SRIMAD BHAGAVATAM - CHANT 7 CHAPITRE 7 VERSET 42

sukhaya duhkha-moksaya
sankalpa iha karminah
sadapnotihaya duhkham
anihayah sukhavrtah

TRADUCTION

Dans ce monde matériel, chaque matérialiste désire accroître son bonheur et réduire son malheur; tous ses actes sont orientés dans ce sens. Mais en réalité, on n'est heureux que dans la mesure où l'on ne s'efforce pas de le devenir; dès que l'on commence à agir en vue du bonheur, on commence également à souffrir.

TENEUR ET PORTEE

Ainsi que l'explique la Bhagavad-gita (3.27), chaque âme conditionnée est prisonnière des lois de la nature matérielle: prakrteh kriyamanani gunaih karmani sarvasah. Chacun obtient un type de corps particulier par les soins de la nature matérielle et suivant la volonté de Dieu, la Personne Suprême.

isvarah sarva-bhutanam
hrd-dese rjuna tisthati
bhramayan sarva-bhutani
yantrarudhani mayaya

''Le Seigneur Suprême Se tient dans le coeur de tous les êtres, ô Arjuna, et Il dirige leurs errances à tous, chacun se trouvant comme sur une machine, constituée par l'énergie matérielle." (B.g.,18.61) Le Seigneur Souverain, l'Ame Suprême, est présent dans le coeur de chaque être vivant et, conformément aux désirs de celui-ci, Il lui permet d'agir selon ses ambitions, dans différents types de corps. Le corps est comme un instrument grâce auquel l'âme se meut selon des désirs trompeurs de bonheur, d'où les souffrances que lui font subir la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort dans différentes conditions d'existence. Chacun commence à agir selon un plan ou une ambition quelconque, mais en réalité, du début à la fin du déroulement de ce plan, il n'en tire aucun bonheur. Au contraire, dès que l'homme commence à agir suivant son propre plan, ses malheurs commencent. Nous ne devons donc pas nourrir l'ambition de faire disparaître les problèmes de la vie en ce monde car personne n'y peut rien. Ahankara-vimudhatma kartaham iti manyate. Bien que l'homme agisse selon des ambitions trompeuses, il croit pouvoir améliorer ses conditions de vie matérielles grâce à ses activités. Les Vedas prescrivent que nous ne devons pas chercher à accroître notre bonheur ou à réduire notre malheur, car tous ces efforts sont futiles. Tasyaiva hetoh prayateta kovidah. Il faut réaliser sa nature spirituelle, et non pas s'efforcer d'améliorer sa condition matérielle, ce qui de toute façon est impossible. Sans faire d'effort, chacun peut obtenir la quantité de bonheur et de malheur qui lui est destinée, et on ne peut changer cela. C'est pourquoi il vaut mieux utiliser son temps pour progresser dans la vie spirituelle dans le cadre de la conscience de Krsna. Il ne faut pas perdre le temps précieux dont nous disposons en tant qu'être humain. Mieux vaut utiliser notre vie pour développer en nous la conscience de Krsna, sans ambitionner un prétendu bonheur.