SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 5
CHAPITRE 4

Les gloires de Rsabhadeva,
manifestation de Dieu,
la Personne Suprême.

VERSET 11-12

kavir havir antariksah
prabuddhah pippalayanah
avirhotro tha drumilas
camasah karabhajanah

TRADUCTION

Il y eut également Kavi, Havi, Antariksa, Prabuddha, Pippalayana, Avirhotra, Drumila, Camasa et Karabhajana. Tous devinrent de grands et nobles bhaktas, ainsi que d'authentiques prédicateurs du Srimad-Bhagavatam. Ces dévots du Seigneur furent glorifiés pour leur dévotion indéfectible à Vasudeva, ce qui faisait d'eux des êtres exceptionnels. De manière à satisfaire pleinement ton mental, je Sukadeva Gosvami décrirai plus tard les caractéristiques de ces neuf bhaktas, au moment de relater les propos échangés entre Narada et Vasudeva.

VERSET 13

yaviyamsa ekasitir jayanteyah pitur adesakara maha-salina maha-
srotriya yajna-silah karma-visuddha brahmana babhuvuh.

TRADUCTION

Outre ceux que j'ai déjà mentionnés, Rsabhadeva et Jayanti eurent encore quatre-vingt-un fils. Suivant la volonté de leur père, ils devinrent très cultivés et leur conduite fut irréprochable; ils furent très purs dans leurs actes et versés dans le savoir védique, de même que dans l'accomplissement des rites védiques. Ainsi, tous devinrent des brahmanas accomplis.

TENEUR ET PORTEE

Les informations données dans ce verset nous permettent de bien comprendre comment les membres de la société se rendent dignes d'appartenir à tel ou tel groupe (ou varna) par leurs tempéraments et leurs aptitudes. Rsabhadeva, en tant que roi, était un vrai ksatriya. Or, Il eut cent fils, parmi lesquels dix devinrent à leur tour des ksatriyas et gouvernèrent la planète; neuf autres devinrent de dignes prédicateurs du Srimad-Bhagavatam (des maha-bhagavatas), ce qui indique qu'ils se situaient à un niveau supérieur à celui des brahmanas. Quant à Ses autres fils -quatre-vingt-un en tout-, ils devinrent tous des brahmanas accomplis. Ceci nous montre bien comment les aptitudes et les qualités de l'individu, et non sa naissance, le destinent à une activité donnée. En effet, tous les fils de Maharaja Rsabhadeva étaient, par naissance, des ksatriyas, mais selon leur nature respective, certains devinrent des ksatriyas, d'autres des brahmanas. Enfin, neuf se firent prédicateurs du Srimad-Bhagavatam (bhagavata-dharma-darsanah); ce qui signifie qu'ils surpassaient les ksatriyas et les brahmanas.

VERSET 14

bhagavan rsabha-samjna atma-tantrah svayam nitya-nivrttanartha-
paramparah kevalanandanubhava isvara eva viparitavat karmany
arabhamanah kalenanugatam dharmam acaranenopasiksayann atad-
vidam sama upasanto maitrah karuniko dharmartha-yasah-prajanan-
damrtavarodhena grhesu lokam niyamayat.

TRADUCTION

En tant que manifestation de Dieu, la Personne Suprême, Sri Rsabhadeva jouissait d'une indépendance totale, car Sa forme était spirituelle, éternelle et toute de divine félicité. II échappait éternellement aux quatre formes essentielles de la souffrance matérielle [la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort], et Il ne connaissait pas le moindre attachement matériel. Toujours d'un esprit égal, Il considérait tous les êtres d'un même oeil; de voir les autres malheureux Le rendait malheureux Lui aussi, et Il souhaitait le bien de tous. Bien qu'II fût parfait, étant le Seigneur Souverain et le maître absolu de tous les êtres, Il n'en agissait pas moins comme s'II avait été une âme conditionnée. C'est ainsi qu'Il observa rigoureusement les principes du varnasram-dharma. Avec le temps les principes du varnasrama-dharma étaient devenus négligés; aussi, par Ses qualités et Sa conduite personnelle, Il enseigna au peuple inculte la façon d'accomplir ses devoirs au sein du varnasram-dharma. De cette manière, Il fit respecter les règles de la vie de famille parmi Ses sujets, leur permettant par là de cultiver la piété, d'améliorer leur situation économique, de se faire une bonne réputation, d'avoir des fils et des filles, de jouir du bonheur matériel, et finalement, d'accéder à la vie éternelle. Par Ses instructions, Il montra comment devenir parfait tout en demeurant un chef de famille, pourvu que l'on adhère aux principes du varnasrama-dharma.

TENEUR ET PORTEE

Le varnasrama-dharma a été conçu à l'intention des âmes conditionnées imparfaites, afin de leur permettre d'évoluer spirituellement et de revenir à Dieu, dans leur demeure originelle. Une civilisation ignorant le but ultime de l'existence ne vaut pas mieux qu'une société animale, ce que le Srimad-Bhagavatam traduit en ces termes: na te viduh svartha-gatim hi visnum. La société humaine est destinée à s'élever jusqu'au niveau du savoir spirituel, de telle sorte que tous les gens puissent échapper aux griffes de la naissance, de la maladie, de la vieillesse et de la mort. Le varnasrama-dharma permet précisément à tous de s'élever jusqu'au niveau de perfection où ils pourront échapper à l'emprise de maya; pour ce faire, l'homme doit observer les règles et les principes qui régissent cette institution. A ce propos, le lecteur peut se reporter utilement aux versets vingt et un à vingt-quatre du troisième chapitre de la Bhagavad-gita.

VERSET 15

yad yac chirsanyacaritam tat tad anuvartate lokah.

TRADUCTION

Quoi que fasse une grande personnalité, le commun des hommes marche sur ses traces.

TENEUR ET PORTEE

On trouve dans la Bhagavad-gita (III.21) un verset similaire. Il est essentiel que la société comprenne un groupe d'hommes recevant une parfaite formation de brahmanas conformément aux principes du savoir védique. Ceux qui sont d'un niveau inférieur -les administrateurs, les marchands et les ouvriers- devraient prendre conseil auprès de ces hommes modèles, considérés commes des intellectuels, des penseurs. De la sorte, tout le monde peut s'élever jusqu'au plus haut niveau spirituel et être délivré de toute attache matérielle. Krsna Lui-même décrit l'univers matériel comme un lieu de souffrances temporaires (duhkhalayam asasvatam). Nul ne peut rester ici-bas, même s'il s'accommode de la souffrance; chacun doit quitter son corps pour en revêtir un autre, qui peut même ne pas être humain. Dès que l'on reçoit un corps matériel, on devient deha-bhrt, ou dehi, c'est-à-dire que l'on doit alors subir toutes les vicissitudes de l'existence matérielle. Les dirigeants de la société doivent être si exemplaires, qu'en suivant leur exemple, chacun puisse être libéré du joug de l'existence matérielle.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare