Chaque année, environ 134 millions de mammifères et 3 milliards d'oiseaux sont tués en Amérique à des fins alimentaires. Mais rares sont ceux qui établissent consciemment le rapport entre cette tuerie et la viande qui compose leur menu. En voici un exemple pertinent: une publicité à la télévision nous montre un clown - Ronald Mc Donald - informant les enfants que les hamburgers poussent dans des carrés de terre réservés à cette fin. La vérité n'est pas si rose: les abattoirs commerciaux sont de véritables enfers. Les animaux hurlant, étourdis à l'aide de coups de marteaux, de décharges électriques ou de pistolets automatiques, se voient hissés dans l'air par les pattes et acheminés sur des convoyeurs dans ces usines de la mort. Souvent, on leur tranche la gorge et on les dépèce encore vivants.

Décrivant sa réaction lors d'une visite à l'abattoir, le champion de tennis Pater Burwash écrit dans son livre A Vegetarian Primer: "Je ne suis pas une personne sensible et timide. J'ai joué au hockey jusqu'à ce que j'en aie perdu la moitié de mes dents. Un grand esprit de compétition m'anime sur le court de tennis... Mais cette visite à l'abattoir m'a bouleversé. En sortant, je savais que je ne ferais jamais plus de mal aux animaux! Je connaissais tous les arguments physiologiques, économiques et écologiques en faveur du végétarisme; mais ce fut cette expérience de la cruauté des êtres humains envers les animaux qui m'a convaincu de la nécessité d'être végétarien."

Une progression naturelle de la violence aboutit inévitablement à la guerre au sein de la société humaine. Dans son essai "The First Step", Tolstoï écrit que la consommation de chair animale est "absolument immorale, puisqu'elle implique un acte contraire à la morale: la mise à mort". Tolstoï estime qu'en tuant, "l'homme réprime inutilement en lui-même la plus haute aptitude spirituelle - la sympathie et la pitié envers des créatures vivantes comme lui - et qu'en violant ainsi ses propres sentiments, il devient cruel." A l'heure actuelle, malgré de remarquables progrès dans les domaines de la science et de la technologie, le monde est confronté à un problème de violence constaté sous forme de guerres, de terrorisme, de meurtres, de vandalisme ou d'avortement.

Plus de 140 guerres ont éclaté depuis la fondation des Nations unies en 1945. En Amérique seulement, 20,000 personnes sont assassinées chaque année. Puisque les solutions sociales et politiques échouent visiblement, peut-être est-il temps d'analyser le problème sous un angle différent.

L'abattage cruel d'innombrables animaux sans défense doit être considéré comme un puissant facteur causal dans cette vague de violence. Dans ses commentaires sur le Srimad-Bhagavatam, Srila Prabhupada souligne que la violence si répandue chez les êtres humains est la conséquence karmique de l'abattage des animaux: "En cet âge, la compassion se révèle presque inexistante."

Par conséquent, conflits et guerres opposent constamment hommes et nations. Les gens ne comprennent pas que puisqu'ils tuent sans restriction tant d'animaux, ils doivent à leur tour être tués à la guerre. En effet, des guerres éclatent tous les cinq ou dix ans et tuent un nombre incalculable de gens d'une façon plus cruelle encore que la cruauté infligée aux animaux. Parfois, durant la guerre, les soldats détiennent leurs ennemis dans des camps de concentration où ils leur réservent une mort atroce. Telles sont les conséquences de la chasse et de l'abattage sans restriction des animaux."


Ceux qui ne se sentent pas responsables du meurtre des animaux dont ils se nourrissent, sont néanmoins coupables. Devant les tribunaux, par exemple, tous ceux qui conspirent pour attenter à la vie d'une personne sont tenus responsables; surtout ceux qui utilisent les services de l'assassin. De même, selon la loi du karma, celui qui permet qu'on tue l'animal et celui qui accomplit l'acte meurtrier, celui qui vend la chair de l'animal abattu et celui qui l'apprête, celui qui achète une telle nourriture et enfin, celui qui la mange - tous sont responsables des souffrances imposées à l'animal.

Cette mentalité à tuer les animaux rend le coeur si dur qu'il devient facile de tuer les humains.