SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 31 Les pérégrinations
de l'âme incarnée selon Sri Kapila.
krmibhih ksata-sarvangah
saukumaryat pratiksanam murccham apnoty uru-klesas tatratyaih ksudhitair muhuh
La pénible condition que représente l'existence matérielle n'est pas ressentie seulement lorsque nous sortons du sein de la mère, mais elle existe déjà à l'intérieur de celui-ci. L'existence misérable de l'être conditionné commence dès l'instant où l'âme entre dans le corps matériel. Malheureusement, nous oublions cette expérience et ne prenons pas trop au sérieux les souffrances liées à la naissance. C'est pour cette raison que la Bhagavad-gita stipule de manière spécifique que nous devrions nous préoccuper de bien comprendre le caractère néfaste des maux que représentent la naissance et la mort. Tandis que se forme son corps dans le ventre de sa mère, l'être doit affronter de nombreuses difficultés, et il en va de même à l'heure de la mort. De plus, tel qu'expliqué dans le chapitre précédent, il nous faut transmigrer d'un corps à un autre, et le fait de revêtir des corps de chiens et de porcs est particulièrement pénible. Mais en dépit de toutes ces souffrances, envoûtés par maya, nous oublions tout et nous nous laissons captiver par le prétendu bonheur matériel, qui n'est rien d'autre, en fait, que la neutralisation momentanée du malheur.
katu-tiksnosna-lavana-
ruksamladibhir ulbanaih matr-bhuktair upasprstah sarvangotthita-vedanah
Toutes les descriptions de la situation où se trouve l'enfant dans le sein de sa mère dépassent ce que nous pouvons concevoir. Il est très difficile de rester dans une telle position, mais l'enfant s'y trouve contraint. S'il peut tolérer cette condition, c'est que sa conscience n'est pas très développée, sans quoi il mourrait. C'est là la bénédiction de maya; elle donne au corps torturé la faculté d'endurer les terribles souffrances auxquelles il se trouve soumis.
ulbena samvrtas tasminn
antrais ca bahir avrtah aste krtva sirah kuksau bhugna-prstha-sirodharah
Si on mettait un adulte dans la même position que l'enfant à l'intérieur du ventre de sa mère, emprisonné sans aucun recours, il lui serait impossible de tenir ne serait-ce que quelques secondes. Par malheur, nous oublions toutes ces souffrances et cherchons à être heureux dans cette vie sans nous soucier de libérer l'âme des chaînes de la naissance et de la mort. C'est une civilisation bien infortunée que celle où ces questions ne sont pas débattues ouvertement pour permettre aux hommes de comprendre la condition précaire de l'être dans l'existence matérielle.
akalpah svanga-cestayam
sakunta iva panjare tatra labdha-smrtir daivat karma janma-satodbhavam smaran dirgham anucchvasam sarma kim nama vindate
Après la naissance, l'enfant peut oublier les difficultés qu'il a connues au cours de ses existences passées, mais une fois devenu adulte, nous pouvons au moins comprendre quelles tortures douloureuses nous devons subir au moment de la naissance et de la mort en lisant les Ecritures faisant autorité en la matière, tel le Srimad-Bhagavatam. Si nous n'avons pas foi dans les Ecritures, c'est un autre problème, mais si nous croyons en l'autorité des descriptions qui y sont données, nous devons nous préparer afin d'obtenir la liberté dans notre vie future; telle est la possibilité que nous offre la forme humaine. De celui qui ne tient pas compte de ces informations sur les souffrances qui caractérisent l'existence humaine, on dira qu'il commet sans nul doute un suicide. Il est dit que la forme humaine est le seul moyen de surmonter l'ignorance de maya, ou de l'existence matérielle. Nous disposons, en ce corps humain, d'un solide vaisseau, et il existe un capitaine qualifié pour le guider: le maître spirituel. Les injonctions scripturaires, quant à elles, représentent des vents favorables. Si nous ne franchissons pas l'océan d'ignorance de l'existence matérielle en dépit de tous ces avantages, il ne fait aucun doute que nous commettons volontairement un suicide.
arabhya saptaman masal
labdha-bodho pi vepitah naikatraste suti-vatair vistha-bhur iva sodarah
A la fin du septième mois, l'enfant commence à être bousculé par les airs qui agitent le corps de la mère, et il ne peut demeurer en place car l'ensemble de l'utérus se relâche avant l'accouchement. On a ici utilisé le mot sodara pour désigner les vers; ce mot signifie "né de la même mère". En effet, puisque l'enfant s'est formé dans le sein de la mère et que les vers sont issus de fermentation produite dans le sein de la même mère, on peut considérer l'enfant et les vers comme de véritables frères. Nous sommes très désireux d'établir une fraternité universelle entre les hommes; mais nous devons prendre en considération le fait que même les vers sont nos frères, et que dire des autres êtres vivants. Par conséquent, nous devrions nous soucier de tous les êtres.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |