SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8
CHAPITRE 8

Le barattage de
l'océan de lait.

VERSET 11

abhisecanika bhumir
aharat sakalausadhih
gavah panca pavitrani
vasanto madhu-madhavau

TRADUCTION

La Terre devint une personne et ramassa pour elle toutes sortes d'herbes et de plantes médicinales nécessaires à l'installation de la murti. Les vaches lui donnèrent cinq produits: du lait, du yaourt, du ghi, de l'urine et de la bouse, et le printemps personnifié rassembla tous les produits de saison poussant durant les mois de caitra et vaisakha [avril et mai].

TENEUR ET PORTEE

Le panca-gavya, les cinq produits dérivés de la vache —le lait, le yaourt, le ghi, la bouse et l'urine—, est nécessaire à toutes les cérémonies rituelles exécutées selon les injonctions védiques. La bouse et l'urine de vache sont pures, et puisqu'on accorde de l'importance même aux excréments et à l'urine de cet animal, nous pouvons imaginer combien cet animal est important pour la civilisation humaine. Aussi, Dieu, la Personne Suprême, Krsna, préconise Lui-même go-raksya, la protection des vaches. Les hommes civilisés qui suivent le système du varnasrama, surtout ceux qui se consacrent à l'agriculture et au commerce (les vaisyas), doivent donner toute protection aux vaches. Malheureusement, comme les gens dans cet âge de Kali sont tous mandah, mauvais, et sumanda-matayah, fourvoyés par de fausses conceptions de la vie, ils tuent les vaches par milliers. De ce fait, ils restent pauvres en conscience spirituelle et la nature les tourmente de nombreuses façons, surtout sous l'aspect de maladies incurables, comme le cancer, et de guerres fréquentes entre nations. Tant que la société humaine continuera à permettre l'abattage régulier des vaches dans les abattoirs, il ne saurait être question de paix et de prospérité.

VERSET 12

rsayah kalpayam cakrur
abhisekam yatha-vidhi
jagur bhadrani gandharva
natyas ca nanrtur jaguh

TRADUCTION

Les grands sages accomplirent la cérémonie du bain en l'honneur de la déesse de la fortune conformément aux Ecritures autorisées, les Gandharvas entonnèrent des mantras védiques amenant toute heureuse fortune, et les danseuses professionnelles évoluèrent gracieusement et chantèrent les hymnes autorisés, prescrits dans les Vedas.

VERSET 13

megha mrdanga-panava-
murajanaka-gomukhan
vyanadayan sankha-venu-
vinas tumula-nihsvanan

TRADUCTION

Les nuages sous leur forme personnifiée battaient différentes sortes de tambours, tels que des mrdangas, des panavas, des murajas et des anakas. Ils soufflaient aussi dans des conques et des clairons appelés gomukhas, et jouaient de la flûte et des instruments à cordes. Tous ces instruments combinés faisaient une musique retentissante.

VERSET 14

tato bhisisicur devim
sriyam padma-karam satim
digibhah purna-kalasaih
sukta-vakyair dvijeritaih

TRADUCTION

Après cela, de grands éléphants venus de toutes les directions portèrent d'énormes cruches pleines d'eau du Gange et baignèrent la déesse de la fortune au son de mantras védiques chantés par des brahmanas érudits. Durant cette consécration, mère Laksmi, une fleur de lotus à la main, gardait sa prestance naturelle et paraissait très belle. La déesse de la fortune est la plus chaste des femmes, car elle ne connaît personne d'autre que Dieu, la Personne Suprême.

TENEUR ET PORTEE

La déesse de la fortune, Laksmi, est qualifiée de sriyam dans ce verset, ce qui signifie qu'elle possède les six perfections —la richesse, la force, l'influence, la beauté, la connaissance et le renoncement. C'est elle qui confère ces perfections. Laksmi est ici appelée devi, la déesse, car à Vaikuntha elle procure toutes richesses à Dieu, la Personne Suprême, et à Ses dévots, qui peuvent ainsi jouir de la vie naturelle qu'offrent les planètes Vaikunthas. Dieu, la Personne Suprême, a plaisir à être avec Sa compagne, la déesse de la fortune, qui tient une fleur de lotus à la main. Dans ce verset, mère Laksmi est qualifiée de sati, ou suprêmement chaste, parce que son attention ne se détourne jamais de Dieu pour se porter sur quelqu'un d'autre.

VERSET 15

samudrah pita-kauseya-
vasasi samupaharat
varunah srajam vaijayantim
madhuna matta-satpadam

TRADUCTION

L'océan, source de tous les joyaux précieux, présenta les parties supérieure et inférieure d'un vêtement de soie jaune. Le deva-maître de l'eau, Varuna, offrit des guirlandes de fleurs entourées d'abeilles à six pattes, enivrées de miel.

TENEUR ET PORTEE

Lors de la cérémonie d'abhiseka où l'on baigne la murti à l'aide de différents liquides, comme du lait, du miel, du yaourt, du ghi, de la bouse et de l'urine de vache, il est de coutume de procurer des vêtements jaunes. La cérémonie d'abhiseka en l'honneur de la déesse de la fortune fut donc accomplie selon les principes védiques habituels.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare