20) Le Saint Nom peut élever même le plus bas des hommes.

Le Saint Nom est aisément accessible même au plus bas des hommes :

" Le Saint Nom de Sri Krishna... jouit d'une telle puissance qu'à l'exception des muets qui ne peuvent le prononcer, il est aisément accessible à tous, y compris le plus bas des hommes, le candala... " (Padyavali, 24 - cité: C.C. Madhya 15.110)

Sri Chaitanya Mahaprabhu distribua le nectar du Saint Nom à tous :

Dieu, la Personne Suprême et munificente entre toutes, connu sous le nom de Gaurakrishna, distribua à tous - même aux plus déchus des hommes - Son propre trésor secret sous la forme du nectar du Saint Nom et de l'amour pour Lui. Jamais auparavant un tel trésor ne fut donné à l'homme. Je lui offre mon hommage respectueux. (C.C. Madhya 23.1)

Quelle que soit notre position sociale, il faut chanter le Saint Nom pour échapper à l'emprise de maya et atteindre le niveau transcendantal :

Suivant les ordres de Sri Chaitanya Mahaprabhu, Govinda, Son serviteur personnel, fit venir tous les pauvres mendiants, malheureux à cause de leur pauvreté, et leur servit un repas somptueux. Observant les mendiants qui mangeaient le prasada, Sri Chaitanya Mahaprabhu S'exclama: " Hari bol! " et leur demanda de chanter les Saints Noms. Dès que les mendiants chantèrent le Saint Nom " Hari bol! ", ils se trouvèrent immergés dans l'amour extatique pour Dieu. Ainsi Sri Chaitanya Se livrait-Il à de merveilleux divertissements.

Krishna dirige le monde matériel par l'intermédiaire de trois modes d'influence de la nature, d'où l'existence de trois niveaux de vie - supérieur, intermédiaire et inférieur. Quel que soit le niveau où il se trouve, l'être est balloté par les vagues de la nature matérielle. Riche, aisé ou pauvre, qu'importe; tant que l'on se trouve sous l'influence des trois gunas de la nature matérielle, on doit continuellement connaître l'un ou l'autre de ces modes de vie.

Sri Chaitanya Mahaprabhu conseilla donc aux mendiants de chanter " Hari bol! " tout en prenant du prasada. Chanter le Saint Nom revient à reconnaître que l'on est le serviteur éternel de Krishna. C'est là la seule solution, quelle que soit notre position sociale. Tous les êtres souffrent sous l'emprise de maya; la meilleure ligne de conduite est donc d'apprendre à échapper à cette emprise...

On peut échapper à l'emprise de maya et atteindre le niveau transcendantal en acceptant de prendre part au service de dévotion du Seigneur, service qui commence avec sravanam kirtanam. Aussi Sri Chaitanya Mahaprabhu conseilla-t-Il aux mendiants de chanter le maha-mantra Hare Krishna pour s'élever au niveau transcendantal. À ce stade, il n'y a plus de distinction entre les riches, les classes moyennes et les pauvres. (C.C. Madhya 14.44-46)

Le chant du Saint Nom suffit à libérer quiconque, quelle que soit sa caste, sa race, sa position sociale ou ses croyances :

Très souvent les brahmanes tirent un vain orgueil de leur appartenance à l'aristocratie ainsi que du fait d'accomplir de nombreux rites sacrificiels védiques. Dans l'Inde du Sud tout particulièrement, cette fatuité est très répandue. Il en était donc ainsi il y a cinq cents ans, et Sri Chaitanya Mahaprabhu débuta une véritable révolution contre ce système brahmanique en inaugurant le chant du mantra Hare Krishna. Ce chant suffit à libérer toute personne, quelle que soit sa caste, la couleur de sa peau, sa position sociale ou ses croyances. Celui qui chante le maha-mantra Hare Krishna est immédiatement purifié grâce à la position transcendantale du service de dévotion. Sri Chaitanya Mahaprabhu laisse entendre ici à Vallabha Bhattacarya qu'un digne brahmane célébrant les rites d'offrande et observant les principes védiques ne devrait en aucun cas méconnaître celui qui se consacre au service de dévotion en chantant le Saint Nom du Seigneur. (C.C. Madhya 19.69)

Même les plus vils des hommes sont lavés de tout péché simplement en entendant le Saint Nom :

[Le roi Citraketu dit à Sankarsana:] " O Seigneur, il n'y a rien d'impossible à ce que l'on soit immédiatement délivré de toute souillure matérielle en Te voyant. Sans même parler de Te voir en personne, simplement en entendant prononcer le Saint Nom de Ta Grâce ne serait-ce qu'une fois, même les candalas, les hommes de la plus basse classe, sont lavés de tout péché. Puisqu'il en est ainsi, qui ne sera pas délivré de la souillure matérielle à Ta seule vue ? "

Il est écrit dans le Srimad-Bhagavatam (9.5.16): yan-nama-sruti-matrena puman bhavati nirmalah - on est aussitôt purifié rien qu'en entendant le Saint Nom du Seigneur. C'est pourquoi, en cet âge de Kali, alors que tous les gens sont très impurs, le chant du Saint Nom du Seigneur est recommandé comme l'unique remède :

harer nama harer nama harer namaiva kevalam
kalau nasty eva nasty eva nasty eva gatir anyatha

" En cet âge où la querelle et l'hypocrisie sont reines, la seule voie de délivrance consiste à chanter le Saint Nom du Seigneur. Il n'y en a pas d'autre, il n'y en a pas d'autre, il n'y en a pas d'autre. " (Brhan-naradiya Purana) Sri Chaitanya Mahaprabhu a introduit ce chant il y a cinq siècles, et maintenant, par l'intermédiaire du Mouvement pour la Conscience de Krishna, ou Mouvement Hare Krishna, nous constatons effectivement que des hommes que l'on considère comme appartenant à la classe la plus vile sont délivrés de toutes les conséquences de leurs péchés simplement en entendant le Saint Nom du Seigneur. Samsara, l'existence matérielle, est le résultat d'actes répréhensibles. Tous les êtres, dans cet Univers matériel, sont condamnés; néanmoins, de même qu'il existe diverses catégories de prisonniers, il y a diverses classes d'hommes. Or tous, quelle que soit leur condition, connnaissent la souffrance. Pour mettre un terme aux souffrances inhérentes à la vie matérielle, on doit prendre part au Mouvement de sankirtan, au Mouvement Hare Krishna, afin de mener une vie consciente de Krishna.

Il est dit dans ce verset: yan-nama sakrc chravanat - le Saint Nom de Dieu est tellement puissant qu'il peut purifier les plus vils d'entre les hommes s'ils l'entendent une fois sans commettre d'offenses (kirata-hunandhra-pulinda-pulkasah). Ces hommes, appelés candalas, sont moins que des sudras, mais ils peuvent également être purifiés simplement en entendant le Saint Nom du Seigneur, et que dire s'ils voient personnellement le Seigneur. (S.B. 6.16.44)

Le chant du Saint Nom peut nous délivrer des suites du péché et des tares liées à une naissance inférieure :

Sri Suta Goswami dit: " O Seigneur, bien qu'issu d'une famille mixte, nous voilà élevés par rapport à notre notre naissance du simple fait d'avoir servi et marché sur les traces des maîtres du savoir. Par le contact de ces âmes magnanimes, ne fût-ce qu'en conversant avec elles, on peut se purifier sans délai de toute tare liée à la naissance. Et que dire de ceux qui, sous la direction de bhaktas magnanimes, chantent les Saints Noms du Sans-limite, aux puissances infinies ? Le Seigneur Souverain, aux pouvoirs illimités et aux attributs sublimes, on Le nomme Ananta [l'Incommensurable]. "

Les dvija-bandhus, les membres incultes, à l'intelligence affaiblie, des varnas supérieurs produisent nombre d'argument contre le principe selon lequel un homme de naissance inférieure peut devenir un brahmane au cours de cette vie même. Ils soutiennent que si un homme voit le jour dans une famille de sudra, ou de moins que sudra, c'est à la suite des actes coupables qu'il a pu accomplir dans le passé et qu'il doit souffrir jusqu'au bout les désavantages qui s'attachent à une basse naissance. Pour répondre à ces faux logiciens, le Srimad-Bhagavatam affirme que quiconque chante le Saint Nom du Seigneur sous la direction de purs bhaktas peut du coup s'affranchir des tares qu'entraîne une naissance inférieure... Pour que le chant soit dénué de toute offense, on doit avoir profondément saisi la nature divine des Saints Noms et, par suite, s'être abandonné au Seigneur. La Personne du Seigneur et Son Saint Nom sont spirituellement identiques et représentent tous deux l'Absolu. Le Saint Nom participe donc de la puissance du Seigneur; la toute-puissante Personne Divine possède d'innombrables Noms qui ne sont en rien différents d'Elle et qui sont tout aussi puissants qu'Elle. En guise de conclusion à la Bhagavad-Gita, le Seigneur affirme que quiconque s'abandonne complètement à Lui se voit, par Sa grâce, protégé de toute faute. Or, Son Saint Nom, puisqu'il est identique à Sa Personne, a ce même pouvoir d'affranchir le bhakta des suites de toutes ses fautes. Ce même chant, vu sa toute-puissance, peut donc également sans le moindre doute délivrer n'importe qui des tares liées à une origine peu louable. la puissance infinie du Seigneur s'étend, sans limite, à travers un nombre incommensurable de bhaktas et d'avataras, qui par le fait même deviennent investis de la même puissance infinie que le Seigneur. Et devant cette puissance, même manifestée de façon partielle, aucune imperfection liée à la naissance, et due à quelque acte répréhensible dont on a pu se rendre coupable dans le passé, ne peut persister. (S.B. 1.18, 19)

Le chant du Saint Nom transforme le corps d'une personne de basse naissance en celui d'un brahmane :

[Sukadeva Goswami dit au roi Pariksit:] " O roi, le bhakta qui a trouvé refuge dans la poussière des pieds pareils-au-lotus du Seigneur peut transcender l'influences des six aiguillons matériels - la faim, la soif, l'affliction, l'illusion, la vieillesse et la mort - et se rendre maître du mental et des cinq sens. Cependant, cela n'a rien d'extraordinaire pour un pur dévot du Seigneur, puisque même un être non inclus dans les quatre divisions naturelles de la société - autrement dit un intouchable - se voit aussitôt affranchi de la servitude qui le retient prisonnier de l'existence matérielle s'il prononce, ne serait-ce qu'une fois, le Saint Nom de Dieu.

Si même un candala - un hors-caste, considéré comme intouchable - peut se dégager des liens de la matière aussitôt qu'il prononce, ne serait-ce qu'une fois, le Saint Nom du Seigneur, que dire alors des bhaktas sanctifiés? Les brahmanes de caste prétendent parfois qu'à moins de changer de corps, nul ne peut devenir un brahmane. Puisque notre corps présent est le fruit de nos actes passés, celui qui au cours de sa vie précédente a agi comme un brahmane obtient dans celle-ci de naître au sein d'une famille brahmanique. Aussi soutiennent-ils qu'à moins d'avoir ainsi obtenu un corps de brahmane, nul ne peut être accepté comme tel. Toutefois, notre verset stipule que même un vidura-vigata, ou un candala - un homme de cinquième classe, dit intouchable - est libéré s'il prononce ne serait-ce qu'une seule fois le Saint Nom du Seigneur. Lorsqu'on dit qu'un tel être est libéré, cela signifie qu'il change immédiatement de corps, chose que confirme Sanatana Goswami :

yatha kañcana yati kamsyam rasa-vidhanatah
tatha diksa-vidhanena dvijatvam jayate nrnam

Lorsqu'une personne, s'agirait-il d'un candala, est initée au chant des Saints Noms du Seigneur, par un pur bhakta, son corps se transforme à mesure qu'elle observe les instructions de son maître spirituel. Bien que nous ne puissions voir comment cette transformation s'opère, il nous faut néanmoins accepter, en nous appuyant sur les enseignements autorisés des sastras, que cette personne change de corps. Ce point ne souffre aucune objection. Notre verset affirme clairement: sa jahati bandham - " Il échappe aux liens de la matière. " Quant au corps, il est le symbole de notre asservissement à la matière (karma). Même si nous ne voyons pas toujours le corps grossier se transformer, le chant des Saints Noms du Seigneur Suprême opère sur le corps subtil une transformation immédiate; et sous l'effet de cette transformation, l'être se trouve aussitôt affranchi des liens de la matière. En fait, les transformations du corps grossier trouvent leur origine dans le corps subtil. Après la destruction du corps grossier, le corps subtil transporte l'être de son corps actuel dans un autre. le mental occupe une place prépondérante dans le corps subtil, de telle sorte que celui dont le mental s'absorbe sans trêve dans le souvenir des pieds pareils-au-lotus du Seigneur, ou emcore de Ses actes, doit être considéré comme s'étant purifié et ayant déjà changé de corps. (S.B. 5.1.35)

En chantant le Saint Nom sans commettre d'offenses, même une personne de basse naissance est lavée des suites du péché, s'élève au rang de brahmane et trouve qualité pour accomplir les sacrifices védiques :

[Devahuti dit à Kapila:] " Même une personne issue d'une famille de mangeurs de chiens devient aussitôt habilitée à accomplir les sacrifices védiques si elle prononce, ne serait-ce qu'une fois, le Saint Nom du Seigneur Suprême, ou encore si elle chante Ses gloires, prête l'oreille à Ses Divertissements, Lui offre son hommage ou se souvient simplement de Lui. Que dire, dès lors, du degré d'élévation spirituelle atteint par ceux qui peuvent contempler le Seigneur Souverain en personne ? "

Ce verset souligne fortement la puissance spirituelle du chant, de l'écoute et du souvenir des Saints Noms du Seigneur Suprême. Dans le Bhakti-rasamrita-sindhu, Rupa Goswami parle de l'enchaînement des actes coupables d'une âme conditionnée, et met en lumière le fait que ceux qui adopte la voie du service de dévotion s'affranchissent des suites de tous leurs péchés. C'est ce que corrobore la Bhagavad-Gita, où le Seigneur affirme qu'Il prend sous Sa tutelle tous ceux qui s'abandonnent à Lui et qu'Il neutralise les suites de toutes leurs fautes. Or, si le simple fait de chanter les Saints Noms de Dieu permet de dissoudre aussi rapidement toutes les réactions dues au péché, que dire de pouvoir contempler le Seigneur en personne ?

Prenons ici note d'une autre considération: les êtres purifiés par les voies du chant et de l'écoute trouvent aussitôt qualité pour accomplir les sacrifices védiques. D'ordinaire, seule une personne issue d'une famille de brahmanes, réformé par les dix rites purificatoires et versée dans les Vedas, a le droit d'accomplir les sacrifices védiques. Mais nous trouvons ici le mot sadyah, " immédiatement ", et Sridhara Swami observe à ce propos qu'on peut être immédiatement habilité à acccomplir les sacrifices védiques. C'est du fait de ses fautes passées qu'une personne voit le jour dans une famille aussi basse que celle où l'on a l'habitude de manger du chien, mais si elle chante ou écoute une seule fois le Nom ou les gloires de krishna en toute pureté - sans commettre d'offenses -, cela suffit pour qu'elle soit aussitôt affranchie des suites de toutes ses fautes. Et non seulement s'affranchit-on ainsi de toutes les réactions dues aux actes coupables, mais on récolte également sur-le-champ le fruit de tous les rites purificatoires. Le fait de naître dans une famille de brahmanes ne peut qu'être dû à l'accomplissement d'actes de vertu au cours de vies passées. Mais l'enfant ainsi né n'en dépend pas moins, pour son perfectionnement futur, de l'initiation qu'il est tenu de recevoir et où on lui remettra un fil sacré, ainsi que de nombreux autres rites de purification. Mais celui qui chante le Saint Nom du Seigneur, fût-il issu d'une famille de candalas, de mangeurs de chien, n'a besoin d'aucune purification ultérieure. Le simple chant du maha-mantra Hare Krishna suffit pour qu'il soit aussitôt purifié et qu'il s'élève au rang des brahmanes les plus érudits.

Sridhara Swami observe tout particulièrement à cet égard: anena pujyatvam laksyate. Certains brahmanes de caste insistent sur le fait qu'en chantant Hare Krishna, on commence seulement à se purifier. Bien entendu, tout dépend de la façon dont on chante, mais la remarque de Sridhara Swami ne s'applique vraiment qu'à celui qui chante le Saint Nom du Seigneur sans commettre d'offenses, car celui-là s'élève immédiatement au-dessus du brahmane. Le mot pujyatvam, qu'il utilise, signifie qu'on devient sur-le-champ aussi respectable que le plus érudit des brahmanes et habilité à accomplir les sacrifices védiques. (S.B. 3.33.6.)

Même une personne de basse naissance peut devenir un brahmane habilité à accomplir les sacrifices védiques si elle chante le Saint Nom :

[Devahuti dit à Kapila:] " Même une personne issue d'une famille de mangeurs de chiens devient aussitôt habilitée à accomplir les sacrifices védiques si elle prononce, ne serait-ce qu'une fois, le Saint Nom du Seigneur Suprême, ou encore si elle chante Ses gloires, prête l'oreille à Ses Divertissements, Lui offre son hommage ou se souvient simplement de Lui. Que dire, dès lors, du degré d'élévation spirituelle atteint par ceux qui peuvent contempler le Seigneur Souverain en personne ? "

Nous avons ici une citation du Srimad-Bhagavatam (3.33.6.). Selon ce verset, le statut d'un homme importe peu. Serait-il le plus vil d'entre tous - un candala, un mangeur de chien - il sera pourtant immédiatement habilité à exécuter les rites d'oblations védiques s'il se met à chanter et à écouter le Saint Nom du Seigneur. Une vérité particulièremtn adaptée à l'âge de Kali... Une personne née au sein d'une famille de brahmanes ne peut accomplir les rites d'oblations védiques tant qu'elle n'est pas dûment purifiée et n'a pas reçue son fil sacré. Toutefois, ce verset laisse entendre clairement que même une personne de basse naissance peut tout de suite célébrer ces rites si elle récite et écoute sincèrement le Saint Nom du Seigneur. Des envieux demandent parfois comment les Européens et les Américains du Mouvement pour la Conscience de Krishna peuvent devenir des brahmanes et accomplir les offrandes rituelles. Ils ignorent que ces Européens et ces Américains ont déjà été purifiés par le chant du Saint Nom du Seigneur - Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare / Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare. ce verset en est la preuve: svado 'pi sadyah savanaya kalpate - même si on a pris niaissance dans une famille de mangeurs de chien, il suffit de réciter le maha-mantra pour être à même d'effectuer les rites sacrificiels.

Ceux qui critiquent les Vaisnavas occidentaux devraient prendre en considération ce verset du Srimad-Bhagavatam et son commentaire par Srila Jiva Goswami qui, à cet égard, a établi que pour devenir brahmane, il faut attendre d'être purifié et de s'être soumis à la cérémonie du fil sacré. Mais celui qui récite le Saint Nom n'a pas à attendre cette initiation. Nous-même n'autorisons pas les dévots à célébrer les rites d'oblations tant qu'ils n'ont pas été dûment initiés par la cérémonie du fil sacré. pourtant, selon ce verset, celui qui chante le Saint Nom sans commettre d'offenses est déjà habilité à célébrer une cérémonie du feu, bien qu'il n'ait pas reçu la deuxième initiation marquée par la cérémonie du fil sacré. C'est ce que déclare Sri Kapiladeva dans Son enseignement à Sa mère, Devahuti. (C.C. Madhya 16.186)

Vallabha Bhattacarya admet que ceux qui chantent le Saint Nom sont des brahmanes et des Vaisnavas authentiques :

Plus tard, Vallabha Bhatta invita Sri Chaitanya Mahaprabhu à déjeuner et le Seigneur lui présenta les frères Rupa et Vallabha. De loin, Rupa Goswami et Sri Vallabha se prosternèrent et offrirent leur hommage à Vallabha Bhatta avec beaucoup d'humilité. Lorsque Vallabha Bhattacarya les approcha, ils s'enfuirent au loin. Rupa Goswami dit: " Je suis intouchable et le plus grand des pécheurs. Ne me touche pas, je t'en prie! " Vallabha Bhattacarya fut très surpris. Chaitanya Mahaprabhu, Lui, était très satisfait et Il lui fit la description suivante de Rupa Goswami : " Ne le touche pas, car il appartient à une très basse caste. Tu es un adepte des principes védiques et tu es très expert dans l'exécution de nombreux rites d'oblation. Tu appartiens en outre à l'aristocratie. " En entendant les deux frères chanter constamment le Saint Nom, Vallabha Bhattacarya put comprendre les allusions de Sri Chaitanya Mahaprabhu. Vallabha Bhattacarya admit: " Puisqu'ils chantent constamment le Saint Nom de Krishna, comment peuvent-ils être intouchables ? Ils sont, au contraire, les plus prestigieux des hommes. "

Le fait que Vallabha Bhattacarya reconnaisse l'éminente position des deux frères devrait servir de leçon à ceux qui s'enorgueillissent à tort de leur statut de brahmane. Il arrive que de prétendus brahmanes ne reconnaissent pas en nos disciples européens et américains des dévots ou des brahmanes; certains d'entre eux poussent l'orgueil jusqu'à leur interdire l'entrée des temples. Sri Chaitanya Mahaprabhu donne ici une grande leçon. Vallabha Bhattacarya était une grande autorité en matière de brahmanisme et un grand érudit; pourtant, il admit que ceux qui chantent le Saint Nom du Seigneur sont des brahmanes et des Vaisnavas authentiques, dignes par conséquent du plus grand respect. (C.C. Madhya 19.65-71)

Par la grâce de Sri Chaitanya, même des yavanas impurs deviennent, en chantant le Saint Nom, des Vaisnavas bien éduqués :

J'offre mon hommage respectueux à Sri Chaitanya Mahaprabhu. Par Sa miséricorde, même des yavanas impurs deviennent, en chantant le Saint Nom du Seigneur, des hommes de parfaite éducation. Tel est le pouvoir de Sri Chaitanya.

Un malentendu oppose continuellement les brahmanes de caste aux Vaisnavas avancés ou goswamis, car les brahmanes de caste, ou smartas, pensent que l'on ne peut devenir un brahmane à moins de changer de corps. Comme nous l'avons expliqué à plusieurs reprises, il faut reconnaître que tout est possible par la toute-puissance du Seigneur, ce que Krishnadasa Kaviraja Goswami a souligné. Chaitanya Mahaprabhu est complètement indépendant, au même titre que Krishna. Personne ne peut donc influencer le cours de Ses activités. S'Il le désire, par Sa miséricorde Il peut convertir même un yavana, un adepte impur de principes non védiques, en un gentleman parfaitement bien éduqué. C'est ce que nous constatons en propageant notre Mouvement pour la Conscience de Krishna. Les membres de ce mouvement contemporain ne sont pas nés en Inde et ils n'appartiennent pas davantage à la culture védique, mais dans le bref intervalle de quatre ou cinq années, ils sont devenus de merveilleux dévots du Seigneur, simplement en chantant le mantra Hare Krishna, à tel point que même en Inde, partout où ils vont, ils sont bien reçus en tant que Vaisnavas parfaitement bien éduqués. (C.C. Adi 17.1)