SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 5 CHAPITRE 5 Les enseignements de
Rsabhadeva à Ses fils.
evam manah karma-vasam prayunkte
avidyayatmany upadhiyamane pritir na yavan mayi vasudeve na mucyate deha-yogena tavat
Lorsque le mental est souillé par l'action intéressée, l'être distinct aspire toujours à une meilleure situation matérielle. En général, tout le monde travaille avec acharnement, jour et nuit, pour améliorer sa condition économique. Et même lorsque l'être vivant possède la connaissance des rites védiques, il se tourne vers les planètes édéniques, ignorant que son intérêt réel consiste à retourner à Dieu, en sa demeure originelle. S'il reste sur la voie de l'action intéressée, il doit errer de par l'univers au sein de différentes formes et espèces. A moins d'entrer en contact avec un dévot du Seigneur, un guru, nul ne peut s'attacher au service du Seigneur, Vasudeva. La connaissance de Vasudeva ne s'acquiert qu'au bout de nombreuses vies, comme le corrobore la Bhagavad-gita (VII.9): vasudevah sarvam iti sa mahatma sudurlabha. Ce n'est qu'après avoir lutté pour sa subsistance tout au long de nombreuses vies que l'on peut trouver refuge aux pieds pareils-au-lotus de Vasudeva, Krsna. L'être vivant devient alors véritablement sage et s'abandonne au Seigneur. Telle est bien l'unique façon de mettre un terme à la répétition des naissances et des morts. Le Caitanya-caritamrta (Madhya 19.151) le confirme à travers les instructions données par Sri Caitanya Mahaprabhu à Srila Rupa Gosvami au Dasasvamedha-ghata:
L'être conditionné erre d'une planète à une autre, sous différentes formes, dans différents corps, mais s'il a la fortune de rencontrer un maître spirituel authentique, il pourra, par sa grâce, trouver refuge en Krsna, et entamer sa vie de dévotion.
yada na pasyaty ayatha guneham
svarthe pramattah sahasa vipascit gata-smrtir vindati tatra tapan asadya maithunyam agaram ajnah
Au premier stade du service de dévotion, le bhakta n'agit pas de façon inconditionnelle. Anyabhilasita-sunyam jnana-karmady-anavrtam: pour devenir un pur bhakta, il faut s'affranchir de tout désir matériel et trancher tous lien avec l'action intéressée et la connaissance spéculative. Aux premiers échelons, il arrive que l'on s'intéresse à la spéculation philosophique teintée de dévotion. Néanmoins, celui qui se trouve à ce niveau éprouve encore de l'intérêt pour la satisfaction des sens et demeure contaminé par les attributs de la nature matérielle. L'influence de maya est telle que même un être doté d'un haut niveau de connaissance oublie en fait qu'il est le serviteur éternel de Krsna. Il s'accommode de la vie au foyer, qui est axée sur les rapports sexuels. S'abandonnant à une vie de plaisirs charnels, il accepte ainsi de connaître les vicissitudes de l'existence matérielle. Sous l'emprise de l'ignorance, il demeure ainsi enchaîné par les lois de la matière.
pumsah striya mithuni-bhavam etam
tayor mitho hrdaya-granthim ahuh ato grha-ksetra-sutapta-vittair janasya moho yam aham mameti
La sexualité joue un rôle d'attraction naturelle entre l'homme et la femme, et leurs liens se resserrent lorsqu'ils s'unissent par le mariage. L'engrenage auquel ils se font prendre suscite un sentiment illusoire qui leur fait penser: "cet homme est mon mari", et "cette femme est mon épouse". C'est là ce qu'on appelle (hrdaya-granthi), le noeud serré du coeur. Ce noeud est très difficile à défaire, même si l'homme et la femme se séparent pour se conformer aux principes du varnasrama, ou simplement pour divorcer. D'une façon ou d'une autre, l'homme continue de penser sans cesse à 1a femme, et la femme à l'homme. Il s'attache matériellement à son foyer, à ses biens et à ses enfants, bien que tout cela soit éphémère, et c'est ainsi qu'il s'identifie, pour son malheur, à tout ce qu'il possède. Il arrive même parfois qu'après avoir renoncé, le sannyasi devienne attaché à un temple ou aux quelques objets qui constituent tout son bien mais ces attachements ne sont pas aussi puissants que les liens familiaux. L'attachement pour la famille représente la plus grande illusion. La Satya-samhita déclare à ce propos:
yada mano-hrdaya-granthir asya
karmanubaddho drdha aslatheta tada janah samparivartate smad muktah param yaty atihaya hetum
Lorsque, au contact des sadhus et par la pratique du service de dévotion, on se défait progressivement de toute conception matérielle par la force de la connaissance, de sa mise en pratique et du détachement, le noeud de l'attachement formé dans le coeur se relâche. On peut alors échapper à l'existence conditionnée et avoir ainsi la possibilité de retourner à Dieu, dans sa demeure originelle
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