SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 19 La mise à mort de
l'asura Hiranyaksa.
maitreya uvaca
avadharya virincasya nirvyalikamrtam vacah prahasya prema-garbhena tad apangena so grahit
En entendant les paroles de Brahma [le créateur], dénuées de toute intention coupable et aussi douces que le nectar, le Seigneur rit de bon coeur et accueillit sa prière d'un regard chargé d'affection.
Le mot nirvyalika est riche de sens. En effet, les prières des devas, ou des dévots du Seigneur, sont dénuées de toute intention coupable, contrairement à celles des asuras. Le monstre Hiranyaksa était devenu puissant par l'effet d'une bénédiction reçue de Brahma, et aussitôt après l'avoir obtenue, il était devenu une source de perturbation pour tous du fait de ses desseins coupables. Les prières de Brahma et des autres devas ne doivent donc pas être comparées à celles des asuras. Leur but est de satisfaire le Seigneur Suprême; c'est d'ailleurs pourquoi, ici, le Seigneur sourit et accepta de faire périr l'asura en réponse à leurs prières. Les êtres démoniaques ne se soucient jamais de glorifier le Seigneur Souverain car ils ne savent rien de Lui, et c'est pourquoi ils s'adressent plutôt aux devas, ce que la Bhagavad-gita condamne pourtant. En effet, on tient pour dénués de toute intelligence les hommes qui s'en remettent aux devas et les prient en vue d'accroître leurs activités coupables. Et les asuras ont bel et bien perdu toute intelligence, car ils ignorent leur véritable intérêt. Même s'ils obtiennent des informations sur Dieu, la Personne Suprême, ils refusent de se tourner vers Lui; puisque leurs intentions sont toujours coupables, ils n'ont d'ailleurs aucune possibilité d'obtenir de Lui les bienfaits qu'ils convoitent. On dit qu'au Bengale, les brigands avaient coutume de vouer un culte à la déesse Kali pour qu'elle comble leurs désirs infâmes de dépouiller les gens de leurs biens; mais jamais ils ne se rendaient dans un temple de Visnu, car leurs prières seraient alors sans doute restées vaines. Comprenons donc que les prières des devas ou des dévots de la Personne Souveraine ne portent jamais la moindre trace d'intention coupable.
tatah sapatnam mukhatas
carantam akuto-bhayam jaghanotpatya gadaya hanav asuram aksajah
sa hata tena gadaya
vihata bhagavat-karat vighurnitapatad reje tad adbhutam ivabhavat
sa tada labdha-tirtho pi
na babadhe nirayudham manayan sa mrdhe dharmam visvaksenam prakopayan
gadayam apaviddhayam
haha-kare vinirgate manayam asa tad-dharmam sunabham casmarad vibhuh
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |