SRIMAD BHAGAVATAM - CHANT 7 CHAPITRE 4 VERSET 40

nadati kvacid utkantho
vilajjo nrtyati kvacit
kvacit tad-bhavana-yuktas
tanmayo nucakara ha

TRADUCTION

Parfois, voyant le Seigneur Suprême, Prahlada Maharaja L'appelait à haute voix, tant il se languissait loin de Lui. La grande joie qu'il ressentait lui faisait parfois perdre sa timidité et il se mettait à danser d'extase; d'autres fois, pleinement absorbé en la pensée de Krsna, il avait l'impression de ne plus faire qu'Un avec le Seigneur et imitait Ses Divertissements.

TENEUR ET PORTEE

Prahlada Maharaja sentait parfois le Seigneur très loin de lui, et L'appelait alors à grands cris. Puis, lorsqu'il voyait le Seigneur présent devant lui, il débordait de joie. A d'autres moments, se considérant Un avec le Suprême, il imitait Ses Divertissements, et ressentant la séparation, il montrait parfois des signes de folie. Toutes ces émotions du bhakta ne sont guère appréciées des impersonnalistes. Il faut toujours pousser plus loin sa compréhension du spirituel. Le premier niveau de prise de conscience correspond au Brahman impersonnel, mais il faut ensuite s'élever jusqu'à la réalisation du Paramatma, et enfin à celle de Dieu, la Personne Suprême, que le bhakta adore par des sentiments spirituels dans une relation dite santa, dasya, sakhya, vatsalya ou madhurya. Dans le cas de Prahlada Maharaja, il s'agit d'une relation d'amour filial (vatsalya). De même qu'un enfant pleure lorsque sa mère le quitte, Prahlada Maharaja se mettait à pleurer (nadati) lorsqu'il sentait le Seigneur loin de lui. Toujours selon le même ordre d'idée, un bhakta comme Prahlada voit parfois le Seigneur venir à lui dans le lointain pour le consoler, comme une mère répond aux appels de son enfant en disant: "Mon cher enfant, ne pleure pas. Je viens." Alors, le bhakta se met à danser, sans se soucier de son entourage ni des circonstances dans lesquelles il se trouve, en pensant: "Voici mon Seigneur! Le Seigneur vient à moi!" Débordant d'extase, le bhakta imite également parfois les Divertissements du Seigneur, tout comme les jeunes pâtres qui s'amusaient à imiter les animaux de la jungle. Cependant, il ne devient pas véritablement le Seigneur. Si Prahlada Maharaja put connaître toutes les extases spirituelles mentionnées dans ces pages, c'est en raison de son haut niveau de compréhension spirituelle.