SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8 CHAPITRE 16 Le voeu du payo-vrata.
sri-suka uvaca
evam putresu nastesu deva-mataditis tada hrte tri-vistape daityaih paryatapyad anathavat
O roi, quand les fils d'Aditi, les devas, eurent ainsi disparu des cieux et que les asuras eurent occupé leurs places, Aditi se mit à se lamenter, comme si elle n'avait pas de protecteur.
ekada kasyapas tasya
asramam bhagavan agat nirutsavam niranandam samadher viratas cirat
sa patnim dina-vadanam
krtasana-parigrahah sabhajito yatha-nyayam idam aha kurudvaha
apy abhadram na vipranam
bhadre loke dhunagatam na dharmasya na lokasya mrtyos chandanuvartinah
Il existe des devoirs prescrits pour tous les habitants du monde matériel, surtout pour les brahmanas, mais aussi pour les gens en général, qui sont sujets aux caprices de la mort. Kasyapa Muni se demandait si les principes régulateurs, qui existent dans l'intérêt de chacun, n'avaient pas été transgressés. En conséquence, il continua de poser des questions, comme nous le verrons dans les versets suivants.
api vakusalam kincid
grhesu grha-medhini dharmasyarthasya kamasya yatra yogo hy ayoginam
Dans ce verset, Kasyapa Muni s'adresse à Aditi par les mots grha-medhini, qui signifient "celle qui est satisfaite par une vie de famille axée sur la satisfaction des sens". Généralement, ceux qui se trouvent dans la vie de famille poursuivent la satisfaction des sens dans le champ des activités accomplies pour des résultats matériels. Ces grhamedhis n'ont qu'un but dans la vie: la satisfaction des sens. Voilà pourquoi les Ecritures disent: yan maithunadi-grhamedhi-sukham hi tuccham —la vie de famille se fonde sur la satisfaction des sens, et par conséquent le bonheur qui en dérive est très maigre. Pourtant, le système védique s'étend à tellement de domaines que même dans la vie de famille on peut ajuster ses activités selon les principes régulateurs du dharma, de l'artha, du kama et de la moksa. Le but de l'homme doit être d'atteindre la libération, mais parce qu'on ne peut abandonner d'un coup la recherche de la satisfaction des sens, il existe dans les sastras des injonctions qui expliquent comment suivre les règles de la religion, du développement économique et de la satisfaction des sens. Comme l'explique le Srimad-Bhagavatam (1.2.9): dharmasya hy apavargyasya nartho rthayo-pakalpate —"Toutes les activités sociales de l'homme doivent avoir pour but ultime la libération; aucune ne doit être accomplie en vue de quelque bienfait matériel." Ceux qui ont fondé un foyer ne doivent pas penser que la religion est faite pour améliorer la satisfaction des sens dans le cadre de la vie de famille. Celle-ci est aussi faite pour s'élever dans la compréhension spirituelle, par laquelle on peut finalement se libérer de l'emprise de la matière. Il faut rester dans la vie de famille en se donnant pour objectif de comprendre le but ultime de l'existence (tattva-jijnasa). Alors ce mode de vie sera aussi valable que celui d'un yogi. Kasyapa Muni demanda donc à sa femme si les règles de la religion, de la prospérité et de la satisfaction des sens étaient respectées comme le demandent les injonctions des sastras. Dès que l'on dévie de ces injonctions, le but même de la vie de famille est immédiatement perdu dans la confusion.
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