SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8
CHAPITRE 19

Sri Vamanadeva
demande la charité à
Bali Maharaja.

VERSET 41

parag riktam apurnam va
aksaram yat tad om iti
yat kincid om iti bruyat
tena ricyeta vai puman
bhiksave sarvam om kurvan
nalam kamena catmane

TRADUCTION

Le fait de prononcer le mot "om" implique la séparation d'avec ses richesses. En d'autres termes, en prononçant ce mot, l'homme se libère de l'attachement à l'argent parce que celui-ci lui est alors enlevé. Se trouver sans argent n'est pas très agréable, car dans cette situation on ne peut combler ses désirs. Autrement dit, prononcer le mot "om" conduit à la misère. Surtout si l'on fait la charité à un pauvre ou à un mendiant, on ne parviendra ni à la réalisation spirituelle ni à la satisfaction des sens.

TENEUR ET PORTEE

Maharaja Bali voulait tout donner à Vamanadeva, qui S'était présenté comme un mendiant, mais Sukracarya, maître spirituel de sa famille selon une lignée héréditaire, ne put apprécier la promesse de Maharaja Bali. Il s'appuya sur les Vedas pour démontrer qu'il ne faut pas tout donner à un homme pauvre. Au contraire, quand un pauvre se présente pour demander la charité, il faut mentir et lui dire: "Je t'ai donné tout ce que j'avais. Je n'ai rien de plus." Il ne s'agit surtout pas de tout lui donner. En fait, le mot om est rattaché à om tat sat, la Vérité Absolue. L'omkara est censé libérer de tout attachement à l'argent, car celui-ci doit être utilisé au service de Dieu, la Personne Suprême. La tendance de la civilisation moderne est de donner de l'argent en charité aux pauvres. Un tel acte n'a aucune valeur spirituelle, car nous voyons en fait que, malgré de nombreux hôpitaux et autres institutions ou fondations pour les pauvres, il existera toujours une classe de gens pauvres à cause des trois modes d'influence de la nature matérielle. La pauvreté n'a pas été chassée de la société humaine en dépit de toutes les institutions charitables. Il est donc recommandé ici: bhiksave sarvam om kurvan nalam kamena catmane. Il ne faut pas tout donner aux pauvres qui mendient.

La meilleure solution est celle du Mouvement pour la Conscience de Krsna. Ce mouvement fait toujours preuve de bienveillance envers les pauvres: non seulement il les nourrit, mais il les éclaire aussi en leur enseignant comment devenir conscients de Krsna. Nous ouvrons, pour cela, des milliers de centres à l'intention de ceux qui sont pauvres, aussi bien en argent qu'en connaissance, afin de les éclairer dans la conscience de Krsna. Ils peuvent alors transformer leur caractère en apprenant à éviter la sexualité illicite, l'usage de drogues ou d'excitants, la consommation de chair animale et les jeux de hasard; ces activités sont des plus répréhensibles et entraînent la souffrance, vie après vie. La meilleure façon d'utiliser son argent est de fonder un tel centre, ouvert à tous et permettant aux gens d'améliorer leur caractère. Ils peuvent y vivre confortablement sans manquer d'aucune des nécessités vitales, mais tout en étant guidés spirituellement. Ils peuvent ainsi vivre heureux et préserver du temps pour progresser dans la conscience de Krsna. Celui qui possède de l'argent ne devrait pas le gaspiller. L'argent devrait être utilisé pour faire aller de l'avant ce Mouvement pour la Conscience de Krsna de telle sorte que la société entière devienne heureuse, prospère et pleine d'espoir de retourner en sa demeure originelle, auprès de Dieu. Il existe un mantra védique à cet égard:

parag va etad riktam aksaram yad etad om iti tad yat kincid om iti
ahatraivasmai tad ricyate. sa yat sarvam om kuryad ricyad atmanam sa
kamebhyo nalam syat.

VERSET 42

athaitat purnam abhyatmam
yac ca nety anrtam vacah
sarvam nety anrtam bruyat
sa duskirtih svasan mrtah

TRADUCTION

En conséquence, la meilleure chose à faire est de dire non. Bien qu'il s'agisse d'un mensonge, il protège complètement, attire sur soi la compassion d'autrui et donne toute facilité pour collecter de l'argent pour soi-même. Toutefois, celui qui prétend constamment ne rien avoir est condamné, car il ne vaut guère mieux qu'un cadavre bien qu'il soit vivant, ou devrait être tué tandis qu'il respire encore.

TENEUR ET PORTEE

Les mendiants se présentent toujours comme étant dénués de tout, et cela peut être bien pour eux dans un sens: de cette façon, ils sont assurés de ne pas perdre leur argent et ils attirent toujours l'attention et la compassion d'autrui, récupérant ainsi des aumônes. Mais ce procédé est aussi condamné. Celui qui continue délibérément cette mendicité professionnelle est comme déjà mort même s'il respire encore, ou bien, selon une autre interprétation, un tel fourbe devrait être tué alors qu'il respire encore. La conclusion védique à cet égard s'énonce comme suit: athaitat purnam abhyatmam yan neti sa yat sarvam neti bruyat papikasya kirtir jayate. sainam tatraiva hanyat. Celui qui toujours se présente comme dénué de tout et collecte ainsi de l'argent par mendicité devrait être tué (sainam tatraiva hanyat).

VERSET 43

strisu narma-vivahe ca
vrtty-arthe prana-sankate
go-brahmanarthe himsayam
nanrtam syaj jugupsitam

TRADUCTION

Le mensonge n'est jamais condamné s'il s'agi, de flatter une femme pour la rendre soumise, lorsqu'on plaisante, pour une cérémonie de mariage, pour subvenir à ses besoins, quand sa vie est en danger, pour protéger les vaches et la culture brahmanique, ou encore pour sauver une personne des griffes de son ennemi.

Ainsi s'achèvent les enseignements de Bhaktivedanta sur le dix-neuvième chapitre du huitième Chant du Srimad-Bhagavatam, intitulé: "Sri Vamanadeva demande la charité à Bali Maharaja".


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare