SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8 CHAPITRE 22 Bali Maharaja abandonne
sa vie au Seigneur Suprême.
sri-suka uvaca
evam viprakrto rajan balir bhagavatasurah bhidyamano py abhinnatma pratyahaviklavam vacah
O roi, bien que pour un observateur superficiel, Dieu, la Personne Suprême, ait semblé avoir agi avec malveillance envers Bali Maharaja, ce dernier restait ferme dans sa détermination. Considérant n'avoir pas rempli sa promesse, il prononça les paroles suivantes.
sri-balir uvaca
yady uttamasloka bhavan mameritam vaco vyalikam sura-varya manyate karomy rtam tan na bhavet pralambhanam padam trtiyam kuru sirsni me nijam
O sublime Personne Divine, Toi que tous les devas vénèrent comme suprême, peut-être penses-Tu que ma promesse se montre fausse, mais je vais faire en sorte de la rendre véridique. Je ne peux pas ne pas tenir ma promesse; veuille donc placer Ton pied pareil-au-lotus sur ma tête, en un troisième pas.
Bali Maharaja pouvait comprendre le jeu de Sri Vamanadeva, qui avait pris le parti des devas et S'était présenté à lui comme un mendiant. Bien que l'intention du Seigneur ait été de le tromper, Bali Maharaja y prit plaisir, comprenant que le Seigneur trompe Son dévot afin de glorifier sa position. On dit que Dieu est bon, et c'est vrai. Qu'Il trompe ou récompense, Il est toujours bon. Bali Maharaja s'adressa donc à Lui en tant qu'Uttamasloka. "O Seigneur", dit-il, "on chante toujours Tes gloires par des hymnes sublimes. Tu T'es déguisé afin de me tromper, dans l'intérêt des devas; affirmant que Tu ne voulais que trois pas de terre, Tu as grandi ensuite Ton Corps à tel point qu'en deux pas Tu couvris l'univers entier. Comme Tu oeuvrais pour le bien de Tes dévots, Tu n'as pas jugé que c'était de la tromperie. Cela importe peu. Je ne peux être considéré comme un bhakta. Néanmoins, puisque Tu es venu mendier auprès de moi —bien que Tu sois l'époux de la fortune—, je dois Te satisfaire le mieux que je peux. S'il Te plaît, ne pense pas que j'ai voulu Te tromper; je dois remplir ma promesse. Je possède encore un bien: mon corps. Tu as pris mes richesses, mais je possède encore mon corps. Veuille faire Ton troisième pas sur ma tête, tandis que je place mon corps de façon à Te satisfaire." On peut se demander comment la tête de Bali Maharaja pouvait suffire au troisième pas du Seigneur, puisqu'Il avait couvert l'univers entier avec deux pas. Bali Maharaja, toutefois, pensait que celui qui possède des biens doit être plus grand encore que ses possessions. Ainsi, bien que le Seigneur lui ait enlevé tous ses biens, la tête de Bali Maharaja —le possesseur de ces biens— pouvait présenter assez de place pour le troisième pas du Seigneur.
bibhemi naham nirayat pada-cyuto
na pasa-bandhad vyasanad duratyayat naivartha-krcchrad bhavato vinigrahad asadhu-vadad bhrsam udvije yatha
Bien que totalement soumis à Dieu, la Personne Suprême, Bali Maharaja ne pouvait accepter d'être diffamé pour avoir trompé un brahmana-brahmacari. Assez soucieux de sa réputation, il réfléchit profondément au moyen d'éviter la diffamation. Le Seigneur, à cette fin, lui donna donc un bon conseil: il devait offrir sa tête. Un vaisnava ne craint aucune punition. Narayana-parah sarve na kutascana bibhyati (S.B.,6.17.28).
pumsam slaghyatamam manye
dandam arhattamarpitam yam na mata pita bhrata suhrdas cadisanti hi
Le bhakta reçoit comme la plus grande des miséricordes la punition attribuée par Dieu, la Personne Suprême.
tvam nunam asuranam nah
paroksah paramo guruh yo no neka-madandhanam vibhramsam caksur adisat
Bali Maharaja considérait Dieu, la Personne Suprême, comme un meilleur ami pour les asuras que pour les devas. Ici-bas, plus on obtient de biens matériels et plus on devient aveugle à la vie spirituelle. Les devas sont des dévots du Seigneur attirés par les biens matériels. Bien que le Seigneur ne soit pas apparemment du côté des asuras, Il agit cependant toujours comme leur ami et bienfaiteur en leur enlevant leurs positions reposant sur l'orgueil. Cet orgueil les égare, et le Seigneur Suprême leur enlève donc leur position, leur montrant ainsi une faveur spéciale.
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