SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 5 CHAPITRE 24 Les planètes édéniques
situées en dessous de la Terre.
tad bhaktanam atmavatam sarvesam atmany atmada atmatayaiva.
Le Seigneur ne Se fit pas le portier de Bali Maharaja parce que celui-ci Lui avait tout donné, mais plutôt parce qu'il se distinguait par son amour pour Lui.
na vai bhagavan nunam amusyanujagraha yad uta punar atmanusmrti-
mosanam mayamaya-bhogaisvaryam evatanuteti.
Il existe deux sortes de prospérités, l'une matérielle, résultant du karma, et l'autre spirituelle. Une âme entièrement abandonnée à Dieu, la Personne Suprême, et s'en remettant totalement à Lui, ne désire pas la prospérité matérielle liée à la satisfaction des sens. Par suite, lorsqu'on voit un pur bhakta en possession de richesses matérielles hors du commun, celles-ci ne sont pas dues à son karma, mais plutôt à sa bhakti. Autrement dit, s'il se trouve dans cette position, c'est parce que le Seigneur Suprême souhaite qu'il puisse Le servir sans aucune peine et dans l'opulence. Quant au bhakta néophyte, le Seigneur lui témoigne tout spécialement Sa grâce en l'appauvrissant matériellement; et c'est bien là Sa miséricorde, car si un néophyte se trouve dans une situation matérielle prospère, il oublie le service du Seigneur. En revanche, si un bhakta avancé bénéficie de la faveur du Seigneur sous forme d'opulence, il ne s'agit pas là de facilités matérielles, mais bien d'un atout spirituel. L'opulence matérielle offerte aux devas leur fait oublier le Seigneur, mais l'opulence accordée à Bali Maharaja lui permit de continuer à servir le Seigneur, sans qu'il subisse la moindre influence de maya.
yat tad bhagavatanadhigatanyopayena yacna-cchalenapahrta-sva-
sariravasesita-loka-trayo varuna-pasais ca sampratimukto giri-daryam capaviddha iti hovaca.
nunam batayam bhagavan arthesu na nisnato yo sav indro yasya sacivo
mantraya vrta ekantato brhaspatis tam atihaya svayam upendrenatmanam ayacatatmanas casiso no eva tad-dasyam ati-gambhira-vayasah kalasya manvantara-parivrttam kiyal loka-trayam idam.
Bali Maharaja était si puissant qu'il avait vaincu Indra au combat et avait ainsi pris possession des trois mondes. Assurément, le savoir d'Indra était vaste, mais plutôt que de demander à Vamanadeva de pouvoir Le servir, il se servit du Seigneur pour obtenir des avantages matériels qui prendraient fin au terme d'un âge de Manu. Un âge de Manu, c'est-à-dire la durée de sa vie, s'étend sur soixante-douze yugas, et un yuga représente quatre millions trois cent mille (4 300 000) ans; la vie de Manu dure donc trois cent neuf millions six cent mille (309 600 000) ans. Or, les devas ne jouissent de leurs possessions matérielles que jusqu'à la fin de la vie de Manu. Le temps ne peut être vaincu; et quel que soit le temps qui nous est alloué, serait-ce des millions d'années, il passe très rapidement. Les devas ne jouissent d'avantages matériels que dans les limites du temps. C'est pourquoi Bali Maharaja déplora qu'Indra, malgré son érudition, n'ait pas su utiliser son intelligence. En effet, plutôt que de prier Vamanadeva de lui permettre de Le servir, il s'était servi de Lui pour mendier auprès de lui -Bali Maharaja- quelque richesse matérielle. Bien qu'Indra fût érudit, de même que son premier ministre Brhaspati, ni l'un ni l'autre ne demandèrent de pouvoir servir avec amour Sri Vamanadeva. C'est pour cette raison que Bali Maharaja s'apitoie ici.
yasyanudasyam evasmat-pitamahah kila vavre na tu sva-pitryam yad
utakutobhayam padam diyamanam bhagavatah param iti bhagavatoparate khalu sva-pitari.
Sri Caitanya Mahaprabhu a enseigné qu'un bhakta pur et inconditionnel doit se considérer comme un serviteur du serviteur du serviteur du Seigneur Suprême (gopi-bhartuh pada-kamalayor dasa-dasanudasah). En effet, selon la philosophie vaisnava, on ne doit même pas désirer devenir un serviteur direct du Seigneur. Prahlada Maharaja s'est vu offrir toutes les bénédictions permettant d'occuper une position privilégiée dans l'univers matériel, et même la libération qui consiste à se fondre dans le Brahman, mais il refusa tout cela; il préférait simplement se mettre au service du serviteur du serviteur du Seigneur. Voilà donc pourquoi Bali Maharaja dit que son grand-père, Prahlada Maharaja, qui sut rejeter ces bénédictions du Seigneur Souverain -l'opulence matérielle et la libération-, connaissait véritablement son intérêt propre.
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