karanani nibodha me
sankhye kritante proktani
siddhaye sarva-karmanam
adhisthanam tatha karta
karanam ca prithag-vidham
vividhas ca prithak cesta
daivam caivatra pancamam
Laisse-Moi t'instruire, ô Arjuna aux-bras-puissants, des cinq facteurs de l'acte, que décrit la philosophie du sankhya: ils sont le lieu, l'auteur, les sens, l'effort et, surtout, l'Ame Suprême.
On peut se demander pourquoi, si tout acte doit entraîner une conséquence, l'homme conscient de Krsna n'a pas à jouir ou à souffrir de suites à ses actes. Pour en faire la démonstration, le Seigneur Se réfère à la philosophie du Vedanta. Il enseigne qu'il est cinq causes à tout acte, cinq causes à leur succès, et qu'on se doit de les connaître. Le sankhya représente la base du savoir, et le Vedanta, la somme du savoir, ce que reconnaissent tous les grands acaryas. Même Sankaracarya accepte comme tel le Vedanta-sutra. Un Ecrit faisant telle autorité mérite donc qu'on le consulte.
L'ultime volonté se trouve investie en l'Ame Suprême, comme l'enseigne la Bhagavad-gita, et cette Ame Suprême engage chacun en des actes spécifiques. L'acte accompli sous Sa direction, qu'Elle donne de l'intérieur, n'engendre nulle conséquence, en cette vie comme en la prochaine.
Les instruments de l'acte sont les sens; à travers eux, l'âme agit de diverses manières, et pour chaque acte, elle fournit un effort particulier. Mais en dernier lieu, tous les actes de l'être dépendent de la volonté de l'Ame Suprême, sise dans le coeur de chacun en tant que son ami. Le Seigneur est donc, dans l'acte, la cause suprême. Voilà pourquoi celui qui agit dans la conscience de Krsna sous la direction de l'Ame Suprême sise en son coeur, n'est lié par aucun de ses actes. L'homme tout entier établi dans la conscience de Krsna n'est pas, en fait, redevable de ses actes; pour lui, tout repose sur la volonté suprême, l'Ame Suprême, Dieu, l'Etre Souverain.