur cette question et sur les problèmes de la vie, ils verraient alors que leur avenir est très sombre.
Srimad-Bhagavatam, 4.28.21


Du fait que notre civilisation est fondée sur une vie passée au foyer à jouir d'un maximum de confort, chacun attend de la retraite une vie des plus douces, dans une maison aménagée avec goût et qui abrite de beaux enfants et de belles dames, sans éprouver le moindre désir de quitter ce nid douillet. Ainsi en est-il des hauts fonctionnaires et des hommes politiques qui demeurent attachés à leurs positions privilégiées jusqu'à la mort et qui jamais ne souhaitent quitter, même en rêve, les charmes du foyer. Prisonniers de ces chimères, les matérialistes font mille projets en vue de rendre leur existence plus confortable encore, mais soudain, voilà que survient la mort. Cruelle et impitoyable, elle emporte contre son gré celui qui échafaudait de grands projets et l'oblige à abandonner son corps pour en revêtir un nouveau. Selon les actes qu'il aura accomplis dans cette présente vie, il se verra contraint de revêtir un corps parmi l'une des huit millions quatre cent mille (8 400 000) espèces vivantes.

Généralement, ceux qui étaient trop attachés aux douceurs du foyer se voient forcés de renaître au sein d'espèces inférieures à cause des actes répréhensibles commis par eux au cours d'une longue vie de péchés, de la sorte, ils gaspillent toute l'énergie que leur avait conférée la forme humaine. Pour éviter le risque de gâcher la vie humaine et de s'attacher à des illusions, on doit, à 1'âge de cinquante ans -sinon plus tôt- prendre conscience de la mort qui approche. Il importe de bien comprendre que celle-ci peut survenir à tout moment, même avant l'âge de cinquante ans; en conséquence, à n'importe quel âge, il convient de se préparer pour une meilleure vie future.
Srimad-Bhagavatam, 2.1.16


Lorsque nous mourons, notre corps matériel composé des cinq éléments -de terre, d'eau, d'air, de feu et d'éther- se décompose, il permet ainsi aux éléments matériels grossiers de se fondre à nouveau dans la nature. Ainsi, comme le dit la Bible: "Tu es poussière et tu redeviendras poussière." Dans certaines sociétés, la coutume veut qu'on brûle le cadavre; dans d'autres, on l'enterre; dans d'autres encore, on le donne à manger aux animaux. En Inde, les hindous incinèrent le corps, le transformant ainsi en cendres. La cendre n'est qu'un autre aspect de la terre. Les chrétiens enterrent le corps; après un certain temps, celui-ci se transforme en fin de compte en poussière; comme la cendre, cette dernière n'est qu'un autre aspect de la terre. Il existe également d'autres sociétés -comme les Parsis de l'Inde- qui n'enterrent ni n'incinèrent les cadavres, mais les donnent en pâture aux vautours; ceux-ci viennent aussitôt manger les corps qui seront pour finir, transformés en excréments. Ainsi, quoi qu'il advienne, ce corps merveilleux que nous savonnons et que nous soignons tant, sera un jour ou l'autre transformé soit en excréments, soit en cendres, soit en poussière... A l'heure de la mort, les éléments plus subtils (le mental, l'intelligence et l'ego) qui, lorsqu'ils sont réunis, portent le nom de "conscience", transportent l'âme spirituelle infinitésimale dans un autre corps afin qu'elle puisse y connaître des joies ou des souffrances en proportion de ses activités antérieures.
La voie de la perfection, p. 101


Les calculs astrologiques grâce auxquels on détermine les influences stellaires agissant sur un être ne relèvent pas de l'imagination; ils constituent, comme le confirme le Srimad-Bhagavatam, une science sûre. Tout être vivant subit, à chaque instant de son existence, l'influence des lois naturelles, tout comme le citoyen d'un Etat obéit aux lois qui le régissent. Les obligations auxquelles nous contraignent les lois de l'Etat nous sont immédiatement perceptibles, tandis que les lois de la nature matérielle, beaucoup plus subtiles, échappent à notre perception directe.

Les lois de la nature sont si subtiles que chacune des parties de notre corps se trouve placée sous l'influence d'astres déterminés. Chaque corps, ou "champ d'action", que reçoit l'être conditionné lui échoit pour un temps d'incarcération déterminé, sous des conditions astrales bien précises. La destinée d'un homme est donc tracée dès l'instant de sa naissance, selon les constellations qui prédominent alors, et un astrologue compétent peut dresser l'horoscope où s'inscrit la destinée du nouveau-né. L'astrologie est une grande science, et l'abus qu'on en fait n'en infirme en rien la valeur.

La coordination judicieuse des influences astrales n'est jamais une création de la volonté humaine, mais repose dans les mains d'autorités supérieures, d'agents du Seigneur Suprême. Bien entendu, l'agencement des influences prédominantes au moment de la naissance est déterminé en fonction des actes passés, bons ou mauvais, de l'être vivant. De là vient l'importance des actes vertueux ou coupables qu'il accomplit. Ainsi, ce n'est que par des actes pieux que l'on peut obtenir de grandes richesses, une bonne éducation et des traits corporels harmonieux.
Srimad-Bhagavatam, 1. 12.12

[Note du rédacteur en chef: L'expression "astrologue compétent" désigne ici celui qui a une connaissance parfaite de la science précise qu'est l'astrologie védique, en regard de laquelle l'astrologie moderne populaire n'est qu'un fatras de sentimentalité stupide parsemé d'erreurs.]


Le fait que des formes subtiles existent dans l'éther a été prouvé par la science moderne à travers le phénomène de la transmission des ondes télévisées - des formes ou des images sont transmises d'un lieu à un autre par l'action de l'élément éthéré. Ceci est très bien expliqué dans ce verset, qui peut dès lors servir de base à de travaux de recherche scientifique; il explique en effet comment des formes subtiles sont engendrées à partir de l'éther, quelles sont leurs caractéristiques et leurs mouvements, ainsi que la façon dont les éléments tangibles, à savoir l'air, le feu, l'eau et la terre, sont manifestés depuis la forme subtile. Les activités du mental, ou fonctions psychologiques -soit penser, ressentir et vouloir-, se déroulent également au niveau de l'éther. L'assertion de la Bhagavad-gita, selon laquelle la condition du mental au moment de la mort sert de fondement à l'existence suivante, se trouve corroborée dans ce verset. L'existence mentale prend effectivement une forme tangible dès que s'en présente l'occasion, du fait de quelque souillure matérielle ou du développement des éléments grossiers à partir de formes subtiles.
Srimad-Bhagavatam, 3.26.34


La raison pour laquelle
certains ne peuvent accepter la réincarnation

La vie existe après la mort, mais il est également possible de s'affranchir du cycle des morts et des renaissances successives et de parvenir à l'immortalité. Toutefois, du fait que nous avons été habitués à accepter un corps après l'autre depuis des temps immémoriaux, il nous est difficile de concevoir une vie qui serait éternelle. De plus, l'existence matérielle est source de tant de douleurs qu'on serait tenté de penser que s'il y a une vie éternelle, cette vie doit également être pleine de tracas. A titre d'exemple, un homme souffrant d'une maladie et qui doit avaler un médicament très amer, qui est obligé de rester au lit, d'y manger et d'y faire ses besoins naturels -incapable qu'il est de bouger- pourra trouver la vie tellement intolérable qu'il songera au suicide.
Pareillement, une existence centrée sur le matérialisme est source de tant de malheurs que le désespoir pousse parfois les hommes à adopter la philosophie du nihilisme ou de l'impersonnalisme afin de tenter de nier leur existence même et de la vouer au néant. Toutefois, le néant est en fait chose impossible et il n'est pas davantage nécessaire. Notre condition matérielle est source de malheur, mais lorsque nous nous en affranchirons, nous pourrons alors trouver une vie véritable, la vie éternelle.
Enseignements de la reine Kunti, P. 107


Le karma correspond à l'ensemble des activités intéressées, accomplies en vue de placer le corps dans des situations plaisantes ou désagréables. Nous avons eu l'occasion de voir un homme qui, sur le point de mourir, implorait son médecin de lui permettre de vivre encore quatre années afin qu'il puisse mener à terme ses projets. Autrement dit, ses projets occupaient tout son esprit alors qu'il allait mourir, et de toute évidence, il les emporta avec lui par le biais de son corps subtil (constitué par le mental, l'intelligence et le faux ego) lorsque vint la fin de son corps grossier. Il aura ainsi obtenu une autre occasion de satisfaire ses désirs, par la grâce du Seigneur, l'Ame Suprême, qui demeure toujours dans le cœur. Lors de sa prochaine naissance, l'être vivant retrouve le souvenir de ses désirs par les soins de l'Ame Suprême et entreprend alors de mettre à exécution les projets qu'il avait conçus dans sa vie précédente. Situé sur le véhicule que lui a octroyé la nature matérielle et ayant recouvré la mémoire de ses désirs grâce à l'Ame Suprême, l'âme conditionnée mènera une lutte acharnée à travers tout l'univers afin d'exécuter ses plans.
Srimad-Bhagavatam, 4.29.62


Nos pensées au moment de la mort déterminent notre future naissance. L'homme trop attaché à son épouse pensera donc naturellement à elle à l'instant ultime, en sorte qu'il renaîtra dans un corps de femme. De même, si une femme pense à son époux à l'heure de la mort, elle vivra tout naturellement sa prochaine vie dans un corps d'homme.

Comme l'enseigne la Bhagavad-gita, nous ne devons jamais oublier que les corps de matière, grossier et subtil, ne sont que des vêtements; ils représentent la chemise et le costume de l'âme. Ainsi, le fait d'être un homme ou une femme ne se rapporte qu'au vêtement corporel.
Srimad-Bhagavatam, 3.31.41


Nous voyons parfois, au cours de nos rêves, des choses dont nous n'avons jamais fait l'expérience dans notre vie en ce corps. Ainsi nous arrivera-t-il de rêver que nous volons dans le ciel, bien que cette expérience nous soit totalement inconnue. Or, ceci indique que, lors d'une vie antérieure, nous volions soit en tant qu'astronaute, soit en tant que déva. Cette impression est restée stockée dans le mental, jusqu'à ce qu'elle en resurgisse soudainement un jour. On pourrait comparer ce phénomène à la fermentation qui se produit au fond de l'eau et qui devient manifeste lorsque des bulles remontent et apparaissent à la surface. Nous rêvons parfois d'un endroit que nous n'avons jamais connu dans cette vie et ceci prouve que nous en avions connaissance lors d'une vie antérieure. Le mental emmagasine diverses impressions qui resurgissent parfois au cours de nos rêves ou rêveries. On peut donc en conclure que le mental est une mine de pensées et expériences variées qui s'y sont accumulées tout au long de nos vies passées. Il existe donc une continuité d'une vie à une autre - de la précédente à celle que nous vivons présentement, et de celle-ci aux suivantes.
Srimad-Bhagavatam, 4.29.64



L'être vivant qui s'enlise dans des activités matérielles va s'attacher de façon excessive à son corps matériel. Jusqu'à sa dernière heure, ses pensées se porteront sur son corps et sur les êtres qui lui sont reliés. Il demeure ainsi pleinement absorbé dans une conception corporelle de l'existence, si bien qu'à l'instant de la mort, il répugne à quitter son corps. On voit parfois qu'une personne se trouvant sur le point de mourir demeure dans un état de coma pendant plusieurs jours avant de quitter son enveloppe charnelle. Ce serait, par exemple, le cas d'un être vivant qui aurait grand plaisir à occuper un corps de premier ministre ou de président, mais qui, comprenant qu'il va devoir renaître comme un chien ou un porc, se refuse à abandonner son corps. C'est alors qu'il demeure dans un état comateux pendant plusieurs jours avant de mourir.
Srimad-Bhagavatam, 4.29.77


Les esprits se trouvent privés de corps physique du fait de leurs actes profondément coupables, tels que le suicide. Le dernier recours des hommes qui tiennent du fantôme consiste en effet à chercher refuge dans le suicide, qu'il soit matériel ou spirituel. Le suicide matériel entraîne la perte du corps physique tandis que le suicide spirituel entraîne la perte de l'individualité propre de l'être.
Srimad-Bhagavatam, 3.14.24


La lune brille dans le ciel, unique et imperturbable, mais lorsqu'elle se reflète sur l'eau ou sur une nappe d'huile, elle semble prendre diverses formes à cause des oscillations du liquide provoquées par le vent. Pareillement, l'âme est l'éternel serviteur de Krsna, Dieu, la Personne Suprême; mais lorsqu'elle entre en contact avec les gunas, elle revêt différents corps -tantôt des corps de dévas, tantôt des corps d'hommes, de chiens, d'arbres et ainsi de suite. Sous l'influence de maya, l'énergie illusoire du Seigneur Suprême, l'être vivant s'identifie à telle ou telle personne, se croyant américain, indien, chat, chien, arbre... ou n'importe quoi d'autre. Voilà ce qu'on appelle maya. Lorsqu'on est libéré de cette confusion et qu'on comprend que l'âme n'appartient à aucune forme de ce monde matériel, alors on est parvenu au niveau spirituel. Dès que l'être vivant recouvre sa forme spirituelle et sa compréhension originelle, il s'abandonne aussitôt à la forme suprême, celle de Dieu, la Personne Souveraine.
Srimad-Bhagavatam, 10. 1.43


Au moment de la mort, chaque être vivant se soucie de ce qu'il adviendra de sa femme et de ses enfants. De même, un homme politique se préoccupera du sort de son pays ou de son parti. Ces soi-disant nationalistes excessivement attachés à leur patrie d'origine renaîtront assurément dans ce même pays au terme de leur carrière politique. Notre prochaine vie sera aussi marquée par les actes que nous accomplissons maintenant. Certains hommes politiques commettent parfois les actes les plus vils pour la satisfaction de leurs sens. Il n'est pas rare Par exemple qu'ils assassinent un adversaire politique. Aussi, bien qu'il leur soit donné de pouvoir renaître dans leur prétendue "mère patrie", ils doivent néanmoins subir les souffrances qui résultent des activités répréhensibles accomplies dans leur vie précédente.
Srimad-Bhagavatam, 4.28.21


L'ahimsa, ou non-violence, consiste à n'interrompre l'évolution d'aucun être vivant. Gardons-nous de croire que puisque l'étincelle spirituelle ne périt jamais et survit au corps, il n'y a aucun mal à abattre les animaux pour la satisfaction des sens. Bien qu'amplement pourvu en céréales, fruits et lait, l'homme s'adonne à la consommation de chair animale. Il n'est pas nécessaire d'abattre des animaux. Ceux-ci, en transmigrant d'une espèce à une autre, suivent une certaine évolution et progressent, eux aussi. Un animal abattu voit son progrès freiné. En effet, avant de s'élever à l'espèce animale supérieure, il devra revenir dans l'espèce qu'il a prématurément quittée pour y achever le laps de temps prévu pour lui. On ne doit donc pas empêcher l'évolution des animaux pour la seule satisfaction de son palais.
Bhagavad-gita, XVI. 1-3


Nous constatons qu'il existe de nombreuses formes de vie -mais d'où viennent-elles? Le chien, le chat, l'arbre, le reptile, les divers insectes, les multiples poissons, d'où viennent-ils tous?

Peut-être y a-t-il évolution, mais toutes les diverses formes de vie existent simultanément -le poisson, l'homme, le tigre et tous les autres êtres.

Ces formes de vie sont comparables à divers types d'appartements dans une ville. Nous en habiterons un selon le loyer que nous pouvons payer, mais il n'en reste pas moins que tous existent simultanément. Pareillement, l'être vivant selon son karma, peut occuper l'un de ces corps: mais il y a également une évolution. Après le poisson, la prochaine étape sera la vie végétale. A partir de là, l'être vivant pourra devenir un insecte. Du stade de l'insecte, il passera à celui de l'oiseau, puis à celui de la bête, pour enfin évoluer jusqu'à la forme humaine. Si l'âme distincte se montre digne de sa condition humaine, elle pourra poursuivre son évolution. Sinon, elle devra à nouveau entrer dans le cycle évolutif. Cette forme humaine marque donc une étape importante dans l'évolution de l'être vivant.
Conscience: le chaînon manquant, p. 5


L'illusion de maya est comme l'écume
Qui se fond à nouveau dans les vagues de la mer.
Personne n'est mère, père ou proche;
Comme l'écume, ils ne sont là que pour un bref instant.
Et, comme l'écume qui se fond dans l'océan,
Ce précieux corps façonné de cinq éléments disparaît, lui aussi.
Qui peut dire combien de formes éphémères
L'âme incarnée a dû revêtir?

Poème bengali
de Sa Divine Grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada