SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 4 CHAPITRE 12 Dhruva Maharaja retourne
au monde spirituel.
maitreya uvaca
dhruvam nivrttam pratibuddhya vaisasad apeta-manyum bhagavan dhanesvarah tatragatas carana-yaksa-kinnaraih samstuyamano nyavadat krtanjalim
O cher Vidura, sa colère apaisée, Dhruva Maharaja cessa de massacrer les Yaksas. Mis au courant de ces événements, Kuvera, le bienheureux maître des richesses célestes, apparut à Dhruva. Tandis que les Yaksas, les Kinnaras et les Caranas l'adoraient, il s'adressa au roi, qui se tenait devant lui les mains jointes.
dhanada uvaca
bho bhoh ksatriya-dayada paritusto smi te nagha yat tvam pitamahadesad vairam dustyajam atyajah
O fils de ksatriya, toi qui es sans reproche, je suis très heureux de savoir que sur les conseils de ton grand-père, tu as renoncé à ton animosité, cette passion qu'il est si difficile de vaincre. Je suis très satisfait de toi.
na bhavan avadhid yaksan
na yaksa bhrataram tava kala eva hi bhutanam prabhur apyaya-bhavayoh
Le trésorier des devas s'était adressé à Dhruva Maharaja en lui disant qu'il était exempt de toute faute. Ce dernier, en effet, se considérant responsable de la mort de nombreux Yaksas, aurait pu se juger coupable, et c'est pourquoi Kuvera lui affirma qu'en réalité il n'en avait tué aucun; aussi n'y avait-il effectivement aucune trace de péché en lui. Somme toute, il avait fait son devoir de roi, tel qu'il est établi par les lois de la nature. Kuvera lui précisa également: "Ne pense pas non plus que ton frère ait été tué par les Yaksas; il est mort en temps voulu, tué par les lois de la nature. C'est le temps éternel, l'un des aspects du Seigneur, qui, en dernière analyse, est responsable de toute génèse et anéantissement. Tu n'es pas responsable de ces événements."
aham tvam ity apartha dhir
ajnanat purusasya hi svapnivabhaty atad-dhyanad yaya bandha-viparyayau
La conception du "moi" et du "toi", ou aham tvam, sépares l'un de l'autre, est due à notre oubli de la relation éternelle qui nous unit à Dieu. Krsna, la Personne Suprême, est au centre de toutes les relations, et nous sommes tous des parcelles de Sa Personne, tout comme les bras et les jambes sont des parties du corps. Lorsque nous parvenons à comprendre réellement qu'un lien éternel nous unit au Seigneur Suprême, cette distinction, qui repose sur une conception corporelle de l'existence, disparaît naturellement. Pour reprendre l'exemple précédent, le bras et la jambe sont des menbres bien distincts, mais lorsque tous deux sont utilisés au service du corps dans son ensemble, il n'existe plus de distinction entre eux. En effet, bras et jambes font partie du corps et tous les organes et les membres, agissant conjointement, forment le corps en tant que tout unique. De même, lorsque les êtres agissent dans la conscience de Krsna, il n'existe plus de distinction telle que "moi" et "toi" puisque tous participent au service du Seigneur. En effet, le Seigneur étant absolu, les services qui Lui sont offerts le sont également. Bien que, comme les bras et les jambes, les êtres aient des fonctions différentes, ils ne font qu'un et participent d'une même nature, étant donné que tous leurs actes ont pour but le service de Dieu, la Personne Suprême. Il convient toutefois de ne pas mélanger ce concept avec celui des philosophes mayavadis, selon lesquels "tout est un". La véritable connaissance consiste à savoir que le bras, la jambe et le corps sont des entités distinctes, mais qu'ils forment ensemble un tout unique. Dès que l'être vivant pense être indépendant, il commence son existence matérielle conditionnée. La conception d'une existente indépendante est donc comparable à un rêve. Sachons plutôt nous établir dans la conscience de Krsna, notre position originelle; nous serons alors libérés de l'asservissement à l'existence matérielle.
tad gaccha dhruva bhadram te
bhagavantam adhoksajam sarva-bhutatma-bhavena sarva-bhutatma-vigraham
Dans ce verset, le mot vigraham signifiant "ayant une Forme spécifique" a une grande importance, car il indique qu'en dernière analyse, la Vérité Absolue est Dieu, la Personne Suprême. La Brahma-samhita précise à ce propos, sac-cid-ananda-vigrahah: Il possède bien une Forme, mais celle-ci se distingue de toute forme matérielle, quelle qu'elle soit. Du fait que les êtres distincts constituent l'énergie marginale de la Forme suprême, ils ne sont pas différents de celle-ci, sans pour autant Lui être identiques. Il est ici recommandé à Dhruva Maharaja de servir la Forme suprême car, ce faisant, il servira toute autre forme individuelle. A titre d'exemple, un arbre possède une forme propre, et si l'on en arrose les racines, les autres parties de cet arbre —les branches, les feuilles, les fleurs et les fruits, qui ont, eux aussi, leurs formes propres— sont tout naturellement nourries. En d'autres termes, ce verset réfute la conception mayavada selon laquelle la Vérité Absolue, étant le Tout complet, devrait être dénuée de forme; il établit nettement, au contraire, que la Vérité Absolue possède une Forme et jouit néanmoins de l'omniprésence. Rien n'est indépendant de l'Etre Suprême.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |