SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8
CHAPITRE 19

Sri Vamanadeva
demande la charité à
Bali Maharaja.

VERSET 16

tasmat tvatto mahim isad
vrne ham varadarsabhat
padani trini daityendra
sammitani pada mama

TRADUCTION

O roi des Daityas, à Ta Majesté qui vient d'une si noble famille et qui peut faire la charité avec munificence, Je ne demanderai que trois enjambées de terre, mesurées selon Mes pas.

TENEUR ET PORTEE

Sri Vamanadeva désirait trois enjambées de terre, selon la mesure de Ses propres pas. Il ne voulait pas plus que le nécessaire. Cependant, bien qu'Il prétendît être un enfant ordinaire, Il désirait en fait la terre qui correspondait aux systèmes planétaires supérieur, moyen et inférieur, tout cela pour montrer la puissance de Dieu, la Personne Suprême.

VERSET 17

nanyat te kamaye rajan
vadanyaj jagad-isvarat
nainah prapnoti vai vidvan
yavad-artha-pratigrahah

TRADUCTION

O roi, toi qui règnes sur l'univers entier, bien que tu sois très généreux et en mesure de Me donner autant de terre que Je désire, Je ne veux rien de toi qui ne Me soit pas nécessaire. Si un sage brahmana n'accepte des dons charitables que pour couvrir ses besoins, il ne s'empêtre pas dans les actes pécheurs.

TENEUR ET PORTEE

Un brahmana ou un sannyasi est habilité à demander la charité à autrui, mais s'il prend plus que le nécessaire il devient coupable. Nul ne peut utiliser les biens du Seigneur au-delà du nécessaire. Sri Vamanadeva faisait savoir indirectement à Bali Maharaja qu'il occupait plus de terre que ce qu'il lui fallait. Dans le monde matériel, toutes les souffrances sont dues à l'extravagance. On acquiert de l'argent de façon extravagante et on le dépense de la même manière. De tels agissements sont répréhensibles. Tout appartient à Dieu, la Personne Suprême, et tous les êtres vivants, qui sont les fils du Seigneur Suprême, ont le droit d'utiliser la propriété de leur père suprême; cependant, on ne doit pas prendre plus que ce qui est nécessaire. Ce principe doit surtout être suivi par les brahmanas et les sannyasis qui sont entretenus par les autres membres de la société. Vamanadeva représentait donc le mendiant idéal, car Il ne demandait que trois pas de terre. Bien entendu, il existe une différence entre Ses pas et ceux d'un être vivant ordinaire. Dieu, la Personne Suprême, par Son inconcevable puissance, peut occuper l'univers entier, soit les systèmes planétaires supérieur, moyen et inférieur, par la grandeur infinie de Ses pas.

VERSET 18

sri-balir uvaca
aho brahmana-dayada
vacas te vrddha-sammatah
tvam balo balisa-matih
svartham praty abudho yatha

TRADUCTION

Bali Maharaja dit:
O fils de brahmana, Tes instructions valent celles des anciens et des sages. Cependant, Tu n'es qu'un petit garçon et Ton intelligence est insuffisante. Aussi n'es-Tu pas très prudent en ce qui concerne Ton intérêt.

TENEUR ET PORTEE

Dieu, la Personne Suprême, trouvant Sa plénitude en Lui-même, n'a certes rien à désirer pour Son propre intérêt. Sri Vamanadeva ne S'était donc pas rendu auprès de Bali Maharaja pour Son propre intérêt. Comme le mentionne la Bhagavad-gita (5.29): bhoktaram yajna-tapasam sarva-loka-mahesvaram. Le Seigneur est le propriétaire de toutes les planètes, dans les mondes matériel comme spirituel. Pourquoi aurait-Il besoin de terre? Bali Maharaja dit avec juste raison que Sri Vamanadeva n'était pas du tout prudent en ce qui concerne Son intérêt personnel. Le Seigneur S'était rendu auprès de Bali Maharaja non pour Son propre intérêt, mais pour celui de Ses bhaktas. Les bhaktas sacrifient tout intérêt personnel pour satisfaire le Seigneur Suprême, et de la même façon, Celui-ci, bien qu'Il n'ait aucun intérêt personnel à satisfaire, peut tout faire lorsqu'il s'agit de servir les intérêts de Ses bhaktas. Celui qui trouve sa plénitude en lui-même n'a pas d'intérêt personnel.

VERSET 19

mam vacobhih samaradhya
lokanam ekam isvaram
pada-trayam vrnite yo
buddhiman dvipa-dasusam

TRADUCTION

Je suis en mesure de Te donner une île entière car les trois divisions de l'univers m'appartiennent. Tu es venu me prendre quelque chose et Tu m'as satisfait par Tes paroles aimables; pourtant Tu ne demandes que trois pas de terre. Tu n'es donc pas très intelligent.

TENEUR ET PORTEE

Selon le point de vue védique, l'univers entier représente un océan d'espace. Dans cet océan, il existe d'innombrables planètes, et chacune d'elles est appelée une dvipa, ou une île. Quand Sri Vamanadeva vint trouver Bali Maharaja, celui-ci était en fait en possession de toutes les dvipas, ou îles de l'espace. Bali Maharaja était très heureux de voir Vamanadeva et il était disposé à Lui donner autant de terre qu'Il pourrait lui en demander; mais comme Sri Vamanadeva ne lui demanda que trois pas de terre, il Le jugea peu intelligent.

VERSET 20

na puman mam upavrajya
bhuyo yacitum arhati
tasmad vrttikarim bhumim
vato kamam praticcha me

TRADUCTION

0 petit garçon, celui qui vient à moi pour mendier quelque chose ne doit pas avoir à demander quoi que ce soit d'autre ailleurs. En conséquence, si Tu le désires, Tu peux me demander autant de terre que ce qui Te sera nécessaire pour subsister.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare