SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 3 Les Divertissements du
Seigneur hors de Vrndavana.
imam lokam amum caiva
ramayan sutaram yadun reme ksanadaya datta- ksana-stri-ksana-sauhrdah
Le Seigneur eut plaisir à vivre en ce monde en compagnie de Ses purs dévots. Lorsqu'Il apparut sur terre, bien qu'Il fût le Seigneur Suprême, libre de tout lien matériel, Il n'en montra pas moins un grand attachement pour Ses purs dévots de même que pour les devas qui Le servent sur les planètes édéniques en tant que puissants responsables de l'ordre universel. Il montra encore un attachement particulier pour les membres de Sa famille, les Yadus, ainsi que pour Ses seize mille épouses, qui pouvaient Le rencontrer aux heures paisibles de la nuit. Tous ces attachements du Seigneur sont des manifestations de Sa puissance interne, dont la puissance externe ne représente qu'un reflet. Dans le Skanda Purana, au chapitre intitulé Prabhasa-khanda, se trouve un entretien entre Siva et Gauri décrivant les manifestations de Sa puissance interne. Il y est fait mention de la rencontre du Seigneur, le Hamsa Paramatma (l'Ame Suprême Transcendante), le soutien de tous les êtres, avec plus de seize mille gopis, qui sont des manifestations de seize catégories de puissances internes. Tout ceci sera expliqué en détail dans le dixième Chant; Krsna y est comparé à la lune, et les gopis, ces émanations de Sa puissance interne, à autant d'étoiles autour de Lui.
tasyaivam ramamanasya
samvatsara-ganan bahun grhamedhesu yogesu viragah samajayata
Bien que le Seigneur n'éprouve pas le moindre attachement pour quelque forme d'activité charnelle matérielle que ce soit, Il vécut en chef de famille pendant de très nombreuses années, car en tant que précepteur universel, Il désirait enseigner à tous les hommes comment vivre au foyer. Srila Visvanatha Cakravarti Thakura explique que le mot samajayata signifie "pleinement manifesté". Son détachement, le Seigneur le montra dans toutes Ses Activités au cours de Son séjour sur terre. Mais Il fit preuve du détachement le plus complet lorsqu'Il choisit d'enseigner à tous par Son exemple personnel que personne ne doit demeurer attaché à la vie de famille jusqu'à la fin de son existence. Chacun doit naturellement développer un tel détachement. Cependant, le détachement manifesté par le Seigneur à l'égard de la vie de famille n'indique nullement qu'Il soit détaché de Ses compagnes éternelles, les divines gopis. Il désirait tout simplement mettre un terme à ce qui semblait être de Sa par un attachement aux trois gunas. Il n'est jamais question pour Lui d'être détaché du service que lui offrent Ses compagnes spirituelles telles Rukmini et les autres déesses de la fortune, comme le rapporte la Brahma-samhita (5.29): laksmi-sahasra-sata-sambhrama-sevyamanam.
daivadhinesu kamesu
daivadhinah svayam puman ko visrambheta yogena yogesvaram anuvratah
Comme l'enseigne la Bhagavad-gita, nul ne peut comprendre l'Avènement et les Activités absolues du Seigneur. Et ce verset le confirme: nul, s'il n'est éclaité par la pratique du service de dévotion, ne peut saisir la différence qui existe entre les Activités du Seigneur et celles des autres êtres, qui sont dominés par une force surnaturelle. En effet, les activités sensorielles des animaux, des hommes et des devas vivant dans l'univers matériel sont assujetties à la force surnaturelle qu'on nomme prakrti, ou daivi-maya. Tous en ce monde sont à la poursuite des plaisirs sensoriels, mais nul ne peut y avoir accès en toute indépendance. Et ceux qui se trouvent eux-mêmes sous l'influence de cette force surnaturelle que nous avons décrite ne peuvent croire que Sri Krsna échappe, Lui, à toute sujétion, à toute force supérieure à Lui-même, pour la satisfaction de Ses Sens. Ils ne peuvent comprendre que Ses Sens relèvent de la transcendance. La Brahma-samhita définit pourtant clairement les Sens du Seigneur comme tout-puissants, c'est-à-dire que chacun d'entre eux est à même d'accomplir les activités des autres sens. L'homme aux sens limités ne peut croire que le Seigneur ait le pouvoir de manger par la puissance divine de Son ouie, ou d'engendrer la vie par Son seul regard. Les êtres assujettis par leur existence conditionnée ne peuvent concevoir, même en rêve, de telles activités. Mais la simple pratique du bhakti-yoga donne à chacun de comprendre que le Seigneur et Ses Activités se situent toujours au niveau de l'absolu. Comme le Seigneur l'affirme Lui-même dans la Bhagavad-gita (XVII.55), bhaktya mam abhijanati yavan yas casmi tattvatah; nul ne peut saisir ne serait-ce qu'un fragment des Activités du Seigneur s'il n'est pas un pur bhakta.
puryam kadacit kridadbhir
yadu-bhoja-kumarakaih kopita munayah sepur bhagavan-mata-kovidah
Les compagnons du Seigneur qui jouaient le rôle de jeunes princes, descendants des Yadus et des Bhojas, n'étaient pas des êtres ordinaires. Il était donc impossible qu'ils puissent offenser des saints hommes ou des sages; ceux-ci, tous des purs dévots du Seigneur, n'auraient pu être courroucés par les jeux des princes nés dans la très sainte dynastie des Yadus ou des Bhojas, au sein de laquelle le Seigneur Lui-même était apparu. La malédiction prononcée par les sages contre les princes était donc un autre Divertissement spirituel du Seigneur, celui-là évoquant la colère. Si les princes furent maudits, c'est pour nous faire savoir que même les descendants du Seigneur, qu'aucune action de la nature matérielle n'aurait jamais pu détruire, pouvaient encourir les effets de la colère dé grands bhaktas. En conclusion, il faut prendre grand soin de ne pas commettre d'offenses aux pieds d'un dévot du Seigneur.
tatah katipayair masair
vrsni-bhojandhakadayah yayuh prabhasam samhrsta rathair deva-vimohitah
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |