23) Chantant le Saint Nom, on peut retourner auprès de Dieu.

Dans le Kali-yuga, on peut atteindre la libération et regagner le royaume spirituel par le chant du Saint Nom :

[Sukadeva Goswami dit à Pariksit:] " Mon cher roi, bien que le Kali-yuga soit un océan de fautes, on y trouve cependant une grande qualité; par le seul chant du maha-mantra Hare Krishna, il est possible de se libérer de l'asservissement à la matière et d'être promu au royaume spirituel. " (S.B. 12.3.51 - cité : C.C. Madhya 20.344)

On peut atteindre la libération et retourner auprès de Dieu grâce au chant du Saint Nom :

[Sri Chaitanya dit à Satyaraja:] "... Il suffit de prononcer le Saint Nom. Même un homme du plus bas niveau [candala] peut ainsi être délivré. "

Bien qu'il soit bon de réciter le Saint Nom pour l'âme conditionnée comme pour l'âme libérée, cela est particulièrement bénéfique pour l'âme conditionnée, car elle gagne ainsi d'être libérée. Lorsqu'une personne qui chante le Saint Nom est libérée, elle atteint la perfection ultime en retournant auprès de Dieu, dans sa demeure originelle... Le chant du Saint Nom de Krishna suffit pour libérer quelqu'un de l'existence matérielle. Il suffit en vérité de chanter le mantra Hare Krishna pour être en mesure de voir les pieds pareils-au-lotus du Seigneur. (C.C. Madhya 15.108)

En chantant Hare Krishna, on se purifie de toute souillure pour retourner auprès de Dieu, en notre demeure originelle :

Généralement, les gens n'ont pas conscience de leur véritable intérêt, qui est de retourner en leur demeure originelle, auprès de Dieu. Ils ignorent que leur véritable demeure se trouve dans le monde spirituel. Là, il existe un grand nombre de planètes Vaikuntha; la plus importante ayant pour nom Krishnaloka, ou Goloka Vrindavana... Il faut faire preuve d'assez d'intelligence pour retourner vers Dieu. L'être doit donc s'intéresser à tout ce qui concerne les planètes Vaikuntha, spirituelles, et plus particulièrement la planète dénommée Goloka Vrindavana. Il lui faut aussi apprendre l'art de s'y rendre par la simple méthode du service de dévotion, laquelle commence par le fait d'écouter (sravanam kirtanam visnoh). C'est ce que confirme le Srimad-Bhagavatam (12.3.51) :

kaler dosa-nidhe rajann
asti hy eko mahan gunah
kirtanad eva krsnasya
mukta-sangah param vrajet

Il est possible de se rendre sur la planète suprême (param vrajet) par le simple fait de chanter le mantra Hare Krishna. Cette recommandation s'adresse tout particulièrement aux hommes de l'âge où nous vivons (kaler dosa-nidhe). Cet âge offre en effet l'avantage particulier de permettre à l'homme de se purifier de toute souillure matérielle et de retourner en sa demeure originelle, auprès de Dieu, tout simplement en chantant le maha-mantra Hare Krishna. Il n'y a aucun doute à cet égard. (S.B. 4.29.48)

En pensant toujours à Krishna grâce au chant de Son Nom, on regagnera Krishnaloka à l'heure de la mort :

[Krishna dit à Arjuna:] " Quiconque, au trépas, à l'instant même de quitter le corps, se souvient de Moi seul, atteint aussitôt Ma demeure, n'en doute pas. "

Ce verset insiste sur l'importance de la conscience de Krishna. En effet, quiconque abandonne son corps en pleine conscience de Krishna se voit aussitôt transporté dans la demeure absolue du Seigneur Suprême. D'où l'importance du mot smaran, " se rappeler "; mais ce souvenir de Krishna ne pourra pas surgir dans le mental de l'âme impure, qui n'a pas pratiqué le service de dévotion dans la conscience de Krishna. Pour se rappeler Krishna, il faut toujours chanter ou réciter le maha-mantra: Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare / Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare - en marchant sur les traces de Sri Chaitanya Mahaprabhu, plus tolérant que l'arbre, plus humble que le brin d'herbe, montrant à autrui tous les respects sans jamais attendre aucun égard en retour. Ainsi peut-on être sûr de penser à Krishna au moment de quitter le corps et d'atteindre le but suprême.

" Car, certes, ce sont les pensées, les souvenirs de l'être à l'instant de quitter le corps qui déterminent sa condition future. "

Krishna explique dans ce verset comment modifier notre condition au moment critique de la mort. À titre d'exemple, Maharaja Bharata, qui mourut en pensant à un cerf, dut accepter, dans sa vie suivante, la forme d'un cerf, peu commun il est vrai, puisqu'il garda le souvenir de son existence passée, mais tout de même un cerf. La question est donc de savoir comment mourir dans la condition mentale voulue.

Nos pensées à l'instant de la mort sont principalement déterminées par la somme des actes et pensées de notre vie entière; ce sont nos actes présents qui décident de notre condition future. Ainsi, spirituellement absorbés dans le service de Krishna au cours de notre vie, nous aurons, en quittant notre " enveloppe " actuelle, un corps spirituel, et non plus matériel. Le chant du mantra Hare Krishna est donc le meilleur moyen d'atteindre à l'existence absolue.

" Ainsi, ô Arjuna, en Moi, Krishna, en Ma Forme personnelle, absorbe toujours tes pensées, sans faillir à combattre, comme doit le faire un ksatriya. Me dédiant tous tes actes, tournant vers Moi ton mental et ton intelligence, sans nul doute tu viendras à Moi. "

Ce que Krishna enseigne ici à Arjuna est d'une importance capitale pour quiconque agit au cœur de l'existence matérielle. Le Seigneur ne recommande pas d'abandonner ses devoirs et ses occupations courantes, mais plutôt de les accompagner du souvenir constant de Krishna, grâce au chant du maha-mantra. Ce chant nous lavera de toute souillure matérielle et absorbera le mental et l'intelligence en Krishna, permettant ainsi, sans l'ombre d'un doute, notre retour à la demeure suprême, Krishnaloka.

" Celui qui toujours se souvient de Moi, le Seigneur Suprême, et sur Moi médite, sans s'écarter de la voie, celui-là, ô Partha [Arjuna], sans nul doute vient à Moi. "

De nouveau, Sri Krishna rappelle combien il est important de Le garder présent dans son souvenir. Or, entendre et chanter le maha-mantra, la vibration sonore du Nom du Seigneur - acte qui occupe aussi bien le mental que l'oreille et la langue, et ravive en l'être le souvenir de Krishna - représente une méditation facile à pratiquer, qui nous aide à atteindre le Seigneur... Le chant du mantra Hare Krishna permet au bhakta de toujours fixer son mental sur l'objet de son adoration, à savoir le Seigneur Suprême, sous l'une ou l'autre de Ses Formes personnelles (Krishna, Rama, Narayana...). Cette pratique constante le purifie et lui permet, à la fin de sa vie, d'être transporté jusqu'au royaume de Dieu. S'il faut ainsi imposer au mental la pensée de Krishna, c'est qu'il est, par nature, fébrile et instable. De même qu'à force de penser à la métamorphose qu'elle désire, la chenille, dans une seule vie, se transforme en papillon, l'être humain, à force de penser à Krishna, est assuré d'acquérir, à la fin de sa vie, les mêmes attributs de corps que Krishna. (B.G. 8.5-8)

Celui qui chante constamment le Saint Nom pourra, à l'heure de la mort, retourner à Dieu :

[Sukadeva Goswami dit à Pariksit:] " Alors qu'il agonisait dans la souffrance, Ajamila prononça le Saint Nom du Seigneur, et bien que son appel s'adressât à son fils, il n'en retourna pas moins à Dieu, en sa demeure originelle. Comment, dès lors, pourrait-on douter que celui qui chante le Saint Nom avec foi et sans commettre d'offense retournera auprès de Dieu? "

Il est certain qu'à l'heure de la mort, le dérèglement des fonctions corporelles fait perdre tout contrôle de soi. À ce moment, même une personne ayant pratiqué pendant toute sa vie le chant des Saints Noms du Seigneur peut ne pas être en mesure de prononcer le mantra Hare Krishna de façon très distincte. Néanmoins, elle retirera tous les bienfaits que procure le chant des Saints Noms. Par conséquent, tant que l'état de notre corps nous le permet, pourquoi ne pas chanter le Saint Nom d'une voix forte et distincte? En agissant ainsi, il est tout à fait plausible qu'à l'heure de la mort nous pourrons prononcer comme il convient le Saint Nom du Seigneur, avec foi et amour. Pour conclure, disons que quiconque chante le Saint Nom de manière constante est assuré de retourner à Dieu, en sa demeure originelle, sans le moindre doute. (S.B. 6.2.49)

Ceux qui chantent le maha-mantra échappent aux renaissances perpétuelles et vivent sur la planète de Krishna, même en cette vie :

[Krishna dit à Arjuna:] " Avec le jour de Brahma naissent toutes les variétés d'êtres; et que vienne sa nuit, toutes sont annihilées. "

Les jivas (âmes distinctes) de moindre intelligence s'efforcent de demeurer dans l'Univers matériel, et c'est ainsi qu'ils errent d'un système planétaire à l'autre, tantôt s'élevant, tantôt se dégradant. Durant le jour de Brahma, ils sont actifs, dans les divers corps qui leur sont accordés pour agir matériellement; mais quand vient la nuit de Brahma, tous ces corps périssent et les jivas s'immergent alors dans le Corps de Vishnou. Ils ne seront de nouveau manifestés qu'à l'aube d'un autre jour de Brahma. Et ce cycle se répète jusqu'à la fin de la vie de Brahma, où ils sont anéantis et demeurent non manifestés pour plusieurs millions d'années. Lorsqu'enfin naît le Brahma suivant, dans un nouvel âge, ils réapparaissent. Tel est le destin des jivas qui se laissent ensorceler par le monde de la matière. Toutefois, les êtres d'intelligence qui adoptent la conscience de Krishna et chantent Hare Krishna, Hare Rama, en pratiquant le service de dévotion, vivront, et cela déjà dans l'existence présente, sur la planète spirituelle de Krishna, où ils connaîtront l'éternelle félicité, sans que le cycle des morts et des renaissances ait désormais sur eux aucune prise. (B.G. 8.18)

Mieux vaut chanter le Saint Nom et retourner à Dieu que d'accomplir les rites védiques pour s'élever jusqu'aux planètes supérieures :

[Sukadeva Goswami dit à Pariksit:] " Celui qui écoute et chante constamment le Saint Nom du Seigneur, de même que le récit de Ses Actes, peut très facilement atteindre le niveau du service de dévotion pur, lequel a le pouvoir de débarrasser son cœur de toute impureté. En revanche, l'observance de vœux et la célébration de cérémonies védiques ne sauraient, à elles seules, entraîner une telle purification. Les bhaktas qui boivent sans cesse le miel des pieds pareils-au-lotus de Sri Krishna ne se préoccupent nullement des activités matérielles, qui sont accomplies sous l'influence des trois gunas et qui n'apportent que des souffrances. Jamais les bhaktas n'abandonnent les pieds pareils-au-lotus de Krishna pour retourner à des activités matérielles. D'autres, toutefois, attachés aux rites védiques pour avoir négligé le service des pieds du Seigneur, et hantés par la concupiscence, se livrent parfois à des actes d'expiation. Néanmoins, comme ils ne sont pas complètement purifiés, ils ne cessent de retomber dans le péché. "

On peut très facilement pratiquer le chant et l'écoute du Saint Nom du Seigneur, et par là découvrir l'extase de la vie spirituelle... En revanche, Sukadeva dit bien qu'il n'y a aucun avantage à observer les cérémonies védiques. Peut-être celles-ci permettent-elles d'atteindre les systèmes planétaires supérieurs, mais comme l'enseigne la Bhagavad-Gita (9.21): ksine punye martya-lokam visanti - le temps que l'on peut passer sur ces planètes édéniques est limité du fait que les fruits des actes de vertu sont épuisés un jour ou l'autre; il faut alors revenir sur Terre. Si l'on doit ainsi monter et descendre d'un système planétaire à un autre, à quoi bon tant d'efforts? Mieux vaut chanter le Saint Nom du Seigneur pour se purifier complètement et se rendre digne de retourner à Dieu, dans sa demeure originelle. Tel est le but, la perfection de l'existence...

Le devoir d'un bhakta consiste à chanter le mantra Hare Krishna. Peut-être commettra-t-il parfois des offenses et d'autres fois non, mais s'il adopte cette méthode avec sérieux, il atteindra la perfection, ce à quoi les cérémonies védiques servant à l'expiation des fautes ne permettent pas d'accéder. Les hommes qui sont attachés à ces cérémonies mais ne croient pas au service de dévotion, qui recommandent l'expiation des fautes mais n'apprécient pas le chant du Saint Nom, ne parviennent pas à atteindre l'ultime perfection. Aussi les bhaktas, qui sont complètement détachés des plaisirs matériels, n'abandonnent jamais la conscience de Krishna pour se vouer aux rites védiques. Les personnes attachées à ces pratiques rituelles à cause des désirs matériels qui les animent s'exposent à endurer vie après vie les tribulations de l'existence matérielle. Maharaja Pariksit a comparé leurs activités à la baignade d'un éléphant (kuñjara-sauca). (S.B. 6.3.32-33)

En arrivant chez Sri Chaitanya Mahaprabhu, ils virent le chien disparu assis un peu à l'écart du Seigneur. De plus, Sri Chaitanya lui lançait des restes de pulpe de noix de coco verte et, souriant à Sa façon, lui disait: " Chante les Saints Noms de Rama, Krishna et Hari. " Tous les dévots présents furent très surpris de voir le chien manger la pulpe et chanter " Krishna, Krishna " de façon répétée. Lorsqu'il vit le chien assis là en train de chanter le Nom de Krishna, Sivananda, dans son humilité naturelle, lui présenta immédiatement son hommage afin de se faire pardonner ses offenses à son égard.

Le lendemain, personne ne vit plus le chien, car il avait obtenu un corps spirituel et était parti pour Vaikuntha, le royaume de Dieu. Tels sont les Divertissements de Sri Chaitanya Mahaprabhu, le fils de mère Saci. Il libéra même un chien, simplement en l'incitant à chanter le maha-mantra.

Tels sont les effets du sadhu-sanga: on obtient la compagnie de Sri Chaitanya Mahaprabhu et on est ramené auprès de Dieu, dans notre demeure originelle. Ce résultat est accessible même à un chien, par la miséricorde du Vaisnava. C'est pourquoi tout être humain doit être induit à rechercher la compagnie des bhaktas. En offrant un modeste service, ne serait-ce qu'en mangeant du prasada - que dire de chanter et de danser - n'importe qui peut atteindre Vaikunthaloka. Nous prions donc tous nos dévots d'ISKCON de devenir de purs Vaisnavas, afin que par leur grâce tous les habitants de la planète puissent être promus à Vaikunthaloka, fût-ce à leur insu. Tout le monde devrait avoir l'occasion de manger du prasada et être ainsi amené à chanter les Saints Noms de Krishna et à danser d'extase. Grâce à ces trois pratiques, pourtant observées de façon inconsciente et sans éducation préalable, même un animal put retourner à Dieu. (C.C. Antya 1.28-33)