SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 5 CHAPITRE 18 Les prières offertes
au Seigneur par les habitants de Jambudvipa.
yat-sanga-labdham nija-virya-vaibhavam
tirtham muhuh samprsatam hi manasam haraty ajo ntah srutibhir gato ngajam ko vai na seveta mukunda-vikramam
Se baigner dans le Gange peut assurément nous guérir de nombreuses maladies infectieuses, mais on ne peut ainsi purifier un mental qui est attaché aux choses matérielles et qui fait naître toutes sortes d'impuretés liées à l'existence en ce monde. Cependant, celui qui se relie directement au Seigneur Suprême en prêtant l'oreille aux récits de Ses Actes débarrasse son mental de toute souillure et ne tarde pas à accéder à la conscience de Krsna. C'est ce qu'affirme Suta Gosvami dans le Srimad-Bhagavatam (1.2.17):
on devient purifié (ceto darpana-marjanam). Voilà la raison pour laquelle l'activité principale de notre Mouvement pour la Conscience de Krsna consiste à chanter le mantra Hare Krsna dans le monde entier. Lorsque le mental devient purifié par le chant du mantra Hare Krsna, on parvient graduellement à la conscience de Krsna, et l'on se met à lire des ouvrages comme la Bhagavad-gita, le Srimad-Bhagavatam, le Caitanya-caritamrta et le Nectar de la Dévotion. De cette façon, on se débarrasse de plus en plus de ses souillures matérielles, ce que corrobore le Srimad Bhagavatam (1.2.18):
"En écoutant régulièrement le Srimad-Bhagavatam, et en servant assidûment le pur dévot du Seigneur, tout ce qui trouble le coeur du bhakta devient pratiquement réduit à néant, et le service d'amour offert au Seigneur Suprême, qu'on glorifie par des hymnes sublimes, s'y établit alors, de façon irrévocable." Ainsi, par le simple fait d'écouter les puissantes activités du Seigneur, le coeur du bhakta devient presque entièrement purifié de toute contamination matérielle, de telle sorte que sa position originelle de serviteur éternel du Seigneur, partie intégrante de Sa Personne, devient manifeste. Tandis que le bhakta se consacre au service de dévotion, la passion et l'ignorance se dissipent peu à peu en lui, lui permettant d'agir sur le seul plan de la vertu. Il devient alors heureux, et continue de progresser dans la Conscience de Krsna. Tous les grands acaryas insistent pour que l'on donne à tous l'occasion d'entendre parler du Seigneur Suprême, car la réussite est alors assurée. Plus nous débarrassons le coeur de la boue des attachements matériels, plus nous nous attachons au Nom, à la Forme, aux Attributs et aux Divertissements de Krsna. Voilà l'essence du Mouvement pour la Conscience de Krsna.
yasyasti bhaktir bhagavaty akincana
sarvair gunais tatra samasate surah harav abhaktasya kuto mahad-guna manorathenasati dhavato bahih
Comme l'expliquera le verset suivant, Krsna représente la source originelle de tous les êtres. Lui-même le confirme d'ailleurs dans la Bhagavad-gita (XV.7) lorsqu'Il dit:
''Les êtres, dans le monde des conditions, sont des fragments éternels de Ma Personne. Mais parce qu'ils sont conditionnés, ils luttent avec acharnement contre les six sens, et, parmi eux, le mental." Tous les êtres vivants font partie intégrante de Krsna, dont ils représentent des fragments, et lorsqu'ils ravivent leur conscience de Krsna originelle, ils possèdent, en quantité infime, toutes les qualités du Seigneur. Quiconque suit les neuf pratiques du service de dévotion (sravanam kirtanam visnoh smaranam pada-sevanam /arcanam vandanam dasyam sakhyam atma-nivedanam) voit son coeur se purifier et peut aussitôt comprendre le lien qui l'unit à Krsna. Il retrouve alors sa vraie nature, qui est d'être conscient de Krsna. Au huitième chapitre de l'Adi-lila, le Caitanya-caritamrta nous décrit quelques-unes des qualités du bhakta. Il y est dit, par exemple, que Sri Pandita Haridasa avait un comportement exemplaire, qu'il était tolérant, serein, magnanime et grave; de plus, ses paroles étaient très douces et ses activités fort agréables. Il se montrait toujours patient, respectait tous les êtres et oeuvrait constamment au bien d'autrui; son mental était dénué de toute duplicité et de toute malveillance. A l'origine ce sont des qualités de Krsna, et celui qui devient un bhakta les voit se manifester automatiquement en lui. Sri Krsnadasa Kaviraja, l'auteur du Caitanya caritamrta, déclare à ce propos que toutes les qualités s'éveillent chez un vaisnava, et que ce n'est que par la présence de celles-ci qu'on peut distinguer un vaisnava d'un non-vaisnava. Il nous énumère en outre vingt-six qualités du vaisnava: 1) Il fait preuve de bienveillance envers tous, 2) il ne se fait l'ennemi de personne, 3) il dit toujours la vérité, 4) il se montre égal envers tous, 5) il est irréprochable, 6) magnanime, 7) doux, 8) toujours propre, 9) dénué de possessions matérielles, 10) il oeuvre pour le bien de tous, 11) il est très paisible, 12) il s'abandonne toujours à Krsna, 13) il n'a pas de désirs matériels, 14) il est humble, 15) il est stable, 16) il est maître de ses sens, 17) il mange modérément, 18) il ne se laisse pas influencer par l'énergie d'illusion du Seigneur, 19) il respecte tous les êtres, 20) il ne demande aucun respect pour lui-même, 21) il est très grave, 22) compatissant, 23) amical, 24) poète, 25) habile, 26) silencieux.
harir hi saksad bhagavan saririnam
atma jhasanam iva toyam ipsitam hitva mahams tam yadi sajjate grhe tada mahattvam vayasa dampatinam
Bien que les crocodiles soient des animaux très redoutables, ils deviennent pour ainsi dire inoffensifs lorsqu'ils s'aventurent sur la terre ferme; en effet, lorsqu'ils se trouvent hors de l'eau, ils ne peuvent déployer leur puissance naturelle. De même, l'Ame Suprême omniprésente, le Paramatma, est à l'origine de tous les êtres, qui sont des parties infimes du Seigneur. Lorsque ceux-ci demeurent en contact avec l'omniprésent Vasudeva, Dieu, la Personne Suprême, ils peuvent manifester leur pouvoir spirituel, tout comme le crocodile déploie dans l'eau toute sa puissance. En d'autres termes, la grandeur de l'être distinct peut être perçue lorsqu'il se trouve dans le monde spirituel et se livre à des activités spirituelles. Nombreux sont les chefs de famille qui, bien que fort instruits dans la connaissance des Vedas, s'attachent à la vie familiale. Ils sont comparés à des crocodiles hors de l'eau, car ils ont perdu toute puissance spirituelle. Leur grandeur ne vaut pas plus que celle de jeunes époux, qui, sans avoir d'éducation, se complimentent réciproquement, attirés par leur beauté temporaire. Cette forme de prestige n'est appréciée que par des hommes de basse classe n'ayant aucune éducation. Tout le monde devrait donc chercher refuge auprès de l'Ame Suprême, source de tous les êtres. Nul ne devrait perdre son temps à chercher un prétendu bonheur dans la vie familiale d'inspiration matérielle. Dans la civilisation védique, cette forme d'existence étriquée n'est permise que jusqu'à l'âge de cinquante ans; on doit ensuite renoncer à la vie familiale pour embrasser l'ordre du vanaprastha (la retraite, qui consiste à mener une vie indépendante pour développer le savoir spirituel) ou le sannyasa (l'ordre du renoncement, ou l'on ne connaît d'autre refuge qu'en Dieu, la Personne Suprême).
tasmad rajo-raga-visada-manyu-
mana-sprha-bhayadainyadhimulam hitva grham samsrti-cakravalam nrsimha-padam bhajatakutobhayam iti
ketumale pi bhagavan kamadeva-svarupena laksmyah priya-cikirsaya
prajapater duhitrnam putranam tad-varsa-patinam purusayusaho-ratra- parisankhyananam yasam garbha maha-purusa-mahastra-tejasodvejita- manasam vidhvasta vyasavah samvatsarante vinipatanti.
Dans la Ketumala-varsa, Sri visnu vit en la Personne de Kamadeva à seule fin de satisfaire Ses dévots, parmi lesquels Laksmiji (la déesse de la fortune), le Prajapati Samvatsara ainsi que tous ses fils et ses filles. On considère les filles de ce Prajapati comme les divinités maîtresses des nuits, et ses fils comme celles des jours. Ses descendants sont au nombre de trente-six mille, un pour chaque jour et chaque nuit de la vie d'un homme. A la fin de chaque année, les filles du Prajapati, angoissées devant l'extraordinaire rayonnement émanant du disque de Dieu, la Personne Suprême, font toutes une fausse couche.
Ce Kamadeva, qui apparaît comme Pradyumna, le fils de Krsna, est un visnu-tattva. C'est ce qu'explique Madhvacarya en citant le Brahmanda Purana: kamadeva-sthitam visnum upaste. Cependant, bien qu'il appartienne à l'ordre des visnu-tattvas, son corps n'est pas spirituel, mais matériel. Sri Visnu, en tant que Pradyumna, ou Kamadeva, revêt en effet un corps matérie1, mais il n'en agit pas moins spirituellement. Qu'Il ait un corps matériel ou un corps spirituel ne fait aucune différence pour Lui; Il peut agir spirituellement quelle que soit Sa condition. Les philosophes mayavadis considèrent même le Corps de Krsna comme matériel, mais leur opinion n'empêche pas que le Seigneur puisse agir spirituellement.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |