Le chant sans offense du Saint Nom apporte l'extase :

[Sri Chaitanya dit à Prakasananda Sarasvati:] Après avoir décrit le pouvoir du maha-mantra Hare Krishna, Mon maître spirituel M'enseigna un autre verset, en Me recommandant de toujours garder le Saint Nom sur Mes lèvres: " Chantez le Saint Nom, chantez le Saint Nom, chantez le Saint Nom du Seigneur, car en cet âge de Kali il n'existe pas d'autre moyen, pas d'autre moyen, pas d'autre moyen pour s'élever spirituellement. " Depuis que J'ai reçu cet ordre de Mon maître spirituel, Je chante sans cesse le Saint Nom, mais Je crois que cela a fini par Me déranger l'esprit. Quand éperdu d'extase, Je chante le Saint Nom du Seigneur, Je pleure, ris, danse et chante comme si J'avais perdu la raison. Faisant appel à toute Ma patience, J'ai commencé à penser que de chanter le Saint Nom de Krishna avait recouvert d'un voile tout Mon savoir spirituel. Voyant que J'étais devenu fou en chantant le Saint Nom, Je soumis aussitôt Mon doute aux pieds pareils-au-lotus de Mon maître spirituel: " O Mon maître, quelle sorte de mantra M'avez-vous donné là? Le chanter M'a rendu fou! Lorsqu'on chante le Saint Nom en extase, on est porté à danser, à rire et à pleurer. " En entendant tout cela, Mon maître spirituel sourit et prit la parole: " Telle est la nature du maha-mantra: quiconque le chante voit aussitôt grandir en lui l'extase de l'amour pour Krishna. "

Sri Chaitanya Mahaprabhu prie ainsi dans Son Siksastaka :

" Je Te sens si loin de moi, ô Govinda, que chaque instant me semble douze années ou plus, et des torrents de larmes jaillissent de mes yeux. Toi absent, l'Univers entier me paraît vide. " Le bhakta aspire au jour où, lorsqu'il chantera le maha-mantra Hare Krishna, ses yeux se baigneront de larmes, sa voix se troublera et son cœur palpitera. Ce sont là de bons symptômes lorsqu'ils accompagnent le chant du Saint Nom du Seigneur. Du fait de l'extase, l'Univers entier doit nous paraître vide en l'absence de Govinda. C'est là un indice d'un sentiment de séparation d'avec Govinda. Au sein de l'existence matérielle, nous sommes tous séparés de Govinda et absorbés par les plaisirs matériels. Aussi, celui qui reprend conscience de la réalité spirituelle brûle d'un tel désir de rencontrer Govinda qu'en Son absence, l'Univers entier lui fait l'effet d'un désert... Ce verset [83] explique que celui qui chante le mantra Hare Krishna voit grandir en lui l'extase, ou bhava, qui correspond au niveau où commence la révélation. C'est l'étape préliminaire au développement de son amour originel pour Dieu. Le disciple néophyte commence par écouter et chanter, fréquenter les dévots et adopter les principes régulateurs; c'est ainsi qu'il triomphe de tous ses penchants indésirables. De cette façon, il développe en lui-même de l'attachement pour Krishna et ne peut L'oublier, ne serait-ce qu'un instant. Le stade de bhava correspond presque à la réussite spirituelle. L'élève sincère reçoit le Saint Nom oralement du maître spirituel et, après avoir été initié, il observe les principes régulateurs donnés par le maître. Lorsque le Saint Nom est ainsi convenablement servi, sa nature spirituelle se manifeste automatiquement; en d'autres termes, le bhakta devient capable de le chanter sans commettre d'offenses. Et lorsqu'il y parvient de façon parfaite, il peut faire des disciples par toute la Terre et devient véritablement jagad-guru. Alors le monde entier, sous son influence, commence à chanter les Saints Noms du maha-mantra. Ainsi, tous les disciples d'un tel maître spirituel voient leur attachement pour Krishna s'accroître, ce qui, parfois, le porte à pleurer, à rire, à danser et à chanter. Ces symptômes sont très visibles chez un pur dévot du Seigneur. Parfois, lorsque nos disciples du Mouvement pour la Conscience de Krishna chantent et dansent, même en Inde les gens sont étonnés de voir comment ces étrangers ont appris l'art de chanter et de danser d'une manière aussi extatique. Cependant, comme l'explique Chaitanya Mahaprabhu, cela n'est pas dû à un entraînement, car ces symptômes se manifestent sans effort particulier chez quiconque chante avec sincérité le maha-mantra Hare Krishna...

Lorsqu'une personne danse, chante ou écoute le Saint Nom, elle se rappelle naturellement le Seigneur Suprême, et comme il n'existe aucune différence entre le Saint Nom et Krishna, celui qui le chante est aussitôt en relation avec Krishna. Ainsi relié, le bhakta développe son attitude originelle de service envers le Seigneur. Dans cette attitude consistant à servir constamment Krishna, et qui est dénommée bhava, on pense sans fin à Krishna de différentes façons. Le dévot qui a atteint ce niveau s'est affranchi de l'emprise de l'énergie d'illusion. Lorsque d'autres éléments spirituels, tels que le tremblement, la transpiration, les larmes, etc., viennent s'ajouter au bhava, le dévot parvient peu à peu à ressentir de l'amour pour Krishna. (C.C. Adi 7.75-83)

Celui qui chante le Saint Nom sans offense manifeste des symptômes d'extase et est digne d'entrer dans le royaume de Dieu :

[Brahma dit aux devas:] " Ceux dont les traits corporels se transforment sous l'effet de l'extase et qui, à entendre les gloires du Seigneur, respirent lourdement et se couvrent de sueur, ceux-là gagnent le royaume de Dieu, même s'ils négligent la méditation et les autres austérités... Lorsqu'on est affranchi des dix offenses en chantant le Saint Nom de Dieu, on voit alors apparaître dans le corps différentes manifestations d'extase, regroupées sous le nom de pulakasru. Pulaka signifie " signes de bonheur " et asru, " larmes ". Une personne qui a chanté le Saint Nom sans offense doit donc manifester les symptômes du bonheur et des larmes doivent emplir ses yeux. Notre verset veut ainsi établir que ceux qui manifestent ces signes de bonheur et dont les yeux s'emplissent de larmes au chant des gloires du Seigneur ont qualité pour entrer dans le royaume de Dieu. (S.B. 3.15.25)

À l'écoute du Saint Nom, le dévot baigne dans la félicité :

[Sri Chaitanya dit à Sarvabhauma Bhattacarya:] " En conclusion, les rapports d'affection avec Dieu, la Personne Suprême, apportent un bonheur des millions de fois plus grand qu'une relation basée sur le respect et la vénération. Il suffit au dévot d'écouter les Saints Noms du Seigneur pour qu'il baigne dans la félicité. " (C.C. Madhya 10.140)

Le Saint Nom donne de savourer le nectar de la spiritualité à chaque instant :

[Sri Chaitanya dit à Svarupa Damodara et Ramananda Raya:] " ...Le chant du Saint Nom de Krishna... accroît l'océan de félicité de la vie spirituelle. Il prodigue à tous sa fraîcheur et leur donne de savourer pleinement du nectar à chaque instant. " (C.C. Antya 20.12)

Quiconque chante le Saint Nom est béni par Krishna et goûte l'extase dévotionnelle :

[Sri Chaitanya dit:] " Aussi, Amogha, lève-toi et chante le maha-mantra Hare Krishna! Si tu le fais, Krishna t'accordera inépuisablement Sa miséricorde. " À ces paroles de Chaitanya Mahaprabhu et à Son contact, Amogha, qui était sur son lit de mort, se leva et se mit à chanter le Saint Nom de Krishna. Fou d'amour extatique, il se mit à danser avec émotion. Tandis qu'Amogha dansait dans son amour extatique, il manifesta tous les symptômes d'extase - frissons, larmes, joie exubérante, sidération, transpiration et balbutiement de la voix. Voyant ces vagues d'émotion extatique, Sri Chaitanya Mahaprabhu Se mit à rire. (C.C. Madhya 15.277-279)

Un léger attrait pour le maha-mantra suffit à provoquer l'extase :

Rupa Goswami explique que cinq parmi les diverses pratiques dévotionnelles, à savoir: 1) résider à Mathura; 2) adorer la Forme arca du Seigneur; 3) réciter le Srimad-Bhagavatam; 4) servir les bhaktas; 5) chanter le mantra Hare Krishna, recèlent tant de puissance spirituelle qu'un attrait, si léger soit-il, pour l'une ou l'autre d'entre elles suffit à provoquer même chez un néophyte l'extase dévotionnelle. (ND, p. 127)

Si les matérialistes chantaient le Saint Nom, ils goûteraient un doux nectar :

O Sri Chaitanya, Seigneur miséricordieux, puissent les eaux nectarées du Gange de Tes activités transcendantales irriguer le désert de ma langue. Ce fleuve est agrémenté par les lotus de la danse, du chant et de la glorification à voix haute du Saint Nom de Krishna, où puisent leur joie les purs bhaktas, comparables à des cygnes, à des abeilles et à des oiseaux cakravakas. Le flot de ces eaux produit un son mélodieux qui réjouit leurs oreilles.

Le Mouvement pour la Conscience de Krishna mis en œuvre par Sri Chaitanya est tout de chants et de danses inspirés par les Divertissements de Sri Krishna. Mouvement que l'on compare ici aux eaux pures du Gange, où pousse à profusion le lotus, lequel est source de joie pour les purs bhaktas, comparés à l'abeille ou au cygne, et dont le chant mélodieux s'apparente aux flots célestes du Gange. Onde délicate que l'auteur, se comparant humblement aux matérialistes qui se perdent sans fin en d'arides propos dont ils ne tirent aucun bonheur, espère voir venir irriguer sa langue. Si seulement ces matérialistes usaient de leur langue desséchée pour, comme l'enseigna par Son exemple Sri Chaitanya, chanter les Saints Noms du Seigneur - Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare / Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare -, ils gagneraient d'y savourer un doux nectar et de jouir pleinement de la vie. (C.C. Adi 2.2)

Le dévot doit languir après le jour où, grâce au chant du Saint Nom, des symptômes d'extase apparaîtront en son corps : Le fruit de l'amour pour Dieu distribué par Chaitanya Mahaprabhu est un intoxicant si puissant que quiconque le mange et s'en rassasie en perd aussitôt la raison et se met automatiquement à chanter, à danser et à rire de joie... Comme le grand jardinier, Sri Chaitanya, mange personnellement ce fruit, Il demeure constamment dans un état de folie extatique, apparemment désemparé et égaré. Avec Son mouvement de sankirtana, le Seigneur a rendu tous les êtres fous comme Lui. Nous ne connaissons personne qui n'ait pas été intoxiqué par ce mouvement.

Tandis qu'Il chantait le maha-mantra Hare Krishna, Sri Chaitanya perdait parfois connaissance et demeurait insconscient pendant des heures. Il prie ainsi dans Son Siksastaka (7) :

" Je Te sens si loin de moi, ô Govinda, que chaque instant me semble douze années ou plus, et des torrents de larmes jaillissent de mes yeux. Toi absent, l'Univers entier me paraît vide. " Voilà, comme l'a montré Chaitanya Mahaprabhu, le stade de perfection que l'on peut atteindre en chantant le mantra Hare Krishna et en mangeant le fruit de l'amour de Dieu. Il ne faut pas imiter artificiellement ce niveau d'élévation, mais toute personne sérieuse qui suit sincèrement les principes régulateurs et chante le mantra verra un jour ces symptômes apparaître. Ses yeux s'empliront de larmes, elle sera incapable de chanter distinctement le maha-mantra et son cœur palpitera d'extase. Sri Chaitanya précise que le dévot ne doit pas imiter ces symptômes, mais qu'il doit languir après le jour où de tels symptômes d'extase apparaîtront spontanément en son corps. (C.C. Adi 9.49-52)

Le dévot aspire à chanter avec extase :

" O Seigneur, Toi dont les yeux sont pareils au lotus, quand donc viendra le jour où, sur les berges de la Yamuna, je ferai constamment vibrer Ton Saint Nom, fou d'amour, un flot incessant de larmes jaillissant de mes yeux ? " (Narada-pañcaratra - cité : ND, p. 93)

Sous l'influence du son spirituel du Saint Nom, l'Univers s'emplit d'extase :

Ce verset décrit la noblesse de cœur de Narada Muni, l'illustre sage qui glorifie constamment les Divertissements du Seigneur et libère les âmes déchues pour les ramener à Dieu. À ce propos, Srila Bhaktivinoda Thakura a composé le chant suivant :

175 Il nous explique que Narada Muni, cette âme magnanime, joue d'un instrument à cordes, la vina, en chantant les mots radhika-ramana, qui sont un autre Nom de Krishna. Dès qu'il gratte les cordes de sa vina, tous les bhaktas répondent en cœur, ce qui produit un effet des plus harmonieux. Ce chant agrémenté par les sonorités de la vina ressemble à une pluie de nectar, et tous les bhaktas dansent d'extase jusqu'à leur entière satisfaction. En dansant, ils paraissent énivrés par l'extase, comme s'ils avaient bu de cette boisson qu'on appelle le madhuri-pura. Certains pleurent, d'autres dansent, et d'autres encore, bien qu'incapables de danser en public, dansent dans leur cœur. Shiva étreint alors Narada Muni et commence à parler d'une voix pleine de félicité. Voyant Shiva danser avec Narada, Brahma se joint à eux, en disant: " S'il vous plaît, chantez tous: Haribol! Haribol! " Le roi des cieux, Indra, ne tarde pas à les rejoindre à son tour, plein d'allégresse, et se met lui aussi à danser et à chanter " Haribol! Haribol! " De cette manière, sous l'influence du son spirituel des Saints Noms du Seigneur, l'Univers entier s'emplit d'extase. Bhaktivinoda Thakura dit: " Lorsque l'Univers est emporté par l'extase, mon plus profond désir se trouve exaucé. Je prie donc aux pieds pareils-au-lotus de Rupa Goswami pour que ce merveilleux chant du harer nama se poursuive ainsi. " (S.B. 6.5.22)

Pour goûter le nectar du Saint Nom, de grands sages et dévas sont venus sous la forme humaine :

Lorsque Sri Chaitanya Mahaprabhu est venu en ce monde pour inaugurer le Mouvement pour la Conscience de Krishna, des personnages aussi élevés que Brahma, Shiva et les quatre Kumaras ont pris naissance sur Terre, attirés par l'amour extatique pour Krishna. Eux tous, de même que le grand sage Narada et des dévots comme Prahlada, sont descendus ici-bas sous la forme de simples humains, chantant les Saints Noms de Krishna ensemble, dansant et baignant dans les flots de l'amour de Dieu. La déesse de la fortune, et d'autres encore, irrésistiblement attirés par l'amour pour Krishna, prirent également forme humaine et goûtèrent avec amour le Saint Nom du Seigneur. Et que dire des autres? Le fils de Nanda Maharaja, Krishna Lui-même, est personnellement venu goûter le nectar de l'amour de Dieu sous la forme du chant du mantra Hare Krishna. (C.C. Antya 3.262-265)

L'extase qui naît du chant du Saint Nom surpasse de beaucoup le plaisir qui découle de la réalisation du Brahman impersonnel :

[Sri Chaitanya dit à Prakasananda Sarasvati:] " Par comparaison avec l'océan de félicité que l'on goûte en chantant le mantra Hare Krishna, le plaisir qui découle de la réalisation du Brahman impersonnel [brahmananda] n'est guère plus profond que l'eau d'un canal. " (C.C. Adi 7.97)

Les réactions des impersonnalistes au chant du Saint Nom ne sont que des reflets de l'amour extatique :

Il arrive parfois que des impersonnalistes, étrangers au service de dévotion, montrent également de tels signes d'extase, mais ce ne sont pas là des manifestations réelles. En effet, ils n'en sont que des reflets. À Varanasi, par exemple, ville que tiennent pour sacrée les érudits impersonnalistes, il arrivera qu'on voit un sannyasi fondre en larmes à l'écoute des gloires du Seigneur. Certains impersonnalistes chantent aussi parfois le mantra Hare Krishna et accompagnent leurs chants de danses, mais leur but n'est pas de servir le Seigneur: il est de ne plus faire qu'un avec Lui, de se fondre en Lui. Voilà pourquoi Rupa Goswami enseigne que même si l'on voit apparaître sur le corps de l'impersonnaliste les effets de ce chant, on ne doit pas les tenir pour des signes d'attachement réel, mais plutôt comme de simples reflets, semblables à ceux du soleil qu'un morceau de verre poli fait chatoyer dans une pièce sombre. Néanmoins, le chant du mantra Hare Krishna possède un caractère si sublime, si puissant, qu'il fera éventuellement fondre le cœur des impersonnalistes. (ND, p. 278)