2) Le chant du Saint Nom chargé d'offenses.

a) Les dix offenses au Saint Nom :

Il y a des offenses auxquelles il faut prendre garde lorsque l'on chante le mantra Hare Krishna. Il ne suffit donc pas de chanter Hare Krishna pour être transporté d'extase.

Il existe dix offenses que l'on ne doit pas commettre en chantant le maha-mantra Hare Krishna. La première consiste à blasphémer les grandes personnalités qui se consacrent à la propagation du Saint Nom du Seigneur. Il est dit dans les sastras (C.C. Antya 7.11): krsna-sakti vina nahe tara pravartana - on ne peut répandre les Saints Noms du maha-mantra à moins d'être investi de pouvoirs par Dieu, la Personne Suprême. Il ne faut donc pas critiquer ou blasphémer un dévot qui se consacre à cette mission.

La deuxième namaparadha s'énonce comme suit :

sivasya sri-visnor ya iha guna-namadi-sakalam
dhiya bhinnam pasyet sa khalu hari-namahita-karah

En ce monde, le Saint Nom de Vishnou est source de toute heureuse fortune. Le Nom de Vishnou, Sa Forme, Ses Attributs et Ses Divertissements relèvent tous de la connaissance absolue. En conséquence, si l'on cherche à séparer Dieu, l'Être Absolu, de Son Saint Nom, de Sa Forme spirituelle, de Ses Attributs ou de Ses Divertissements, en les considérant comme matériels, on commet une grave offense. De même, penser que les noms de devas comme Shiva ont la même valeur que le Nom de Sri Vishnou - ou en d'autres termes, croire que Shiva et les autres devas sont d'autres formes de Dieu et sont donc égaux à Vishnou - constitue également un blasphème. C'est la deuxième offense aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur.

La troisième offense aux pieds pareils-au-lotus du Saint Nom, dite guror avajña, est de considérer le maître spirituel d'un point de vue matériel et d'envier alors sa haute position. La quatrième offense (sruti-sastra-nindanam) est de blasphémer les Écritures védiques telles que les quatre Vedas et les Puranas. La cinquième offense (tathartha-vadah) est de considérer les gloires du Saint Nom comme exagérées. De même, la sixième offense (hari-namni kalpanam) est de considérer le Saint Nom du Seigneur comme une imagination.

La septième offense s'énonce comme suit :

namno balad yasya hi papa-buddhir
na visyate tasya yamair hi suddhih

Continuer à se livrer à des activités pécheresses et chanter en même temps le mantra Hare Krishna en comptant sur le fait que le mantra peut neutraliser toutes les réactions dues aux actes pécheurs constitue la plus grave offense que l'on puisse commettre aux pieds pareils-au-lotus du hari-nama.

La huitième offense est la suivante: dharma-vrata-tyaga-hutadi-sarva-subha-kriya-samyam api pramadah. Il est offensant de tenir le chant du mantra Hare Krishna pour un rite religieux. Exécuter des cérémonies religieuses, observer des vœux, pratiquer le renoncement et le sacrifice constituent des actes bénéfiques d'un point de vue matériel. Le chant du maha-mantra ne doit pas être comparé à ces actes de piété matérielle. Ce serait là une offense aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur.

Voici maintenant la neuvième offense :

asraddadhane vimukhe 'py asrnvati
yas copadesah siva-namaparadhah

Il est offensant de prêcher les gloires du Saint Nom à des gens n'ayant aucune intelligence ou aucune foi dans ce domaine. On doit leur donner la chance d'entendre chanter le mantra Hare Krishna, mais au début, il ne faut pas leur expliquer les gloires de la signification spirituelle du Saint Nom. S'ils écoutent constamment le Saint Nom, leur cœur sera purifié et ils pourront alors comprendre la position transcendantale du Saint Nom.

La dixième offense s'énonce comme suit :

srute 'pi nama-mahatmye yah priti-rahito narah aham-namadi-paramo namni so 'py aparadha-krt

Si l'on a entendu les gloires du Saint Nom du Seigneur mais que l'on garde néanmoins une conception matérialiste de la vie, en pensant: " Je suis le corps et tout ce qui appartient à ce corps est à moi [aham mameti] ", et que l'on ne montre pas de respect ni d'amour pour le chant du maha-mantra, on commet également une offense. (C.C. Adi 8.24)

Srila Jiva Goswami enseigne que les Saints Noms du Seigneur doivent être chantés à voix haute et sans offense, tel que le préconise le Padma Purana. En s'abandonnant au Seigneur, on s'affranchit des suites de tous ses actes coupables. De plus, c'est en prenant refuge auprès du Saint Nom du Seigneur que sont neutralisées les offenses commises à Ses pieds. Mais rien ne viendra protéger celui qui se rend coupable d'offenses aux pieds du Saint Nom. Dans le Padma Purana, on trouve décrites dix offenses au Saint Nom.

La première consiste à dénigrer les grands bhaktas, qui se consacrent à la propagation des gloires du Seigneur. La deuxième offense, c'est d'accorder aux Saints Noms du Seigneur une valeur relative. Dieu possède tous les univers, et les Noms qu'on Lui attribue diffèrent éventuellement d'un endroit à l'autre, ce qui ne s'oppose nullement à la nature absolue du Seigneur. En effet, les Noms servant à désigner le Seigneur Souverain revêtent tous le même caractère sacré, car ils indiquent tous la même Personne Suprême. Ces Saints Noms possèdent une puissance identique à celle du Seigneur; rien ne saurait donc s'opposer à ce que chacun, en quelque partie de l'Univers où il se trouve, chante et glorifie le Seigneur à travers le Nom spécifique qui, en ces lieux, sert à Le désigner. Ces Noms, source de toute heureuse fortune, ne doivent jamais être considérés comme des facilités d'ordre matériel.

La troisième offense consiste à négliger les injonctions des acaryas authentiques, des maîtres spirituels. la quatrième, à dénigrer les Écritures révélées ou le savoir védique. La cinquième, à interpréter le Saint Nom selon ses propres concepts matériels. Le Seigneur et Son Saint Nom sont identiques, on ne doit voir aucune différence entre eux. La sixième offense consiste à croire que les gloires du Saint Nom sont issues de l'imagination. Dieu n'est pas imaginaire et il en va de même pour Son Nom. Mais certains, à cause de leur maigre savoir, Le croient sorti de l'imagination de Son dévot, tout autant que Son Nom. Celui qui chante le Saint Nom animé d'une telle conscience ne pourra pas atteindre la perfection à laquelle mène cette voie. La septième offense consiste à accomplir sciemment des actes coupables en comptant sur le chant du maha-mantra pour en annuler les conséquences. Les Écritures stipulent en effet que celui qui simplement chante ou récite le Nom du Seigneur s'affranchit des suites de tous ses péchés. Or, celui qui profite de cette grâce et perpétue ses actes coupables en comptant sur le chant des Saints Noms pour en neutraliser les effets commet ainsi l'offense la plus grave qui soit aux pieds du Saint Nom. Aucune voie purificatrice ne saurait alors le purifier. En d'autres mots, il se peut que l'on ait commis de nombreuses fautes avant d'avoir entamé cette pratique, mais après avoir pris refuge en le Saint Nom du Seigneur et neutralisé ainsi les effets néfastes de ses péchés, il s'agit dès lors de s'abstenir strictement de commettre des actes coupables accompagnés de l'espoir que le chant des Noms divins en annulera les conséquences. La huitième offense est de considérer que le chant du Saint Nom équivaut à quelque activité matérielle édifiante. Il existe, en effet, une gamme variée d'actions conduisant à quelque bienfait matériel, mais le Saint Nom et le fait même de chanter n'ont rien de simples liturgies. Il y est certes lié, mais jamais il ne doit se voir limité à de telles dénominations. Puisque Dieu ne fait qu'Un avec Son Nom, on ne devrait pas chanter le Saint Nom pour servir ses propres intérêts. Comprenons que le Seigneur Suprême est le maître et bénéficiaire souverain de toute chose et qu'Il n'est, par ce fait, le serviteur ou le pourvoyeur de personne. Aussi, puisque Son Saint Nom n'est pas différent de Sa Personne, il ne faut pas essayer de l'exploiter à ses propres fins.

La neuvième offense consiste à instruire ceux qui ne portent aucun intérêt au chant des Saints Noms, à la nature purement spirituelle de ces Noms. Parler des gloires du maha-mantra à ceux qui refusent de le chanter, c'est commettre une offense aux pieds du Saint Nom. La dixième offense: se désintéresser du maha-mantra, même après avoir entendu ses gloires et compris sa nature absolue. (S.B. 2.1.11)

Voici la liste des offenses qu'on doit éviter lorsqu'on chante ou récite le maha-mantra :

1) blasphémer un bhakta qui a dédié sa vie à la propagation du chant des Saints Noms du Seigneur;

2) mettre les noms des devas, tel Shiva ou Brahma, et celui de Vishnou sur un pied d'égalité, ou les croire indépendants de Lui; (Les athées croient parfois que chacun des devas est l'égal de Dieu, Vishnou. Le bhakta, lui, sait qu'aucun d'entre eux, quelle qu'en soit la puissance, ne peut jamais égaler le Seigneur Suprême, non plus d'ailleurs qu'être indépendant de Lui. Croire, donc, que le chant des noms " Kali, Kali " ou " Durga, Durga " vaut celui du mantra Hare Krishna, c'est commettre la plus grande offense.)

3) négliger les instructions du maître spirituel;

4) blasphémer les Écritures védiques ou celles qui les appuient;

5) tenir les gloires du maha-mantra comme issues de l'imagination;

6) interpréter les Saints Noms du Seigneur;

7) accomplir sciemment des actes coupables en comptant sur le chant du maha-mantra pour en annuler les conséquences; (Parce que le chant des Saints Noms possède ce pouvoir d'effacer les suites de toutes fautes commises, il se peut qu'on persiste à se livrer à des actes coupables et qu'on chante ensuite Hare Krishna pour en neutraliser les effets. Mais il faut savoir d'une telle mentalité qu'elle présente un danger certain et s'identifie à une offense grave; il faut donc s'en tenir à l'écart.)

8) compter le chant du maha-mantra parmi les rites propitiatoires que proposent les Vedas dans le cadre des actes intéressés (karma-kanda);

9) parler des gloires du maha-mantra aux incroyants; (Tout un chacun peut pratiquer le chant des Saints Noms, mais il convient de ne pas révéler dès l'abord la puissance absolue du Seigneur. Les hommes par trop englués dans le péché ne peuvent en apprécier les gloires, aussi est-il préférable de ne pas leur en faire part.)

10) ne pas avoir une foi totale en le chant des Saints Noms, ou demeurer attaché à la vie matérielle, même après avoir compris les enseignements du maître spirituel. Quiconque se veut Vaisnava doit se garder de commettre ces offenses afin d'accéder rapidement au but visé. (ND, pp. 78-79)

b) Commentaires sur les offenses au Saint Nom

Il ne faut ni blasphémer les dévots du Seigneur ni écouter ceux qui le font :

Srila Jiva Goswami Prabhu recueillit de nombreux passages d'Écritures authentiques qu'il fait habilement valoir lorsqu'il traite des offenses portées contre le Saint Nom... Citant le Markandeya Purana, Sri Goswamiji explique qu'il ne faut ni dénigrer un dévot du Seigneur, ni prêter oreille à ceux qui s'y abaissent. (S.B. 2.1.12)

Il ne faut pas mettre le Nom du Seigneur et ceux des devas sur un pied d'égalité :

Concernant le fait de distinguer le Saint Nom du Seigneur des noms des devas, les Écritures révélées stipulent que tout être, aussi grand et puissant soit-il, n'est qu'un fragment de Sri Krishna, qui est la source de toute énergie (B.G. 10.41). Tous, sauf le Seigneur, occupent une position subordonnée, car nul n'est indépendant de Lui. Puisque aucun ne dépasse ni même n'égale l'énergie du Seigneur Souverain, aucun nom ne peut posséder autant de puissance que celui du Seigneur. Le chant de Son Nom confère l'énergie globale issue de toutes sources. Il ne faut donc pas mettre le Nom Saint et Suprême du Seigneur et tout autre nom sur un pied d'égalité. Brahma, Shiva ou tout autre puissant deva ne peuvent jamais égaler Sri Vishnou. (S.B. 2.1.12)

[Devahuti dit à Kapila:] " O combien glorieux sont ceux dont la langue chante Tes Saints Noms!...

Nous trouvons ici le mot tubhyam, signifiant " à Toi seul " : c'est le Nom de Dieu qu'il faut chanter, et non, comme le prétendent les philosophes Mayavadis, n'importe quel nom, que ce soit celui d'un deva ou celui d'une énergie de Dieu. Seul le Saint Nom du Seigneur Suprême est effectif. Et quiconque compare le Saint Nom du Seigneur aux noms des devas doit être qualifié de pasandi, d'offenseur. (S.B. 3.33.7)

Guru-aparadha, la pire offense au Saint Nom :

Lorsqu'Il décrit la façon de protéger la plante grimpante de la dévotion, Sri Chaitanya Mahaprabhu souligne particulièrement la nécessité de la protéger des offenses commises envers les pieds pareils-au-lotus des Vaisnavas. Ces offenses sont dites vaisnava-aparadhas. Aparadha signifie " offense ". Celui qui se rend coupable de vaisnava-aparadhas met fin à son évolution spirituelle. Même s'il est très avancé dans la dévotion, il ruine ainsi son avancement spirituel... Il faut donc se garder soigneusement de commettre des offenses envers les pieds d'un Vaisnava. La plus grave de toutes les vaisnava-aparadhas, dite guru-aparadha, sera celle commise envers les pieds pareils-au-lotus du maître spirituel. On ne saurait commettre pire offense lorsqu'on chante les Saints Noms de Dieu, la Personne Suprême. (S.B. 4.21.37)

Les adorateurs d'impersonnalistes blasphèment les Écritures védiques :

En décrivant l'offense au chant des Saints Noms nommée sruti-sastra-nindanam (blasphémer les Écrits védiques), Jiva Goswami déclare dans son Bhakti-sandarbha: yatha pasanda-margena dattatreyarsabha-devopasakanam pasandinam; les adorateurs d'impersonnalistes tels que Dattatreya sont aussi des pasandis. (C.C. Madhya 18.115)

Les Mayavadis commettent une offense en établissant une distinction entre le Seigneur et Son Saint Nom :

Tout nom qui désigne quelque chose de matériel peut faire l'objet d'une discussion et d'une étude expérimentale, mais dans le royaume de l'Absolu, un nom et celui qui le porte, de même que la gloire et l'être qu'elle célèbre, sont identiques. De même, les attributs et les divertissements de l'Absolu, ainsi que tout ce qui y a trait sont également absolus. Bien que les Mayavadis professent le monisme, ils établissent une distinction entre le Saint Nom et le Seigneur Lui-même. Cette offense, dite namaparadha, leur vaut de glisser peu à peu du niveau très élevé du brahma-jñana, ainsi que le confirme le Srimad-Bhagavatam (10.2.32) :

aruhya krrchrena param padam tatah patanty adho 'nadrta-yusmad-anghrayah

Bien que leur rude ascèse leur permette d'atteindre le niveau très élevé du brahma-jñana, ils en retombent du fait d'une connaissance imparfaite de la Vérité Absolue. Bien qu'ils proclament qu'ils comprennent le mantra védique sarvam khalv idam brahma (" tout est brahman "), ils demeurent incapables de comprendre que le Saint Nom est également Brahman. Toutefois, s'ils chantent régulièrement le maha-mantra, ils pourront être affranchis de cette méprise. À moins d'invoquer correctement la protection du Saint Nom, on ne peut éviter de commettre des offenses en le chantant. (C.C. Adi 7.74)

Croire que les gloires du Saint Nom sont exagérées ou interpréter ces gloires est une offense au Saint Nom :

Un jour que le Seigneur expliquait les gloires du Saint Nom aux dévots, certains élèves peu avisés de l'auditoire fabriquèrent leur propre interprétation. Quand un élève interpréta à sa façon les gloires du Saint Nom en disant qu'il s'agissait d'une louange exagérée, Sri Chaitanya Mahaprabhu, très mécontent, interdit aussitôt à tout le monde de regarder dorénavant le visage de ces élèves.

Lorsque Sri Chaitanya Mahaprabhu expliqua les gloires de la puissance transcendantale du Saint Nom du Seigneur, le maha-mantra Hare Krishna, un élève infortuné dit que cet éloge du Saint Nom était une exagération des sastras visant à inciter les gens à le réciter. L'élève interpréta ainsi les gloires du Saint Nom, commettant l'une des dix offenses aux pieds pareils-au-lotus du Saint Nom du Seigneur, appelée artha-vada... Le Saint Nom est identique à Dieu, la Personne Suprême. C'est pourquoi ceux qui font une différence entre le Seigneur et Son Nom sont qualifiés de pasandis, d'incroyants, ou d'athées démoniaques. Les gloires du Saint Nom sont celles de Dieu, l'Être Suprême. Il ne faut jamais chercher à faire une différence entre le Seigneur et Son Nom, ni interpéter les gloires du Saint Nom en disant qu'il ne s'agit que d'exagérations. (C.C. Adi 17.72-73)

Il ne faut pas pécher avec l'intention de chanter Hare Krishna pour en neutraliser les conséquences :

Le chant du Saint Nom revêt en effet un caractère si propice qu'il peut libérer n'importe qui des suites de ses activités pécheresses. Cependant, il ne faudrait pas en conclure qu'on peut continuer de commettre des péchés en se disant que le chant du mantra Hare Krishna en neutralisera les conséquences. Il faut plutôt veiller avec soin à ne commettre aucun péché et ne jamais songer à neutraliser ses fautes par le chant du mantra, car il s'agirait là d'une autre offense. Si, par accident, il arrive à un bhakta de se livrer à une activité coupable, le Seigneur l'excusera, mais nul ne doit délibérément commettre de péchés. (S.B. 6.3.31)

Un homme du nom de Kalidasa accompagnait les dévots du Bengale. Il n'avait sur les lèvres que le Saint Nom de Krishna. Kalidasa était un dévot très élevé spirituellement, tout en étant simple et généreux. Il accompagnait du Saint Nom de Krishna chaque geste de la vie quotidienne. Lorsqu'il jouait aux dés par pure plaisanterie, il lançait les dés en chantant Hare Krishna.

À cet égard, Srila Bhaktisiddhanta Sarasvati Thakura met en garde les hommes de cet âge contre le fait d'imiter les plaisanteries d'un maha-bhagavata comme Kalidasa. Celui qui cherche à l'imiter, en jouant aux dés ou en s'adonnant au jeu tout en chantant le maha-mantra, subira sans aucun doute le contrecoup de ses offenses au Saint Nom. Car il est dit: hari-nama-bale pape pravrtti - on ne doit pas accomplir des actes coupables en comptant sur le chant du maha-mantra pour en annuler les conséquences. Le jeu de dés est sans nul doute un jeu de hasard, mais il est clair d'après ce verset que Kalidasa fit cela par pure plaisanterie. Un maha-bhagavata peut faire n'importe quoi, mais il n'oublie jamais les principes de base. C'est pourquoi il est dit: vaisnavera kriya-mudra vijñeya na bujhaya - " Personne ne peut comprendre les actes d'un pur dévot. " Nous ne devons donc pas imiter Kalidasa. (C.C. Antya 16.5-7)

Le Saint Nom recèle une si grande puissance spirituelle que le simple fait de le prononcer permet de s'affranchir des suites de tout acte coupable. Que dire, dès lors, de ceux qui chantent régulièrement le Saint Nom ou qui adorent régulièrement la murti ? Ces bhaktas purifiés ont la certitude d'échapper à toutes les suites de leurs fautes. Néanmoins, cela ne signifie pas que l'on puisse pécher intentionnellement et se croire à l'abri de toute conséquence fâcheuse du fait qu'on chante les Saints Noms. Une telle mentalité constitue une offense à l'égard des pieds pareils-au-lotus du Saint Nom. Namno balad yasya hi papa-buddhih: le Saint Nom du Seigneur a sans conteste le pouvoir nécessaire pour neutraliser toutes les fautes, mais si quelqu'un pèche intentionnellement et de façon répétée tout en chantant le Saint Nom, il est sans conteste condamnable au plus haut point. (S.B. 6.13.8-9)

Le Padma Purana nous offre cet exemple de soumission marquée par un sentiment d'humilité profonde: " Nul pécheur n'est aussi infâme que moi. Nul n'a jamais commis autant d'offenses. Si grandes mes fautes, si nombreux mes outrages que lorsque je m'en confesse devant Toi, j'ai honte Seigneur. " Voilà une attitude légitime pour un bhakta. Il n'y a rien d'étonnant à ce qu'une âme conditionnée se soit, au cours de ses vies passées, rendue coupable d'un certain nombre d'actes déméritoires; or elle doit reconnaître ses torts et s'en accuser devant le Seigneur, lequel remet toujours aussitôt les fautes de Son dévot sincère. Mais n'allons pas abuser de la miséricorde immotivable du Seigneur et nous rendre à nouveau coupable des mêmes fautes en espérant obtenir chaque fois Son pardon. Une telle attitude ne peut hanter qu'un être de la plus basse impudence. La prière qui nous occupe exprime au contraire un sentiment de honte. Et celui qui n'éprouve pas cette honte devant ses fautes, en comptant sur le pardon illimité du Seigneur, commet certes l'erreur la plus grossière. Aucun passage des Écritures védiques ne sanctionne un tel comportement. Il est vrai qu'en chantant le Saint Nom, on s'affranchit de toute faute commise dans ses vies passées, mais cela ne signifie nullement qu'une fois purifié l'on doive à nouveau donner libre cours à ses tendances pécheresses, et s'attendre à recevoir sans fin le pardon. D'aussi sottes élucubrations n'ont pas leur place dans le service de dévotion. Certains croient: " Je peux pécher toute la semaine et aller ensuite au temple ou à l'église pour m'y confesser et m'y faire absoudre, après quoi je pourrai m'adonner à nouveau à mes habituelles bassesses. " Eh bien, ceux-là se rendent coupables d'une très grave offense et se montrent de la plus haute sottise; l'auteur du Bhakti-rasamrta-sindhu renie entièrement un tel concept. (ND, pp. 91-92)

Le Nom du Seigneur peut certes, par sa puissance, anéantir les suites d'actes coupables, mais celui qui veut user de cette même puissance spirituelle au profit de ses noirs méfaits devient par là l'être le plus déchu. Jamais le Seigneur ni aucun de Ses intermédiaires ne lui accorderont leur pardon. (S.B. 2.1.12)

[Maharaja Pariksit] compare ce genre d'expiation au bain des éléphants. On voit cet animal s'asperger d'eau avec grand soin, mais sitôt hors de la rivière, il se couvre à nouveau de poussière. Que lui vaut alors de s'être si soigneusement baigné? Pareillement, des spiritualistes pratiquent le chant du maha-mantra tout en se livrant aux actes défendus, forts de croire que le chant annulera leurs fautes. Des offenses qui peuvent être commises lors du chant des Saints Noms du Seigneur, celle qui consiste à commettre sciemment des actes coupables en espérant que le chant du maha-mantra efface leurs conséquences porte le nom de namno balad yasya hi papa-buddhih. (Upad., pp. 3-4)

C'est une offense de considérer le chant du Saint Nom comme un acte de piété ordinaire :

Qui prétend dix millions de sacrifices-du-cheval comparables au chant des Saints Noms de Sri Krishna est sans conteste un athée. Viendra certes sur lui le châtiment de Yamaraja.

D'entre les dix offenses à éviter pour qui chante les Saints Noms du Seigneur, ou le mantra Hare Krishna, la huitième se lit comme suit : dharma-vrata-tyaga-hutadi-sarva-subha-kriya-samyam api pramadah. Cela signifie que nul ne devrait jamais estimer comparable au chant des Saints Noms de Dieu l'accomplissement d'actes de piété, tel offrir la charité aux brahmanes ou à de saints personnages, fonder des institutions charitables d'enseignement, ou organiser des distributions de nourriture gratuite. Car jamais les fruits de l'action intéressée n'égalent en valeur ceux du chant des Saints Noms de Krishna. Selon les Écritures védiques :

go-koti-danam grahane khagasya
prayaga-gangodaka-kalpa-vasah
yajñayutam meru-suvarna-danam
govinda-kirter na samam satamsaih
" Donnerait-on en charité dix millions de vaches lors d'une éclipse solaire, vivrait-on au confluent du Gange et de la Yamuna pendant des millions d'années, ou offrirait-on en sacrifice une montagne d'or aux brahmanes, on ne gagnerait pas la centième part des mérites que confère le chant du mantra Hare Krishna. " En d'autres mots, on peut dire de quiconque voit dans le chant du mantra Hare Krishna un simple acte de piété qu'il erre tout à fait. Certes, ce chant est pieux, mais comprenons que Krishna et Son Nom, tous deux purement spirituels, transcendent complètement tout acte de piété matérielle. La piété en soi reste matérielle, quand le chant des Saints Noms de Krishna appartient tout entier au niveau absolu. Pour conclure, bien que le pasandi ne puisse saisir cette vérité, les actes de piété n'égaleront jamais le chant des Saints Noms. (C.C. Adi 3.79)

C'est une offense de considérer le chant du Saint Nom comme un rite religieux propitiatoire :

Dans la liste des offenses que l'on risque de commettre en chantant le Saint Nom du Seigneur, il est mentionné: dharma-vrata-tyaga-hutadi-sarva-subha-kriya-samyam api pramadah - penser que de réciter ou de chanter le Saint Nom a même valeur que d'accomplir n'importe quelle cérémonie religieuse propitiatoire constitue une offense. Selon le point de vue matérialiste, observer les rites religieux invoque une atmosphère propice au bénéfice matériel du monde entier. C'est pourquoi les matérialistes fabriquent de toutes pièces des principes religieux dans le dessein de vivre confortablement et de poursuivre sans problème leurs activités matérielles. Ne croyant pas à l'existence de Dieu, ils ont donc inventé le concept d'un Dieu impersonnel et prétendent que pour se faire une idée de Dieu, on peut Lui prêter n'importe quelle forme. Ils vénèrent ainsi les nombreuses formes des devas, qu'ils considèrent comme différentes représentations ou manifestations du Seigneur. On les appelle bahv-isvara-vadis, c'est-à-dire des adorateurs d'innombrables dieux. Ils considèrent le chant des noms des devas comme une activité propitiatoire. De prétendus swamis de grande renommée ont écrit des livres affirmant que l'on peut chanter n'importe quel nom - Durga, Kali, Shiva, Krishna, Rama, et ainsi de suite - du fait que tout nom convient pour invoquer une atmosphère propitiatoire dans le monde. On les qualifie donc de pasandis; ce sont des incroyants. (C.C. Adi 17.212)

En chantant le Saint Nom, il ne faut pas aspirer au progrès matériel :

[Isvara Puri dit à Sri Chaitanya:] " La religion, l'essor économique, la satisfaction des sens et la libération représentent les quatre buts de la vie; or, devant l'amour pour Dieu - le cinquième et le plus haut but -, ils semblent aussi insignifiants que des fétus de paille sur la route. "

Celui qui chante le Saint Nom du Seigneur ne devrait pas désirer le progrès matériel que représentent l'essor économique, la religion, la satisfaction des sens et la libération. Comme Sri Chaitanya Mahaprabhu l'a déclaré, la plus haute perfection de la vie consiste à développer en soi son amour pour Krishna (prema pumartho mahan sri-caitanya-mahaprabhor matam idam). Lorsque l'on compare l'amour pour Dieu avec la piété, la prospérité économique, la satisfaction des sens et la libération, on peut comprendre que les bubhuksus (ceux qui aspirent au bonheur en ce monde matériel) et les mumuksus (ceux qui désirent s'en libérer) veuillent atteindre de tels buts, mais aux yeux du pur dévot qui parvient au bhava, le niveau préliminaire de l'amour pour Dieu, ils apparaissent insignifiants. (C.C. Adi 7.84)

c) Les conséquences du chant chargé d'offenses.

Le Saint Nom éradique les péchés, mais celui qui offense le Saint Nom n'en sera pas délivré :

Le Padma Purana enseigne que le Seigneur couvrira de Sa protection quiconque s'abandonne à Lui, menât-il une existence des plus déchues. Ainsi comprend-on que l'abandon à Dieu, la Personne Suprême, permet de s'affranchir de toutes les suites de ses fautes. Plus, celui qui se rend coupable d'offenses envers la Personne même du Seigneur pourra être sauvé si seulement il prend refuge en Ses Saints Noms : Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare / Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare. En d'autres mots, le chant du mantra Hare Krishna possède le pouvoir d'effacer toute faute commise; mais celui qui se rend coupable d'offenses envers les Saints Noms du Seigneur perd toute chance d'être libéré. (ND, p. 78)

Une offense aux pieds pareils-au-lotus du Saint Nom est extrêmement dangereuse :

Un jour que le Seigneur expliquait les gloires du Saint Nom aux dévots, certains élèves peu avisés de l'auditoire fabriquèrent leur propre interprétation. Quand un élève interpréta à sa façon les gloires du Saint Nom en disant qu'il s'agissait d'une louange exagérée, Sri Chaitanya Mahaprabhu, très mécontent, interdit aussitôt à tout le monde de regarder dorénavant le visage de ces élèves. Sans même enlever Ses vêtements, le Seigneur Chaitanya alla Se baigner dans le Gange avec Ses compagnons. Là, Il expliqua les gloires du service de dévotion.

Il existe de nombreuses sortes d'offenses, mais celle que l'on appelle nama-aparadha, l'offense aux pieds pareils-au-lotus du Saint Nom, est extrêmement dangereuse. C'est pourquoi le Seigneur demanda à tout le monde de ne pas regarder le visage de l'offenseur. Il alla Lui-même immédiatement Se baigner dans le Gange tout habillé pour bien montrer à tous qu'il fallait éviter ce genre de nama-aparadha. Le Saint Nom est identique à Dieu, la Personne Suprême. (C.C. Adi 17.72-74)

À moins de chanter le Saint Nom sans commettre d'offense, on ne peut progresser comme il se doit dans la conscience de Krishna :

Soyons sûrs - et sans l'ombre d'un doute - qu'à moins de chanter le Saint Nom du Seigneur sans commettre d'offense, nul ne saurait se donner qualité pour progresser sur la voie de la conscience de Krishna. (Upad., p. 62)

Celui qui commet des offenses au Saint Nom ne développe aucun attrait pour eux :

[Sri Chaitanya dit:] " Tu bénis, cher Seigneur, les êtres déchus et conditionnés d'une telle miséricorde en leur donnant généreusement le chant de Tes Saints Noms, mais dans mon infortune, je commets tant d'offenses en les récitant que je ne suis capable d'aucun attrait pour eux. " (C.C. Antya 20.16)

Celui qui commet des offenses au Saint Nom ne développe aucun amour pour le Seigneur : Si l'on chante continuellement le Nom saint et sublime du Seigneur, mais qu'on ne développe pas d'amour pour Lui et qu'aucune larme n'apparaît dans les yeux, cela indique de toute évidence que du fait d'offenses commises en chantant, la semence du Saint Nom de Krishna ne pousse pas. (C.C. Adi 8.29-30)

Même s'il le chante pendant plusieurs vies, celui qui commet des offenses au Saint Nom n'obtiendra pas l'amour pour Dieu :

Celui dont le chant du maha-mantra Hare Krishna est entaché des dix offenses n'obtiendra pas l'amour de Dieu, le but ultime de cette pratique, malgré les efforts qu'il fait pour chanter le Saint Nom pendant de nombreuses vies.

Srila Bhaktisiddhanta Sarasvati Thakura dit à ce propos que sans accepter Sri Chaitanya Mahaprabhu, il est impossible d'atteindre le niveau du service de dévotion même si l'on continue de chanter le mantra Hare Krishna pendant de très nombreuses années. On doit rigoureusement suivre l'instruction que Sri Chaitanya Mahaprabhu donne dans le Siksastaka (3) :

trnad api sunicena taror api sahisnuna
amanina manadena kirtaniyah sada harih

" On doit chanter le Saint Nom du Seigneur en toute humilité, en se considérant moins qu'un fétu de paille sur la route; on doit se montrer plus tolérant que l'arbre, dénué de toute prétention et toujours prêt à offrir à autrui ses respects. C'est dans un tel état d'esprit qu'on peut sans fin chanter le Saint Nom. " Quiconque suit cette recommandation et s'affranchit des dix offenses connaîtra le succès dans la conscience de Krishna et parviendra finalement au niveau du service d'amour offert à la Personne Divine. (C.C. Adi 8.16)

Celui qui chante sans essayer d'éviter les offenses verra la véritable plante de la bhakti arrêtée dans sa croissance :

[Sri Chaitanya dit à Rupa Goswami:] " Celui qui reçoit la semence du service de dévotion doit en prendre soin à la façon d'un jardinier et la semer dans son cœur. S'il l'arrose régulièrement grâce à la pratique du sravana et du kirtana [l'écoute et le chant], il la verra alors germer peu à peu... Le jardinier doit veiller sur la plante en la clôturant de manière à empêcher le puissant éléphant représentant les offenses de l'approcher. Il arrive que des mauvaises herbes, telles que la recherche du plaisir des sens ou de la libération, poussent côte à côte avec la plante dévotionnelle. Il existe d'innombrables variétés de ces plantes indésirables. Ceux qui recherchent la perfection rejettent des comportements tels que la diplomatie, la mise à mort d'animaux, l'affairisme mondain, la soif de gloire et de prestige social, qui ne sont que des mauvaises herbes poussant avec la plante de la bhakti. Si, en arrosant, on ne fait pas de distinction entre la plante de la dévotion et les mauvaises herbes, l'eau ne fera que nourrir ces dernières au détriment de la bhakti-lata, dont la croissance sera amoindrie. "

Le chant du mantra Hare Krishna accompagné d'offenses est un terrain fertile pour la croissance des mauvaises herbes. On ne doit surtout pas profiter du chant du mantra pour en retirer des bienfaits matériels, ainsi que le mentionne le verset 159 :

'nisiddhacara', 'kutinati', 'jiva-himsana'
'labha', 'puja', 'pratisthadi', yata upasakha-gana

Srila Bhaktisiddhanta Sarasvati Thakura, en décrivant ces plantes indésirables, explique que celui qui écoute et chante le maha-mantra sans essayer d'éviter les offenses devient matériellement attaché aux plaisirs des sens. Il pourra également vouloir se libérer de l'asservissement à la matière, comme le font les Mayavadis, ou encore être à la recherche de pouvoirs yogiques merveilleux, les yoga-siddhis. Celui qui est passionné par les actes matériels extraordinaires est qualifié de siddhi-lobhi, avide de perfection matérielle. Un autre tombera victime de la duplicité et de la malhonnêteté, ou s'entourera de femmes pour jouir de rapports sexuels illicites. D'autres encore donneront en spectacle leur service dévotionnel, comme les prakrta-sahajiyas, ou essayeront de soutenir leur philosophie en se joignant à une caste particulière ou en s'identifiant à une certaine dynastie, s'attribuant d'office le monople de l'avancement spirituel. Appuyé par la tradition familiale, celui-là pourra ainsi devenir un pseudo-gourou, un soi-disant maître spirituel. Un autre pourra être attaché aux quatre péchés que sont la vie sexuelle illicite, la consommation d'intoxicants et de viande, et la pratique des jeux de hasard, ou encore considérera un Vaisnava comme appartenant à une caste ou à une confession profane. Celui-ci pensera: " Voilà un Vaisnava hindou et voilà un Vaisnava européen. Un Vaisnava européen n'a pas le droit d'entrer dans nos temples. " Ainsi regardera-t-il les

Vaisnavas en fonction de leur naissance, faisant la distinction entre les Vaisnavas brahmanes, les Vaisnavas sudras, les Vaisnavas mlecchas, etc. Un homme d'affaires essaiera de mener son entreprise tout en chantant le mantra Hare Krishna ou en lisant le Srimad-Bhagavatam, ou voudra accroître sa puissance financière par des moyens illégaux. Un autre se voudra Vaisnava à bon compte en chantant le Saint Nom en un lieu solitaire en vue d'être vénéré, ou désirera une renommée mondaine en faisant des compromis avec les non-dévots, compromettant en même temps sa propre philosophie et sa vie spirituelle. Un autre deviendra un fervant partisan du système héréditaire de castes. En fait, tout ce qui vient d'être énuméré dernièrement constitue différents pièges des plaisirs matériels. À seule fin de tromper les innocents, un individu se fera passer pour une personne très élevée spirituellement et sera reconnu comme un sadhu, un mahatma, ou un homme de religion. Tout cela veut dire que le soi-disant dévot est devenu victime de toutes ces mauvaises herbes et que la véritable plante de la dévotion, la bhakti-lata-bija, a été arrêtée dans sa croissance. (C.C. Madhya 19.152, 157-160)

Il faut éviter ceux qui médisent du chant du Saint Nom :

Il faut éviter... ceux qui médisent du chant du mantra Hare Krishna. (C.C. Madhya 22.131)

d) Autres instructions concernant le chant chargé d'offenses.

N'étant pas lavé de toute souillure matérielle, le brahmane non-Vaisnava ne peut chanter le Saint Nom sans commettre d'offenses :

[Sri Chaitanya dit à Amogha:] "... Lorsque le cœur d'une personne est purifié de toute contamination, elle est en mesure de chanter le maha-mantra Hare Krishna. Aussi, Amogha, lève-toi et chante le maha-mantra! Si tu le fais, Krishna t'accordera inépuisablement Sa miséricorde. "

Quiconque réalise le Brahman est appelé un brahmane et lorsqu'un brahmane prend part au service du Seigneur, on l'appelle un Vaisnava. Tant qu'il ne réalise pas Dieu, la Personne Suprême, sa réalisation du Brahman impersonnel est imparfaite. Un brahmane peut chanter le mantra Hare Krishna au niveau du namabhasa, mais pas au niveau de la vibration pure. Lorsqu'un brahmane se voue au service du Seigneur, comprenant parfaitement sa relation éternelle, son service de dévotion est appelé abhidheya, et à ce stade, il devient un bhagavata ou un Vaisnava. Ceci indique qu'il est libéré de la contamination et de l'attachement matériels... Un brahmane peut être un grand érudit, mais cela ne signifie pas qu'il soit délivré de toute contamination matérielle. Cependant, la contamination du brahmane se manifeste sur le plan de la Vertu. Dans le monde matériel, les trois modes d'influence sont la Vertu, la Passion et l'Ignorance, et ne correspondent qu'à différents degrés de contamination. Tant qu'un brahmane n'a pas transcendé cette contamination pour atteindre le plan du service de dévotion pur, il ne peut être considéré comme un Vaisnava. (C.C. Madhya 15.276-277)