DEUXIEME CHAPITRE L'être vivant, personne d'antimatière. Les bhakti-yogis. On trouve, dans l'histoire, des exemple de grands personnages, parmi lesquels des sages et des rois, qui atteignirent la perfection spirituelle en pratiquant le bhakti-yoga. Plusieurs d'entre eux y parvinrent en ne suivant qu'un seul des neuf principes du bhakti-yoga. Maharaja Pariksit, le héros du Srimad-Bhagavatam, en entendant parler du Seigneur. Sukadeva Gosvami, le narrateur du Srimad-Bhagavatam, en glorifiant le Seigneur. Prahlada Maharaja, en gardant toujours mémoire du Seigneur. Laksmi, la déesse de la fortune, en servant les pieds pareils-au-lotus du Seigneur. Prthu Maharaja, en adorant le Seigneur. Akrura, en priant le Seigneur. Hanuman, en offrant un service particulier au Seigneur. Arjuna, en se liant d'amitié avec le Seigneur. Bali Maharaja, en abandonnant tout au Seigneur. On peut adopter une ou plusieurs de ces méthodes de dévotion car tous les services offerts à l'Absolu sont identiques dans l'absolu; bien que la diversité existe au niveau spirituel, elle se base sur des différences qu'un œil matériel ne peut apprécier. Un empereur, Ambarisa, voulut adopter les neuf méthodes sans en excepter une. Aussi atteignit-il la perfection. Il offrit toutes ses pensées aux pieds au-lotus du Seigneur. Il usa de ses mots pour décrire le monde spirituel, de ses mains pour nettoyer le temple du Seigneur, de ses oreilles pour écouter avec soumission les paroles de Sri Krsna, de ses yeux pour contempler la Forme arca du Seigneur, de son corps pour toucher le corps des saints bhaktas, de ses narines pour goûter le parfum des fleurs offertes à Sri Krsna, de sa langue pour savourer la nourriture d'abord offerte au Seigneur, de ses jambes pour visiter le temple du Seigneur et de toute son énergie pour servir le Seigneur sans en désirer lui même aucun bénéfice. Une telle disposition lui permit d'atteindre la perfection de la vie spirituelle, au-delà de tout ce que peut accomplir la science matérialiste. Il est donc important que tous les êtres humains adoptent ces principes de la réalisation spirituelle afin de parfaire leur vie. La réalisation spirituelle constitue en fait la seule obligation véritable de l'homme. Hélas, dans nos civilisations modernes, l'homme n'a généralement d'autres préoccupations que celles enjointes par les devoirs propres à un état particulier. En réalité, ces devoirs, qu'ils soient d'ordre social, national ou humanitaire, n'ont d'importance que pour ceux qui ne remplissent pas leur devoir spirituel. Aussitôt qu'un homme naît sur cette Terre, il contracte non seulement des obligations envers les êtres supérieurs qui dirigent les forces de la nature, mais aussi envers les grands sages qui ont laissé derrière eux d'immenses trésors de savoir pour le guider dans la vie. Il est aussi en position d'obligé envers ses ancêtres, les membres de sa famille, et mille autres. Toutefois, dès qu'il aura rempli son vrai devoir, qui est d'atteindre la perfection spirituelle, il répondra en même temps à tous les autres, de manière parfaite, sans avoir à produire un effort distinct. Le serviteur de Dieu n'est jamais un élément perturbateur dans la société. Il agit pour le bien de tous. Parce que le bhakta n'éprouve d'attraction pour aucun acte impur, il peut rendre à la société des services inestimables, pour la paix et la prospérité de tous, dans cette existence comme dans la prochaine, sans en demander en retour. Et même s'il arrive qu'un bhakta commette une erreur, le Seigneur l'aide à la rectifier rapidement. Le bhakta n'a pas besoin de renoncer à tout, de vivre en ermite. Il peut pratiquer le bhakti-yoga et demeurer chez lui, garder ses occupations professionnelles. On trouve dans l'histoire des exemples d'hommes extrêmement cruels qui devinrent généreux et bons simplement parce qu'ils avaient ajouté à leur existence la pratique du bhakti-yoga. C'est naturellement que le bhakti-yogi pur renonce à un mode de vie inférieur. Il n'a besoin pour cela d'accomplir aucun effort spécial. L'art spirituel du bhakti-yoga est sans doute le plus grand don fait au monde par les sages de l'Inde. Quiconque est né sur la terre de l'Inde a le devoir de rendre sa vie parfaite en adoptant les principes de cette grande science, pour ensuite les communiquer à ceux qui ne connaissent pas encore le but de l'existence. Les hommes ont pour destin d'atteindre la perfection en accroissant peu à peu leur connaissance de la Vérité. Nombre de sages de l'Inde ont déjà atteint ce niveau; pourquoi donc la masse des hommes devrait-elle attendre des millénaires pour y parvenir? Pour quelle raison ne pas les en informer immédiatement, et méthodiquement, afin qu'ils puissent épargner leur temps et leur énergie, qu'ils puissent tirer le meilleur d'une vie malaisément obtenue après des millions de renaissances?