SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 6 La création de
la forme universelle.
sattvam casya vinirbhinnam
mahan dhisnyam upavisat cittenamsena yenasau vijnanam pratipadyate
sirsno sya dyaur dhara padbhyam
kham nabher udapadyata gunanam vrttayo yesu pratiyante suradayah
atyantikena sattvena
divam devah prapedire dharam rajah-svabhavena panayo ye ca tan anu
La Bhagavad-gita (XIV.14-15) enseigne que les êtres évolués dans la vertu sont promus aux planètes supérieures, édéniques, quand ceux qu'accable la passion habitent les systèmes planétaires intermédiaires, c'est-à-dire la Terre et d'autres planètes similaires. Ceux, toutefois, qui sont envahis par l'ignorance descendent sur les systèmes planétaires inférieurs ou naissent parmi les animaux. Ainsi, les devas, qui sont très élevés dans la vertu, habitent les planètes édéniques. Au-dessous des humains se trouvent les animaux, dont certains, tels la vache, le cheval, le chien, etc., évoluent librement parmi les hommes et bénéficient de leur protection. Le mot atyantikena mérite qu'on s'y attarde. En cultivant la vertu matérielle, on peut s'élever jusqu'aux planètes édéniques, mais en développant de façon excessive la passion et l'ignorance, l'homme en vient à se livrer à l'abattage des animaux alors qu'il est censé les protéger. Ainsi se révèle la nature des influences auxquelles il obéit, et il perd tout espoir de s'élever au niveau de la vertu; il devra choir dans des formes de vie inférieures. Les systèmes planétaires sont jugés inférieurs ou supérieurs en fonction des catégories d'êtres qui les habitent.
tartiyena svabhavena
bhagavan-nabhim asritah ubhayor antaram vyoma ye rudra-parsadam ganah
Cette sphère intermédiaire de l'espace se nomme Bhuvarloka, ainsi que le confirment Srila Visvanatha Cakravarti et Srila Jiva Gosvami. La Bhagavad-gita enseigne, par ailleurs, que les êtres évoluant dans la passion habitent les régions intermédiaires. Ceux que gouverne la vertu sont élevés jusqu'aux planètes des devas, ceux que domine la passion obtiennent de vivre parmi les humains, et ceux qu'enveloppe l'ignorance rejoignent les espèces animales ou les spectres. Il n'y a ici aucune contradiction. Divers êtres vivent en diverses régions de l'univers, sur différentes planètes, et ce, en fonction de la nature qu'ils ont acquise sous l'influence des gunas.
mukhato vartata brahma
purusasya kurudvaha yas tunmukhatvad varnanam mukhyo bhud brahmano guruh
Ainsi que le confirme la Bhagavad-gita (IV.13), les quatre varnas se sont développés selon les diverses parties du corps de la forme universelle. Ces divisions corporelles sont la bouche, les bras, le ventre et les jambes. On nomme brahmanas ceux qui se trouvent dans la bouche de la forme universelle, ksatriyas ceux qui se trouvent sur ses bras, vaisyas ceux qui se trouvent sur son ventre, et sudras ceux qui se trouvent sur ses jambes. Ainsi, tous les êtres correspondent à une partie du corps de l'Etre Suprême dans Sa forme gigantesque, la visva-rupa. Et aucun varna ne devrait être jugé inférieur à un autre du fait de sa situation sur telle ou telle partie du corps de la forme universelle. Prenons l'exemple de notre propre corps; tenons-nous nos jambes pour inférieures? Chaque partie du corps a son importance, même si, en dernière analyse, la bouche occupe la fonction la plus stratégique. En effet, si d'autres parties du corps lui sont enlevées, un homme peut continu à vivre; mais qu'on le prive de sa bouche, et il ne peut subsister. Cette partie essentielle du corps du Seigneur est donc assignée aux brahmanas, qui sont attachés à la sagesse védique. Quiconque se tourne vers les activités matérielles plutôt que vers la connaissance védique ne peut être qualifié de brahmana, même s'il est né dans une famille de brahmanas ou d'un père brahmana. Autrement dit, le fait d'avoir pour père un brahmana ne nous rend pas nécessairement dignes de ce titre. La première qualité d'un brahmana réside dans son intérêt pour la sagesse védique. Les Vedas se trouvent sur les lèvres du Seigneur; par conséquent, quiconque adopte la sagesse védique s'apparente à la bouche du Seigneur, et devient par là un brahmana. Par ailleurs, cet intérêt pour la sagesse védique n'est pas réservé à telle ou telle classe de la société. Tout homme, à quelque famille qu'il appartienne ou de quelque partie du monde qu'il soit, peut se tourner vers la sagesse védique et devenir ainsi un brahmana authentique. Le véritable brahmana est un précepteur naturel, un maître spirituel pour tous les hommes. A moins de posséder la connaissance védique, nul ne peut devenir maître spirituel. Et connaître parfaitement les Vedas revient à connaître Dieu, la Personne Suprême, lequel représente le but du savoir védique, le Vedanta. Un homme se situant au niveau du Brahman impersonnel et n'ayant aucune information sur le Seigneur Suprême peut certes devenir un brahmana, mais pas un maître spirituel. C'est ce qu'enseigne le Padma Purana:
Celui qui connaît bien la sagesse védique est un brahmana. Mais seul le brahmana qui est un pur vaisnava et qui saisit les finesses de la science de Krsna, peut devenir maître spirituel. (1) C.c.,Madhya 8.128
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