La soif de l'amour absolu

"Nul ne saurait vivre sans amour. Notre soif d'amour se déploie à la façon d'une onde, d'une vibration, dont la portée nous serait inconnue... et le bhakti-yoga nous donne d'étancher cette soif, nous enseigne l'art d'aimer parfaitement tous les êtres en portant notre amour vers Kṛṣṇa."

La bhakti, c'est le service d'amour et de dévotion que l'on offre au Seigneur. Tous, en ce monde acceptent de servir une chose ou une autre, poussés par l'attrait particulier qu'exerce sur eux tel ou tel service, motivés par les joies qui en découlent. Ainsi, par amour pour sa femme et ses enfants, le père de famille travaillera jour et nuit; de même, le patriote agira par amour de la nation, et le philanthrope, par amour de l'humanité. La force commune, le doux sentiment qui les anime tous, porte le nom de rāsa. Mais le bhakti-rasa possède une saveur particulière, différente de celle qui accompagne le rāsa des matérialistes peinant jour et nuit dans le but illusoire de satisfaire les sens. La nature éphémère de ce rāsa matériel incite ceux qui s'y attachent à rechercher constamment de nouvelles sources de plaisir. L'homme d'affaires, par exemple, insatisfait par son labeur quotidien, éprouvera un besoin de changement et, le week-end venu, s'efforcera d'oublier son travail en changeant d'environnement. Mais après ces quelques jours d'oubli, il devra à nouveau changer, cette fois pour retourner à ses activités habituelles. Cette alternance continuelle entre le plaisir et la résignation s'appelle bhoga-tyāga, et marque le caractère de l'existence matérielle. Nul être conditionné ne peut s'établir fermement dans la joie ou dans le renoncement, il doit constamment passer d'un état à l'autre. Or, à cause de notre nature éternelle, nous ne saurions connaître le bonheur dans une telle suite d'états transitoires.

Srila Rupa Gosvāmī a dénombré, après en avoir analysé les différentes sources, trois principales sortes de bonheur:

1) celui qu'engendrent certaines perfections matérielles ou les plaisirs matériels en général;

celui que procure l'identification du soi au Brahman impersonnel;

celui qui découle de la conscience de Kṛṣṇa.

Le plaisir des sens ne connaît pas de durée, et pour cette raison. on le qualifie de capala-sukha, de "bonheur fragile". Au moment de la mort, le bonheur matériel que le père de famille s'est érigé tout au long de sa vie, en s'efforçant jour et nuit de maintenir les siens dans le confort, prendra fin en même temps que son corps. Ainsi, tandis que les bhaktas réalisent Dieu, ou l'Absolu, à travers le service de dévotion, les matérialistes, les athées, ne perçoivent Sa présence que dans la mort inéluctable, laquelle met un terme à toutes nos activités, sociales, politiques, économiques, etc., et nous entraîne vers une nouvelle existence supérieure ou inférieure à la précédente.

Le bhakti-rasa cependant, ce doux sentiment que l'on goûte en s'engageant avec amour dans le service sublime du Seigneur, n'est pas limité à l'existence du corps; on le qualifie d'amrta, car il continue d'exister après la mort: il est éternel. Ce que confirment tous les Ecrits védiques; la Bhagavad-Gītā par exemple, nous assure qu'en développant en lui le bhakti-rasa, même à faibles doses, le bhakta peut se protéger contre le pire danger, qui est de laisser fuir l'occasion que lui offrè‘ sa forme humaine d'atteindre à la réalisation spirituelle. Les rasas matériels que nous procurent nos activités familiales, sociales, altruistes, politiques ou autres, ne peuvent, quant à eux, nous garantir une forme humaine dans notre prochaine vie. Ce sont en effet nos actions présentes qui déterminent la nature de notre prochain corps, actions enregistrées par une autorité supérieure, que l'on nomme daiva, l'autorité divine. La Bhagavad-Gītā décrit ce daiva, cet Etre Divin, comme la cause première de tout ce qui est, et le Śrimad-Bhāgavatam affirme que c'est sous la supervision de cette autorité suprême (daiva-netrena), que l'être change de corps. Le mot daiva contient aussi l'idée de destin, et c'est sous la direction de cette volonté suprême que nous revêtons un corps particulier, choisi parmi l'une ou l'autre des 8 400 000 espèces vivantes. Nous ne choisissons donc pas notre corps futur, mais il reste que si nous engageons notre corps actuel en des activités conscientes de Kṛṣṇa, nous sommes au moins assurés d'obtenir une forme humaine dans notre prochaine vie. Celui qui s'engage dans la conscience de Kṛṣṇa, dans le bhakti-yoga, est assuré de renaître dans les couches supérieures de la société, où il lui sera permis de parachever sa conscience de Kṛṣṇa. Ainsi dit-on des actes accomplis dans la conscience de Kṛṣṇa qu'il sont amrtas, non éphémères. Et c'est de ces actes, générateurs de bhakti-rasa, que traitent les Ecritures védiques, tels la Bhagavad-Gītā, le Śrimad-Bhāgavatam, le bhakti-rasāmrta-sindhu et le Caitanya-caritāmrta.

Ces textes révélés permettront à celui qui les étudie sérieusement, de pénétrer le sens de cette absorption éternelle dans le bhakti-rasa. Le développement du bhakti-rasa, à travers la conscience de Kṛṣṇa, marque le début d'une existence pleine d'espoir et libre d'angoisse, d'une existence purement spirituelle où l'importance qu'attache l'être à sa libération se trouve amoindrie. En effet, le bhakti-rasa, qui a le pouvoir de captiver même le Seigneur Suprême, Sri Kṛṣṇa, suffit à faire naître le sentiment de libération.

Les bhaktas néophytes sont généralement fort désireux de voir Kṛṣṇa, ou Dieu, ignorant que nos seuls Bhagavad-Gītā, bien émoussés, ne peuvent nous permettre de voir ou connaître Dieu. Or, le service de dévotion, la voie de la bhakti, permet à qui l'adopte de se purifier, de s'élever progressivement de la condition matérielle au niveau spirituel, au-delà de toute contingence, de toute limitation. Le bhakta, qui goûte constamment le sublime bhakti-rasa, voit alors ses sens se libérer de la souillure matérielle, et lorsqu'il engage ses sens ainsi purifiés au service de Sri Kṛṣṇa, s'établit désormais dans un état où tout acte, parce qu'accompli pour la satisfaction du Seigneur, possède une saveur éternelle. A ce niveau d'engagement constant dans le service de dévotion, tous les rasas s'unissent à un niveau supérieur pour former un jeu de délices infinis. Au début, le bhakta suit les principes régulateurs de la vie spirituelle sous la direction de l'ācārya, jusqu'à développer peu à peu, un attrait spontané pour le service de dévotion, un vif désir de servir le Seigneur, et, finalement, raviver sa relation avec Kṛṣṇa dans l'un des cinq principaux rasas, atteignant ainsi à une existence éternelle, toute de connaissance et de félicité.

Aimer: cette tendance naturelle que nous retrouvons en tous les êtres, constitue le principe même de la vie. Nul ne saurait vivre sans amour. Cette propension est donc inhérente à chacun. Même des animaux comme le tigre possèdent en eux ce sentiment d'amour, ne serait-ce qu'à l'état latent. Mais comment canaliser notre amour de façon à donner le bonheur à tous les êtres ? Telle est la question. La société moderne enseigne l'amour de la patrie, de la famille, de soi-même..., mais n'éclaire nullement sur l'art d'utiliser cette propension à aimer pour le plus grand bonheur de tous. Or, Kṛṣṇa est l'objet réel de notre amour, et nous devons donc apprendre à réveiller nos sentiments originels pour Lui, de façon à retrouver la félicité éternelle inhérente à notre nature.

D'abord, l'enfant dirige son amour vers ses parents, puis vers ses frères et soeurs, et, graduellement, au fur et à mesure qu'il vieillit, cet amour s'étend à toute la famille, au pays, voire au monde entier. Mais même à ce niveau, le besoin d'aimer ne se trouve point comblé; il ne peut l'être que lorsque nous connaissons l'objet d'amour suprême, Sri Kṛṣṇa, et que nous portons vers Lui notre affection. Notre soif d'amour se déploie à la façon d'une onde, d'une vibration, dont la portée nous serait inconnue, et le bhakti-yoga nous donne d'étancher cette soif, nous enseigne l'art d'aimer parfaitement tous les êtres en portant notre amour vers Kṛṣṇa.

Si l'homme échoue dans toutes ses tentatives pour faire régner paix et harmonie au sein de la société, même à travers un organisme de l'importance des Nations Unies, c'est qu'il ignore la méthode adéquate. La méthode est fort simple, mais son application requiert un esprit équilibré. Il suffit d'apprendre à aimer Kṛṣṇa; ainsi pourrons-nous aussitôt, et simultanément, aimer tous les êtres. Adopter cette méthode, c'est comme arroser les racines de l'arbre, ou acheminer la nourriture vers l'estomac. Chacun sait que lorsque nous mangeons, l'énergie alors emmagasinée dans l'estomac est redistribuée à toutes les parties du corps. De même, si nous arrosons les racines d'un arbre, l'énergie ainsi produite se diffuse également à travers l'arbre tout entier, quelle que soit sa taille. Vouloir arroser séparément chaque branche et chaque feuille serait peine perdue, tout autant que de chercher à nourrir individuellement chacune des parties du corps. La voie du bhakti-yoga nous apprendra donc à concentrer nos efforts, nos énergies, sur Kṛṣṇa, de façon à parfaire toutes choses et à embrasser d'un coup tous les horizons.

Dans le Tantra-sastra, Siva s'adresse à Sati, son épouse, en ces termes: "Sache, ma chère épouse, que celui qui s'abandonne aux pieds pareils-au-lotus de Govinda, et ainsi développe la pure conscience de Kṛṣṇa, peut très facilement se voir accorder toutes les perfections auxquelles aspirent les impersonnalistes; mais il atteint en outre au bonheur dont jouissent les purs bhaktas."

Parce qu'éternel, le bonheur issu du service de dévotion pur est le plus sublime de tous. Les formes de bonheur qu'engendrent la jouissance de certains bienfaits matériels ou l'identification du soi au brahman lui sont nettement inférieures, car elles demeurent éphémères. En effet, rien ne saurait empêcher la perte éventuelle d'un bonheur matériel acquis, ou même du bonheur spirituel accompagnant le sentiment de ne plus faire qu'Un avec le brahman impersonnel. On a vu, par exemple, des sannyasis impersonnalistes, des spiritualistes attachés à l'aspect Brahman de la Vérité Absolue, et qui étaient fort érudits, presque des âmes réalisées, se perdre dans quelque activité politique ou humanitaire. Cela s'explique par le fait que la réalisation impersonnelle ne conduit pas au bonheur ultime, et celui qui s'y attarde se laissera un jour ou l'autre attirer par des activités d'ordre matériel. Le bhakta pleinement conscient de Kṛṣṇa, pour sa part, ne retombe jamais au niveau matériel, car il sait qu'aucun acte de bienfaisance, aussi alléchant soit-il, ne peut se comparer aux actions spirituelles de la conscience de Kṛṣṇa.

Quant aux perfections atteintes par les yogis, on en compte huit principales (nommées asta-siddhis), qui permettent, entre autres. de se faire plus léger qu'une plume ou plus lourd qu'une montagne. de se rendre sur n'importe quelle planète, de créer des merveilles.... mais toutes demeurent matérielles. Elles n'ont en fait rien d'extraordinaire si l'on songe que la science moderne permet elle aussi de voler, de voyager dans l'espace, de descendre dans les profondeurs de la mer, de percer le roc, etc. Un savant allemand fit un jour cette déclaration que les perfections yogiques ayant toutes été atteintes par la science, lui-même ne leur attachait pas une grande importance. Il se rendit alors en Inde pour comprendre, au moyen du bhakti-yoga, la relation qui l'unit éternellement au Seigneur Suprême... Les hommes qu'éblouit l'éclat du progrès matériel moderne croient, dans leur ineptie, que le Mouvement pour la Conscience de Kṛṣṇa s'adresse à des gens moins "évolués" qu'eux. "Je fais beaucoup mieux, croient-ils, de penser à mon confort matériel, à mon joli appartement, à ma famille et à ma vie sexuelle" Ils ignorent visiblement qu'à chaque seconde, ils peuvent se voir expulsés hors de la "merveilleuse" situation matérielle où ils se trouvent. Dans leur ignorance, ils n'ont plus cette idée fondamentale que la vraie vie est éternelle. Le bien-être éphémère du corps ne constitue pas le but de l'existence, et seule l'ignorance la plus profonde fait que les hommes soient ainsi fascinés par le miroitement d'un progrès centré tout entier sur l'amélioration des conditions de vie matérielles. Srila Bhaktivinoda Thākura a pu affirmer que le perfectionnement de la connaissance matérielle ne peut qu'abrutir davantage les gens, car sa magie entraîne pour l'être l'oubli de son identité réelle. Cet oubli représente la damnation, car la forme humaine est destinée à permettre de s'affranchir de toute souillure matérielle. Or, le développement de la connaissance matérielle enchaîne de plus en plus les âmes à l'existence conditionnée, au point qu'elles perdent tout espoir d'échapper au gouffre, d'atteindre la libération.

On trouve, dans le Hari-bhakti-sudhodaya, cette prière de Prahlada Mahāraja, un grand dévot du Seigneur: "Cher Seigneur, je prie sans cesse à Tes pieds pareils-au-lotus pour que ma conscience de Kṛṣṇa gagne en force et en constance, car le bonheur que procure le service de dévotion accompli dans cette conscience divine recèle une telle puissance qu'il s'accompagne automatiquement des bienfaits qu'entraînent généralement les actes de piété, l'acquisition de richesses, le plaisir des sens et même la libération de l'existence matérielle." En vérité, le pur bhakta n'aspire à aucune de ces formes de bonheur; la félicité qu'il goûte en pratiquant le service de dévotion dans la conscience de Kṛṣṇa est infinie, et si sublime qu'aucune autre forme de bonheur n'y peut être comparée. Il est même dit qu'un océan de joies puisées à telle ou telle autre source ne saurait égaler une seule goutte de la félicité qu'on trouve au coeur de la conscience de Kṛṣṇa. Ainsi, quiconque aura marché, ne serait-ce que quelques pas, sur la voie du service d'amour et de dévotion, pourra se détourner sans peine de toute autre forme de bonheur, qu'il relève de la piété, de l'acquisition de richesses, du plaisir des sens ou de la libération.

Caitanya Mahāprabhu avait un très grand dévot du nom de Kholāvecā Sridhara, lequel était très pauvre. Celui-ci avait un petit commerce de tasses faites avec des feuilles de bananiers, et ses revenus étaient pratiquement nuls. Néanmoins, il consacrait la moitié au culte du Gange, vivant tant bien que mal avec l'autre moitié. Un jour, Sri Caitanya Se manifesta devant Son intime dévot et lui offrit toute l'opulence qu'il pouvait désirer, mais Kholāvecā Sridhara déclara au Seigneur qu'il n'aspirait à aucun bienfait matériel, qu'il était heureux dans sa condition présente et qu'il désirait seulement développer une, foi et une dévotion inébranlables au service de Ses pieds pareils-au-lotus. Cet exemple nous montre qu'un pur bhakta, comme Sridhara, peut être constamment absorbé, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, dans le bhakti-yoga, le service d'amour et de dévotion offert au Seigneur, sans rien désirer d'autre, pas même la libération ou l'unité avec l'Absolu.

Le Nārada-pancarātra ajoute que quiconque développe ne serait-ce qu'une infime part d'amour au service du Seigneur Suprême n'éprouvera plus aucun désir pour les joies que procurent les actes de piété ou l'acquisition de richesses, le plaisir des sens ou les cinq formes de libération (dont l'une consiste à se fondre avec le Brahman). Nul désir pour l'une ou l'autre de ces formes de bonheur n'oserait même entrer dans le coeur d'un pur bhakta. Par ailleurs, ces joies inférieures accompagnent toujours le service d'amour et de dévotion offert au Seigneur, tout comme des suivantes entourant la reine. En d'autres mots, le pur bhakta n'est jamais privé des différentes joies, ou formes de bonheur, provenant d'autres sources que le service de dévotion. Il n'aspire à rien d'autre que ce service au Seigneur mais comprenons que même s'il lui advenait d'avoir un autre désir, celui-ci s'en trouverait aussitôt comblé par le Seigneur, sans même que le bhakta ait à le formuler.

Il est important de saisir que les seules facilités matérielles ne sauraient rendre l'homme heureux. La civilisation moderne a réalisé des progrès imposants quant à l'amélioratiott des conditions de vie matérielles, mais nul n'a encore trouvé le bonheur. L'Amérique constitue un exemple vivant de ce phénomène: la plus riche des nations, possédant le plus haut niveau de vie, elle ne produit qu'une génération d'hommes complètement frustrés, plongés dans la confusion la plus sombre. C'est qu'il manque à cette civilisation, pourtant si avancée matériellement, "l'essentiel". La source profonde de notre insatisfaction repose sur le fait qu'à travers toutes nos réalisations matérielles, si grandes soient-elles, notre soif d'aimer demeure inassouvie. Nous lançons donc un appel à tous les hommes que l'existence matérielle laisse sans recours, pour qu'ils apprennent l'art du service de dévotion, de telle sorte que le brasier de la vie conditionnée s'éteigne aussitôt dans leurs coeurs. Des ouvrages comme la Bhagavad-Gītā, le Śrimad-Bhāgavatam, et Le Nectar de la Dévotion leur donneront de précieux indices sur la façon pratique de s'engager pleinement dans le service de dévotion tout en vivant dans l'univers matériel, et ils pourront ainsi satisfaire tous leurs désirs, dans cette vie comme dans l'autre. La Conscience de Kṛṣṇa ne se propose nullement d'anathématiser le matérialisme de quelque façon que ce soit; elle tend plutôt à instruire tous les hommes, spiritualistes, philosophes et autres, dans l'art d'aimer Kṛṣṇa. Il n'est pas nécessaire de vivre dans la misère ! Quelle que soit notre condition, même aisée, nous devons apprendre à développer notre amour pour Kṛṣṇa. Nous inventons aujourd'hui mille objets pour recevoir notre amour, mais toujours à l'écart du seul vrai, Kṛṣṇa. Nous arrosons toutes les parties de l'arbre, mais négligeons ses racines. Nous tentons par tous les moyens de maintenir la santé du corps, mais sans nourrir l'estomac. Or, négliger Kṛṣṇa, veut dire aussi se négliger soi-même, car la parfaite réalisation du soi va de pair avec la réalisation de Kṛṣṇa. Pouvoir distinguer son corps à la lumière du jour implique simultanément la vision du soleil, sans lequel il devient impossible de se voir soi-même. De la même façon, à moins de réaliser Kṛṣṇa, de faire croître notre amour pour Lui, il ne saurait être question de réalisation du soi, ou de bonheur réel.