DEUXIEME CHAPITRE
L'être vivant, personne d'antimatière.

L'astanga-yoga.

L'astanga-yoga est pour l'homme ordinaire un procédé bien difficile à suivre, grâce auquel on peut maîtriser les mouvements des airs circulant dans le corps. L’être vivant (l'âme), particule infinitésimale d'antimatière, est porté, dans le corps, par les cinq sortes d'air qui y circulent. En pratiquant l'astanga-yoga, on peut élever l'âme, au moyen de ces souffles, d'un cakra à un autre, c'est-à-dire de la région du nombril à celle de l'abdomen, puis à celle du cœur d'entre les clavicules, d'entre les deux sourcils, et finalement jusqu'à l'orifice du crâne appelé le brama-randra. S'il y parvient, le yogi peut se rendre alors sur la planète de son choix.

yam imam puspitam vacam
pravadanty avipascitah
veda-vada-ratah partha
nanyad astiti vadinah

kamatmanah svarga-para
janma-karma-phala-pradam
kriya-visesa-bahulam
bhogaisvarya-gatim prati

L'homme peu averti s'attache au langage fleuri des Vedas, qui enseignent diverses pratiques pour atteindre les planètes de délices, renaître favorablement, gagner la puissance et d'autres bienfaits. Enflammé de désir pour les joies d'une vie opulente, il ne voit pas au-delà.
La Bhagavad-gita Chap. 11.42-43

On a pu calculer scientifiquement la vitesse de la lumière, mais on sait bien peu de choses sur la vitesse du mental et de l'intelligence. Chacun possède quelque expérience de la rapidité du mental: en un fragment de seconde il peut se transporter en des lieux distants de milliers de kilomètres. Or, l'intelligence lui est encore supérieure et l'âme à l'intelligence, car de nature anti-matérielle quand le mental et l'intelligence sont matériels. L'âme est plusieurs centaines de milliers de fois plus puissante que l’intelligence. Nous pouvons donc mal imaginer à quelle vitesse l'âme se déplace de planète en planète. Elle voyage de sa propre force et n'a aucun besoin d'un véhicule matériel. L'âme étincelle spirituelle, est beaucoup plus lumineuse, plus éclatante et plus puissante que le soleil, la lune ou la force électrique. Hélas notre civilisation, faite pour des animaux à peine policés (dont les seuls buts consistent à manger, dormir, se reproduire et se défendre), abuse l'homme. Elle lui a fait tout oublier de sa puissance réelle, de la puissance de l'âme. Aussi l'homme aura-t-il entièrement gaspillé sa vie s'il n'y réalise pas que son identité véritable est spirituelle. C’est pour l'arracher à une telle "civilisation" qu'apparurent en notre âge sri Caitanya Mahaprabhu et Son compagnon, Sri Nityananda Prabhu.

Le Srimad-Bhagavatam décrit de quelle manière, à l'exclusion des moyens mécaniques, un être peut voyager sur la planète qu'il a choisie, par la pratique du yoga. Dans le cours de cette pratique, lorsque l'âme est progressivement élevée jusqu'au sommet du crâne, elle risque à chaque fois de jaillir du corps par l'orifice des yeux, du nez, des oreilles que le yogi doit boucher en suspendant tout à fait sa respiration. Il fixe alors avec précaution l’âme entre les deux sourcils et, à ce moment

manusyanam sahasresu
kascid yatati siddhaye
yatatam api siddhanam
kascin mam vetti tattvatah

Parmi des milliers d'hommes, un seul, peut-être, recherchera la perfection, et parmi ceux qui l'atteignent, rare celui qui Me connaît en vérité.
La Bhagavad-gita Chap. VII.3

précis, concentré son mental sur la planète qu’il désire atteindre après avoir quitté le corps. Il peut aussi bien, quand la disposition cosmique est favorable, accéder à la Demeure de Krsna dans le Royaume spirituel, Vaikuntha. Là, jamais plus il n'aura à renaître, à reprendre un corps de matière.

Le parfait yogi, maître de lui-même (c'est-à-dire maître de la particule d'antimatière), peut choisir le moment où il quittera le corps, de façon à pénétrer dans l’Univers d'antimatière. Il passe alors par la voie qui relie les deux mondes. Les yogis, pour accomplir cet acte remarquable suivent une méthode que recommande la Bhagavad-gita:

agnir jyotir ahah suklah
san-masa uttarayanam
tatra prayata gacchanti
brahma brahma-vido janah

Qui connaît le Brahman Suprême quitte ce monde à un moment propice, à la lumière du jour et sous le signe du deva du feu, durant les quinze jours oú croît la lune et les six mois oú le soleil passe au septentrion.
(B.g., VIII.24)

Les devas sont des êtres puissants chargés de l'administration des activités cosmiques. Les hommes incapables de voir la complexité de l'organisation cosmique rejettent l'idée que l'air, l'électricité, les jours, les nuits, etc., puissent être régis par des personnalités suprahumaines. Mais les yogis avancés savent comment satisfaire ces administrateurs invisibles et tirent parti des occasions qu'ils leur offrent. Les yogis quittent leur corps selon leur gré, pour se rendre soit dans l'Univers d'antimatière, soit sur les planètes les plus évoluées de l'Univers matériel.

Les matérialistes n'ont pas conscience de ces arrangements, mais la Bhagavad-gita nous en informe:

dhumo ratris tatha krishnah
san-masa daksinayanam
tatra candramasam jyotir
yogi prapya nivartate

Qu'il parte la nuit, dans la fumée, durant le déclin de lune ou dans les six mois qui voient le soleil passer au sud, qu'il atteigne l'astre lunaire, et le yogi devra encore en ce monde revenir.
(B.g., VIII.25)

Les êtres ordinaires qui se trouvent mourir à un instant propice en raison des pénitences, des actes pieux et charitables ou des sacrifices qu'ils ont accomplis, peuvent s'élever jusqu'aux planètes supérieures.

Mais le parfait yogi, celui qui parvient à quitter son corps tout en gardant la pleine possession de sa conscience, peut aller d'une planète à l'autre aussi facilement que nous nous rendons en un point ou un autre de notre quartier. Ainsi, s'il désire demeurer dans l’Univers matériel, il pourra y jouir de la vie de diverses manières, et même occuper le poste de Brahma sur la planète Brahmaloka, ou bien visiter les Siddhalokas, où vivent des êtres matériellement parfaits, capables de dominer la gravité, l'espace, le temps... Inutile pour cela que le yogi abandonne son corps subtil; il suffit qu'il se dépouille de son corps physique. Le corps matériel tout entier n'est autre que l'enveloppe de l'âme. Le mental, l'intelligence et le faux ego en forment les premières enveloppes, correspondant au corps matériel subtil. Le corps matériel grossier, le corps physique, fait de terre, d'eau, de feu, d'air et d'éther, constitue l'enveloppe externe de l'âme.

Tout yogi accompli peut délaisser quand il le veut le vêtement grossier de l'âme, après avoir atteint la perfection du yoga et compris les natures respectives de l'âme et de la matière ainsi que le lien qui les unit.

Dieu nous a donné une complète liberté, le choix des lieux où nous désirons vivre: dans l’Univers matériel ou dans le monde spirituel, sur la planète de notre élection.

C'est l'abus de cette indépendance offerte par Dieu qui nous a fait choir dans l'Univers matériel et nous force à subir les souffrances qu'il implique. Ces souffrances proviennent de trois sources: celles que nous causent notre propre corps, notre propre mental; celles que nous apportent les autres créatures et celles qu'engendrent les phénomènes naturels. Milton a bien illustré, dans son livre Le paradis perdu, la vie misérable qu'a choisi de vivre l'âme en venant dans l'Univers matériel. Mais l'âme peut décider de regagner ce paradis perdu, de retourner d'où elle vient, à l'Origine de toute chose. On peut, en moins d'une seconde, atteindre les planètes spirituelles, les Vaikunthalokas, et y apparaître doté d'un corps spirituel qui nous permettra d'y prendre demeure. Il s'agit d'abandonner nos formes physiques et subtiles, de quitter le corps par l'orifice du crâne, mu par le désir de quitter l'Univers de matière.

Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare