SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 5 CHAPITRE 14 La forêt de plaisirs
de l'univers matériel.
kvacit ksina-dhanah sayyasanasanady-upabhoga-vihino yavad apratilabdha-
manorathopagatadane vasita-matis tatas tato vamanadini janad abhilabhate.
"Nécessité fait loi", dit-on. Lorsque l'être conditionné a besoin d'argent pour acquérir les biens nécessaires à la vie, il est prêt à recourir à n'importe quel moyen; il ira mendier, emprunter et même voler. Toutefois, au lieu d'obtenir ce qu'il désire, il se voit couvert d'insultes et châtié. A moins d'être très bien organisé, personne ne peut accumuler des richesses par des moyens injustes. Et même si l'on s'enrichit de cette façon, on ne peut échapper à la loi et on doit subir les affronts du gouvernement et de la masse des gens. Il existe de nombreux exemples de personnages importants qui ont détourné des fonds, se sont fait prendre et ont été jetés en prison. Même si l'on réussit à éviter la prison, on ne pourra échapper au châtiment de Dieu, la Personne Suprême, qui agit par l'intermédiaire de la nature matérielle. C'est ce qu'explique la Bhagavad-gita (VII.14): daivi hy esa gunamayi mama maya duratyaya. La nature est fort cruelle; elle n'excuse personne. Lorsque l'homme fait fi de ses lois, il commet toutes sortes d'activités répréhensibles pour lesquelles il doit souffrir.
evam vitta-vyatisanga-vivrddha-vairanubandho pi purva-vasanaya mitha
udvahaty athapavahati.
Comme nous venons de le voir, chaque âme conditionnée a tendance à tromper autrui, même dans le mariage. Partout dans l'univers matériel, les âmes conditionnées se jalousent. Les gens peuvent sembler être amis pendant quelque temps, mais ils finissent toujours par redevenir ennemis et par se quereller pour des questions d'argent. Parfois, ils se marient, puis ils se séparent en divorçant ou en ayant recours à quelque autre moyen. Dans l'ensemble, aucune union n'est permanente. A cause de leur tendance à tromper autrui, les deux partis se jalousent. Même dans la Conscience de Krsna, l'esprit de clan et l'inimitié se manifestent lorsque les tendances matérielles, prennent le dessus.
etasmin samsaradhvani nana-klesopasarga-badhita apanna-vipanno
yatra yas tam u ha vavetaras tatra visrjya jatam jatam upadaya socan muhyan bibhyad-vivadan krandan samhrsyan gayan nahyamanah sadhu-varjito naivavartate dyapi yata arabdha esa nara-loka-sartho yam adhvanah param upadisanti.
En analysant de façon approfondie la vie matérielle, tout homme sensé peut comprendre qu'il n'est aucun bonheur en ce monde. Cependant, parce qu'il marche sur cette voie dangereuse depuis des temps immémoriaux et n'a pas contact avec des personnes saintes, l'être conditionné, sous le coup de l'illusion, désire profiter de la vie en ce monde. L'énergie matérielle lui donne bien parfois l'occasion de jouir d'un prétendu bonheur, mais il est en fait constamment puni par la nature. C'est pourquoi il est dit dans le Caitanya-caritamrta (Madhya 20.118): dandya jane raja yena nadite cubaya. L'exisence matérielle se caractérise par un malheur continu, mais il nous arrive quelquefois, par intervalles, de jouir d'un certain bonheur. Ce bonheur ressemble à celui d'un condamné qu'on plonge sous l'eau pour ensuite l'en ressortir pendant un court instant; tout cela fait partie du châtiment, mais lorsqu'on le retire de l'eau, il en éprouve un certain plaisir. Telle est la situation de l'âme conditionnée. Voilà pourquoi tous les sastras recommandent de rechercher la compagnie de bhaktas et de saints hommes.
'sadhu-sanga', 'sadhu-sanga'-sarva-sastre kaya lava-matra sadhu-sange sarva-siddhi haya (C.c., Madhya 22.54) Même un court moment passé auprès d'un bhakta peut permettre à l'âme conditionnée d'échapper à sa misérable situation matérielle. Le Mouvement pour la Conscience de Krsna s'efforce donc de donner à tous la possibilité d'entrer en contact avec des personnes saintes. Dans cette perspective, tous les membres de ce Mouvement doivent eux-mêmes être de parfaits sadhus pour fournir cette occasion à toutes les âmes conditionnées déchues. Voila bien la meilleure de toutes les oeuvres humanitaires.
yad idam yoganusasanam na va etad avarundhate yan nyasta-danda
munaya upasama-sila uparatatmanah samavagacchanti.
Le grand saint Jada Bharata décrit la condition matérielle ainsi que le seul moyen d'y échapper: il faut pour cela entrer en contact avec des bhaktas et tirer ici parti de leur compagnie, chose d'ailleurs très facile. Cependant, même si cette occasion se présente à tous, certains, particulièrement infortunés, ne peuvent profiter du refuge que leur offrent les purs bhaktas, de telle sorte qu'ils souffrent continuellement. Néanmoins, le Mouvement pour la Conscience de Krsna insiste auprès de chacun pour qu'il emprunte cette voie en adoptant le chant du maha-mantra Hare Krsna. Les prédicateurs de la Conscience de Krsna vont en effet de porte en porte pour expliquer aux gens comment ils peuvent être délivrés des conditions misérables de l'existence matérielle. Comme l'enseignait Sri Caitanya Mahaprabhu: guru-krsna prasade paya bhakti-lata-bija -par la miséricorde de Krsna et du guru, on peut recevoir la semence du service de dévotion; et avec un peu d'intelligence, on peut cultiver la Conscience de Krsna et être délivré de sa piètre situation en ce monde.
yad api dig-ibha-jayino yajvino ye vai rajarsayah kim tu param mrdhe
sayirann asyam eva mameyam iti krta-vairanubandhayam visrjya svayam upasamhrtah.
La véritable mission de la vie pour l'âme conditionnée consiste à rétablir sa relation oubliée avec Dieu, la Personne Suprême, et à pratiquer le service de dévotion de façon à retrouver sa conscience de Krsna après avoir quitté son corps. Il n'est pas nécessaire de renoncer à son activité de brahmana, de ksatriya, de vaisya, de sudra ou autre; dans n'importe quelle situation il est possible de développer la Conscience de Krsna en s'acquittant de son devoir, pourvu qu'on recherche la compagnie de bhaktas qui représentent Krsna et peuvent enseigner cette science. Il est très regrettable que les grands politiciens et dirigeants de ce monde ne sachent que susciter des inimitiés autour d'eux et qu'ils n'éprouvent aucun intérêt pour le progrès spirituel. Le progrès matériel peut sembler très agréable à un homme ordinaire, en fin de compte, mais ce dernier connaîtra la défaite, car il s'identifie au corps matériel, et considère toute chose reliée à ce corps comme sa propriété. Voilà ce qu'on appelle l'ignorance. En fait, rien ne nous appartient, pas même le corps. Selon notre karma, nous obtenons un corps particulier, et si nous ne l'utilisons pas pour satisfaire le Seigneur Souverain, tout ce que nous ferons ne concourra qu'à un échec. Le Srimad-Bhagavatam (1.2.13) définit bien le but véritable de l'existence:
La nature de l'occupation de l'homme n'a aucune espèce d'importance; si seulement il parvient à satisfaire le Seigneur Suprême, son existence devint couronnée de succès.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |